Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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Mélange de frustration et de désir, d'envie et de provocation. Un sentiment étrange de révolte, pacifique, par le plaisir de démentir. Être et paraître, conjugués différemment, comme une revanche sur un début d'année pathétique. Arrêter de compter les points, de regardé le monde tourner sans moi. Stopper l'hémorragie, les déboires. Retrouver la passion, déchue de son piédestal il y a quatre ans déjà. Changer d'air, se mouvoir à contre courant. Des projets, souvent tombés dans l'oublie et la négligence, refleurissent enfin dans mon esprit apaisé. Des nuits devenues trop longues, mordues par la chaleur d'un rêve qui paraissait pourtant lointain et irréalisable. Comme hanté par un futur peut-être proche, comme soulagé par des sentiments tuant la raison. Comme un enfant vulnérable, qui trouve du secours dans des mots exultant la lassitude et la solitude. Une à une les lettres défilent, résonnantes, frappantes, indulgentes. Les stratégies tombent des nues, médusées devant un renouveau.
Les Etats-Unis élisent leur président, j'ai voté la liberté. Je ne ferme plus les yeux de la même façon, puisque je pourrais me réveillé ailleurs, un matin.Je respire à nouveau, les poumons dégagés par l'incertitude novatrice. Mes yeux rivés vers un ciel gris d'une Normandie qui retrouve son parfum, et dont chaque nuage rappelle où je vais. Mon coeur battant, pour de vrai, contre les parois d'un corps rafraîchit. Mon visage rayonnant, dans l'excitation du nouveau départ. Mes démons qui perdent leurs pouvoirs, dans une nuit qui retrouve de sa clarté. Mes mains réchauffées par le volant d'une voiture qui sonne le glas d'une nouvelle vie, peut-être. Mes envies exacerbées, décuplées par une chanson nouvelle, arrivée à point nommé, et qui refonde un empire jadis rayé de la carte. Le futur redevient plus prometteur que le passé ne l'a été. Il retrouve sa place, et moi je n'aspire plus qu'à une chose.

Revivre.

Je-tue-il



Peut-être que je m'emballe. Peut-être que je fais exactement ce que je reproche aux autres. Peut-être que j'écoute Rien que de l'eau de Véronique Sanson un peu trop fort. Peut-être que je me fais un gros film à l'américaine. Peut-être que demain sera un autre jour.
Et sûrement que rien ne se passera comme prévu. Et sûrement que mes rêves palis ne seront plus que des souvenirs désagréables. Et sûrement que je fais une boulette plu grosse que moi...
Mais cette fois je tente, coûte que coûte, et je lance mes dernières forces dans la bataille, parce qu'attendre et subir m'épuise.



Elle, rappelle-toi comme elle est belle
Et touche-la, elle sent le sel
C'est un don miraculeux

Elle, c'est la naissance de la gabelle
C'est l'oubliée des infidèles
A la terre des futurs vieux

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie

De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio

Toi, tu te caches dans les ruelles
Et comme un païen qui appelle
Les Dieux pour qu'elle t'inonde

Elle, oh tu sais elle a le temps
Elle est là depuis mille ans
Elle te suit comme une ombre

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie
De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio


Elle, en attendant l'orage
Elle te pardonnera ton âge
Et l'argent de tes cheveux

Elle, tu ne peux pas te passer d'elle
Tu ne vivras jamais sans elle
Tu n'auras que l'eau de tes yeux

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie
De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio

Je-tue-il

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Nous y sommes. Demain sonne la dernière d'une année, et après demain la première d'une autre. Je reprendrais le chemin du lycée, souvent sans aucune envie. Je reprendrais le chemin de ma petite vie étriquée, coincée entre quatre murs maquillés sous une couleur trop vive. Je reprendrais mes habitudes, chamboulé ou non par une foutue liste. Je reprendrais mon courage à deux mains, chaque matin, quand mon portable sonnera l'heure fatidique où mes yeux devrons s'ouvrir. Oui, nous y sommes, après demain je reprendrais ma vie où je l'avais laisser il y a trois mois. Et la machine repartira pour une nouvelle année, et usée, dans quelques mois, elle s'éteindra pour laisser place aux épreuves anticipées d'un BAC arrivé sans crier gare. Oui, j'y suis, après demain les chaises fatiguées de notre grand palace vont revoir la populace, et sans jamais se plaindre, elles se laisserons faire, trimbalée de salle en salle, de personne en personne. Cette fois c'est sûr, l'année va être beaucoup trop courte. 
Alors va reprendre la balaie incessant du stress et des angoisses, des devoirs et des heures de cours. Alors va reprendre les longues minutes d'attente matinale devant les portes trop vieille d'étages trop haut. Alors va reprendre l'envie obsédante de ce jeter du haut d'un pond à chaque phrase trop longue de nos chers professeurs. Oui, nous y sommes. Oui, après-demain, c'est la rentrée...

Et on croit que nos coeurs se déchirent, alors que l'espoir était tellement mince qu'on s'y était déjà préparer...
 

