Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/dj.jpgPas de mots. Plus de mots.

Il n'est plus personne au milieu du néant. Il est celui qu'il ne devait voulait pas être.
Cette fois, la coupe est pleine. Mon cerveau sature pour de vrai, pour la première fois. Je voulais avoir mal, c'est fait, mais comment je sors de cette putain de spirale qui m'entraîne ? Je ne sais pas. Mes yeux auraient voulu en pleurer, mais le peu d'honneur et d'amour propre qu'il me reste m'en empêche. Ce matin, rien n'allait plus. Vendredi, rien n'allait plus. Cette année, rien ne va plus. Plus rien ne va, nul part, et je sombre lentement dans mon mépris pour ce que je suis en ce moment. J'avais construit mon identité sur quelques facteurs, et lorsque tout se casse la gueule, en plus de faire mal, ça me rend totalement transparent, puisque je ne suis plus capable d'être ce que j'ai été. 
Je me déteste, comme jamais avant je ne m'étais détesté, parce que la médiocrité m'obsède, et parce que mes critères sont devenus trop hauts pour moi. Aujourd'hui je ne suis plus capable, ni moralement, ni physiquement, de répondre aux ordres de ma rigueur. Je m'impose des tas de choses que je ne suis plus en état d'effectuer, alors, forcément, plus rien ne va. 

Je pensais que venir ici m'aurait fais du bien, mais me mettre en face de la vérité m'agace au plus au point. Aujourd'hui, je fulmine, je rumine quatre mois d'échecs successifs, quatre mois de rien. Ce soir, je ne pleurerais pas, non, je rirais, pour cacher derrière un sourire jaune une plaie béante, d'où le sang coule à foison, et qui ne se pansera pas d'aussitôt. Aujourd'hui, puisque c'est le thème, je n'ai pas de mots pour exprimer ce qui ne va plus, mis à part le mot "tout". Aujourd'hui, je n'ai plus de mots pour dire à quel point je hais cette année scolaire de m*r*e.

Le temps m'avait promis le bonheur et la réussite, mais il s'avère qu'il ne m'offre plus que la médiocrité et le dégoût de moi même. L'avenir aurait dû être beau, mais je ne le vois plus qu'en gris. Le futur, ce grand futur, m'a craché à la gueule. Demain sera un autre jour de merde, c'est sûr, mais ce ne sera encore et toujours que mal de tête, foulure des neurones, pépins physiques, et crise d'identité.

Finalement, j'aurais préféré que rien ne change, jamais.
Finalement, j'aurais préféré garder ce que j'avais.
Finalement, j'aurais préféré regarder le monde tourner.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0522.jpg
(Tu m'en voudra sûrement, mais essaye de comprendre...)


Rien ne va plus. Non. J'ai le coeur en berne, la tête qui va explosée, et la rentrée demain. Je n'ai plus la force d'affronter le regard de tous ces gens, je n'ai plus envie de me lever le matin pour traîner dans des couloirs sombres et froid. Je n'ai plus envie de redevenir celui d'avant, mais je n'ai pas plus l'envie de rester celui que je suis maintenant. Je n'ai plus envie de voir le soleil se levé, pas tant que je n'aurais pas réussis à tout faire sortir. Hier soir, mes yeux humides ont ruisselé de perles salées, parce que tout va trop vite et, incompréhension, trop lentement. Le temps me défie, et moi, absolument introvertie, je souffre de ne pas pouvoir lui répondre. 
Ca fait mal que de savoir que rien ne va, et de rien n'y pouvoir. Je suis ici, impuissant, à regarder le monde tourné, sans moi. Translucide. Et comme un enfant à qui on reprend son jouet, je ne sais plus quoi faire hormis me plaindre de tout. Je suis une larve, un larve puante de fainéantise et de douleur. Je suis à quai, pourtant j'ai le mal de mer. Et lorsque quelque chose s'arrange, une autre va la remplacée, plus douloureuse encore, plus frustrante, plus dur, plus soudaine. Dans l'histoire, je n'y comprend plus rien. Bagdad est propre et claire par rapport à ma vie.
Paraître, sembler ne pas avoir changer, mais être profondément bouleversé.  Je ne suis plus rien de ce que j'étais, et ça me fait mal, parce que même si je gémissais sans cesse parce que rien ne m'arrivait, j'avais une identité, j'avais et savais à qui parler. Oui, pardon, mais hier soir je n'ai pas trouver oreille attentive, et j'en ai souffert, parce que se battre seul est bien trop dur. 
Demain je retournerais voir ce monde qui me dégoûte. Demain je retournerais là où je suis le moins bien. Demain je retournerais là-bas, pour avoir un futur, peut-être. Demain je retournerais contenir toute ma frustration et mon désarroi. Demain je retournerais, seul, dans ma prison aux barreaux invisibles. Demain je retournerais là où tout s'est terminé et où tout à commencé.  Demain je retournerais me battre, sans aucune conviction, alors que je pensais que j'allais bientôt
revivre. Demain, je n'écrirais peut-être pas, mais je suis sûr que j'aurais pourtant beaucoup de choses à dire.

"Aux armes citoyennes, nos armes seront les larmes qui nous viennent des crimes sans nom..."
Aux armes citoyennes, Zazie
 

Je-tue-il







 

 

 Je crois que je me suis mépris...

 

MLG


 

  


"Ne pas partager est une perte de temps, merci de m'en avoir fait gagner"
Michelle Bernier

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0084-copie-1.jpg
Mélange de frustration et de désir, d'envie et de provocation. Un sentiment étrange de révolte, pacifique, par le plaisir de démentir. Être et paraître, conjugués différemment, comme une revanche sur un début d'année pathétique. Arrêter de compter les points, de regardé le monde tourner sans moi. Stopper l'hémorragie, les déboires. Retrouver la passion, déchue de son piédestal il y a quatre ans déjà. Changer d'air, se mouvoir à contre courant. Des projets, souvent tombés dans l'oublie et la négligence, refleurissent enfin dans mon esprit apaisé. Des nuits devenues trop longues, mordues par la chaleur d'un rêve qui paraissait pourtant lointain et irréalisable. Comme hanté par un futur peut-être proche, comme soulagé par des sentiments tuant la raison. Comme un enfant vulnérable, qui trouve du secours dans des mots exultant la lassitude et la solitude. Une à une les lettres défilent, résonnantes, frappantes, indulgentes. Les stratégies tombent des nues, médusées devant un renouveau.
Les Etats-Unis élisent leur président, j'ai voté la liberté. Je ne ferme plus les yeux de la même façon, puisque je pourrais me réveillé ailleurs, un matin.Je respire à nouveau, les poumons dégagés par l'incertitude novatrice. Mes yeux rivés vers un ciel gris d'une Normandie qui retrouve son parfum, et dont chaque nuage rappelle où je vais. Mon coeur battant, pour de vrai, contre les parois d'un corps rafraîchit. Mon visage rayonnant, dans l'excitation du nouveau départ. Mes démons qui perdent leurs pouvoirs, dans une nuit qui retrouve de sa clarté. Mes mains réchauffées par le volant d'une voiture qui sonne le glas d'une nouvelle vie, peut-être. Mes envies exacerbées, décuplées par une chanson nouvelle, arrivée à point nommé, et qui refonde un empire jadis rayé de la carte. Le futur redevient plus prometteur que le passé ne l'a été. Il retrouve sa place, et moi je n'aspire plus qu'à une chose.

Revivre.

Je-tue-il



Peut-être que je m'emballe. Peut-être que je fais exactement ce que je reproche aux autres. Peut-être que j'écoute Rien que de l'eau de Véronique Sanson un peu trop fort. Peut-être que je me fais un gros film à l'américaine. Peut-être que demain sera un autre jour.
Et sûrement que rien ne se passera comme prévu. Et sûrement que mes rêves palis ne seront plus que des souvenirs désagréables. Et sûrement que je fais une boulette plu grosse que moi...
Mais cette fois je tente, coûte que coûte, et je lance mes dernières forces dans la bataille, parce qu'attendre et subir m'épuise.



Elle, rappelle-toi comme elle est belle
Et touche-la, elle sent le sel
C'est un don miraculeux

Elle, c'est la naissance de la gabelle
C'est l'oubliée des infidèles
A la terre des futurs vieux

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie

De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio

Toi, tu te caches dans les ruelles
Et comme un païen qui appelle
Les Dieux pour qu'elle t'inonde

Elle, oh tu sais elle a le temps
Elle est là depuis mille ans
Elle te suit comme une ombre

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie
De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio


Elle, en attendant l'orage
Elle te pardonnera ton âge
Et l'argent de tes cheveux

Elle, tu ne peux pas te passer d'elle
Tu ne vivras jamais sans elle
Tu n'auras que l'eau de tes yeux

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie
De l'eau de là-haut
Et le soleil blanc sur ta peau
Et la musique tombée du ciel
Sur les toits rouillés de Rio

<< maintenant | 1 | 2 | avant >>

Créer un podcast