Je-tue-il

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Dire merde aux cons et mort aux vaches. Dire de se la fermer au monde. Crier à la populace que c'est une connasse finie. Partir loin, parce qu'on sait déjà comment ça va se finir. Partir loin, pour fuir un peu plus l'oppression d'un société marquée par le politiquement correcte et le conventionnel. Partir, et hurler au vent que je les emmerdes, tous autant qu'ils sont. Partir loin, pour enfin libérer les chevaux, pour qu'enfin je puisse vivre, vraiment et simplement. Sans contrefaçons, et sans tous ces abrutis encrés dans l'archaïsme. J'en ai marre de devoir me taire, me cacher. J'en ai ras le bol d'être le fils parfait, l'ami modèle, le parfait petit adolescent. J'en ai ras le bol de devoir la fermer, à propos de toutes ces question, restées trop longtemps sans réponses. J'en ai ras le bol de contenir tout depuis tant d'années. J'en peux plus de ce silence dans lequel on m'a enterré depuis 16 ans. 
Et oui, ça fait 16 ans maintenant que je m'efforce d'être totalement imperméable aux autres. J'y suis obligé, puisque ce que je suis dérange toujours autant. Vous imaginez, 16 que je retient tout, chaque mot, chaque pensées, chaque douleur, tout ça pour entretenir une image stupide de parfait petit enfant de bonne famille. Ca fait 16 ans que je ferme ma gueule, que je ravale ma salive à chaque fois qu'un abrutis m'emmerde. A chaque fois qu'un simplet ne réfléchit pas. Ouais, ça fait 16 putain d'années que j'ai envie que ça sorte, et ça sort pas, parce que j'ai tellement refoulé de choses, qu'elles sont tassées en moi, et que plus rien ne peut les faire bouger de là où elles sont. Je n'en peux plus de contenir toutes ces petites choses, même insignifiante, sans jamais rien dire, parce qu'on m'a forcé à en prendre l'habitude. 
SI je ne me retenez pas, je me barrerais loin, très loin, seul, dans une forêt, avec une tente et un matelas. Ouais, je partirais, pour pouvoir enfin crier ma putain de peine, et ma putain de douleur. Pour pouvoir cracher tout mon venin, et laisser sortir toutes ces choses qui font de mon cerveau une mélasse sans nom, et de mon coeur un paillasson. Oh bordel j'exploserais pas aujourd'hui, mais il est bon à savoir que cette fois-ci la coupe est pleine, et que j'ai finit de me lamenter. J'ai tellement mal dans ce silence, j'ai tellement mal de ne rien dire, j'ai tellement mal de cette routine qui favorise cet enlisement. Oh bordel j'ai mal, comme jamais j'ai eu mal, sûrement par peur de tout perdre, mais bon dieu que la plaie est béante, et bon dieu que j'ai envie de frapper dans un mur.

Je m'excuse d'avance auprès de vous, pour les mots crus que je viens d'avoir, mais les forment m'emmerde aujourd'hui, comme le bon français et la politesse. Ce soir, j'exorcise 16 de ma vie, alors tant pis pour la bienséance.

Je-tue-il

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Et passe les gens et passe l'argent. Et coule le temps, l'eau sous les pont. Et tourne la roue, les moulins. Et jamais rien ne change, dans une vie trop petite, trop étriqué. Et tiraillé entre l'inquiétude de devoir ramasser d'autres morceaux et la peur de voir s'envoler l'oiseau, je me retrouve une fois encore à écrire mon désarroi sur les pages irréelles de l'internet. Comme si l'histoire se répéter, en ne daignant changer que les personnages, parce que le temps a assagit les plus anciens protagonistes.
Quand l'une apprend, comprend, l'autre reprend le flambeau de la précédente. Jouant à ces jeux dangereux d'excès de confiance, ce besoin de belles paroles, d'un homme. Mais, comme je l'ai déjà dit a une certaines personne, c'est quand les mots d'un homme deviennent trop poétiques qu'il faut se méfier, sept lettres devraient suffire, s'il aimait vraiment. Elle a sûrement peur de demain, comme moi même j'ai peur de ce que l'avenir me réserve, mais un point entre nous nous différencie; là ou je prône la prudence, elle prône le risque, comme jadis l'autre l'avait fait. L'inconscience a dévoré sa pudeur. La peur de la solitude a dévoré la carapace d'indifférence, et ainsi, la confiance a disparue au profit du secret.
Je connais ces étapes, je les ai prise dans le sens inverse. Le monde, elle l'adore, moi, il me dégoûte, comme l'aubergine dégoûte les enfants. Elle a trouver des amis, elle rêve maintenant de l'amour. Vous savez, ce mélange chimique d'hormones qui fait du visage de cet inconnue le plus beau visage du monde. Vous savez, cette sensation de paralysie, de gêne. Si, vous savez, cette connerie qu'on nous apprend à inventer, à trouver, et pire, qu'on se force à chercher. Mais si, vous savez, puisqu'on est tous passez par là. On s'est tut, la première fois, on l'a avoué, la seconde, on a tenté, la troisième, et on en a souffert à chaque fois.
On ne fait que répété les schémas qu'on connait. Ceux de nos amis, nos parents, notre famille. On ne fait que du mimétisme, là où l'originalité est devenue mère des moqueries. Là où la nouveauté dérange plus qu'elle n'arrange. Là, ici, maintenant, où j'aimerais être aussi sûr qu'elle de se qu'elle me dit.


L'amour, on ne le trouve qu'en ne le cherchant pas.
 

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