Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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C'était lundi.Le début de la dernière année à patienter avant une liberté toute nouvelle, et peut-être exagérée. C'était lundi, le premier pas vers la fin d'un calvaire et le début d'un autre. Un bel âge, d'après mon grand père maternel, un homme sage. Peut-être n'a-t-il pas tous les paramètres non plus, mais j'espère qu'il aura encore une fois raison. J'approche d'un futur incertain, et moi qui veux tout contrôler, j'ai peur de tâter le bitume après peut-être la chute de mon piédestal. L'âge des conneries, l'âge de l'insouciance, l'âge des autres. Je ne veux pas passer une année de plus à cacher derrière une fausse bonne humeur des plaies encore ouvertes, et qui suintent toujours de la douleur, de l'incompréhension et de la solitude. Adieu mes seize ans, bonjour mes dix-sept. Adieu la plaie de la patience, bonjour celle de l'impatience. 17 ans.
"Le temps est à l'orage, aux autres le ciel bleu, aux autres le beau mirage, temps plus vieux."
Zazie, Temps plus vieux, album Cyclo.

C'est demain. Il paraît que ce sera délirant. Il paraît que je me ferais de bons souvenirs. Il paraît que ça ne dure qu'une semaine. Il paraît qu'il y a 1 heure de route. Il paraît que ça 'ouvrira les portes de l'animation. Je dois réussir. Parce que cette semaine marquera l'entrée dans le nouveau monde, celui du travail, le vrai, celui des projets, qui reviendront, celui du futur, l'ambitieux. Concrétiser une envie de partir, par un faux départ qui me permettra de construire les fondations de mon émancipation. Vouloir réussir, pour commencer à envisager autrement la vie de demain, pour commencer à voir au-delà. Chanter trop fort, même en faisant semblant, pour pouvoir voir le ciel bleu, demain, lorsque les bambins me feront partir de toutes mes cages dorées, aux portes vitrées. Portes vitrées explosées par une semaine qui ne sera peut-être pas une plainte comme je le pense. Je verrais, de toutes façons, vous saurez.

"Il faut se rendre à l'évidence, mon cœur, ce bel aventurier, bientôt va me lâcher, me lâcher."
Zazie, Temps plus vieux, album Cyclo.


Je-tue-il

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Je-tue-il

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(Ouais, encore une photo enneigée, parce que j'adore la neige.)

J'arbore des couleurs flamboyantes pour cacher ma douleur. J'arbore une imperméabilité pour ne pas monter que je vie sur la faille. Je console les gens pour ne pas avoir à être consolé. Je signe et persiste, ce monde ne tourne pas rond, du moins il ne tourne pas rond pour moi. J'essaye, croyez moi, j'essaye de me pardonner tout ça. J'essaye de pardonner au monde comme quelqu'un de sensé, et je fonde tous mes espoirs dans une soirée, où j'espère elle saura me faire sortir de mon mutisme. Je n'ai envie de voir personne. Je n'ai envie de parler à personne ou presque. Pourtant, j'ai envie de parler de moi, dans une pièce noire, la tête sur les genoux d'une personne qui ne comprendra pas, mais qui écoutera quand même, comme moi j'ai su le faire. Personne ne comprend. SI, peut-être que quelqu'un comprendrait si j'avais le courage d'écrire réellement ce qui cause autant de questions et de rancoeur. Rancoeur, c'est le mot, peut-être qu'il faudrait l'ajouter à la haine que j'éprouve envers ce monde pathétique, encore plus pathétique que moi...
J'ai envie de hurler, de sortir du placard, qu'on comprenne, que je comprenne. Je suis totalement seul, maintenant que tous les autres fouettent d'autres chats, et consolent d'autres personnes. Le temps fera son oeuvre me dit-on, seulement je n'ai plus la force d'attendre. J'ai besoin de vivre à travers les yeux de quelqu'un d'autre. J'ai besoin qu'on me dise qu'on m'aime. J'ai besoin qu'on me harcèle de messages pour savoir si je pense à cette personne. J'ai besoin que le monde me montre un peu de sympathie, à travers les ,mots soignés d'une personne qui sache qui je suis. J'ai besoin de rêves aussi, mais ils ne reviendront que lorsque tu seras venu, si tant est que tu viennes un jour. J'ai mal, tellement ma que personne ne comprenne. J'ai mal, tellement mal de souffrir sans que personne ne s'en rende compte. Cette fois j'ai cerné le problème. Je souffre, et personne ne le voit, on croit que l'inébranlable petit lycéen que je suis est intouchable, bien trop penché sur ses bouquins pour voir qu'il loupe les plus belles années de sa vie. Quelque chose sonne faux lorsqu'on me parle, parce qu'on croit mes "ça va", et qu'on ne comprend pas mes "on fait ce qu'on peut". Personne ne connaît ce mal-être qui habite en moi depuis deux ans. Le lycée était mon avenir, il est aujourd'hui mon enfer. Je déteste ce lieu, je déteste ces gens, je déteste ses règles, je déteste l'hypocrisie permanente qui sème la terreur dans mon coeur. J'ai envie de hurler, de crier, de danser, seul, sur une plage où le sable brûlerais la plante de mes pieds. J'ai envie de partir, loin, très loin, et de tomber sur toi, la bonne personne, même s'il faudra vivre hors des clous, même s'il faudra composer avec le regard des autres. J'ai envie qu'on m'aime, pour qu'on me donne la force d'assumer, pour qu'on me rende la force que j'ai soufflé à tous ces gens. J'ai passé ma vie à aider les autres, avec une certaines joie, mais aujourd'hui je veux qu'on s'occupe de moi, comme je me suis toujours occupé des autres.
Ca va faire une semaine que je ne suis pas retourné en cours. Sinusite il parait. J'ai en effet cette chienne de maladie, mais elle est la bienvenue, puisqu'elle me fait échapper à la salle des tortures. Chaque fois la route qui e sépare de cet enfer m'est plus difficile, parce que je  ne me forge pas de souvenir dans ce bâtiment sombre et froid. Je n'aime pas y aller, parce que je n'y fais rien qu'arpenter les couloirs pour ne pas me laisser submerger par mes larmes qui montent à chaque minute de silence supplémentaire. Ce lieu a fait de ma vie un enfer, en me laissant croire qu'il y poussait tolérance et paix, en me laissant croire que les choses changeraient. Rien de tout cela, sinon la déception et la peur que le cercle soit vicieux. Je n'ai pas peur de moi, j'ai peur des autres. Si je passe mon temps à les dénigrer, c'est surtout pour ne pas leur laisser le temps de me cerner. Je dis souvent que le doute est le pouvoir, mais en réalité, cette confiance qui m'a quittée a aussi installée le doute, alors je ne contrôle plus rien, alors je ne suis plus rien. J'ai besoin qu'on chante pour moi, j'ai besoin qu'on passe des heures au téléphone, j'ai besoin que TU ME VOIES !! J'ai besoin que vous, vous qui vous dites mes amis, j'ai besoin que vous appreniez à ne pas me délaisser. Je suis seul, et je t'en veux pour ça, parce que tu n'as pas réagit la première fois, et que le second coup de lame dans la marre est de trop. Sûrement que je te connais mieux que tu ne pourras un jour me connaître. Sûrement que je ne m'en prend pas aux bonnes personnes. Mais tu sais que j'ai besoin de m'en prendre à quelqu'un, à lui, et à toi. A tout ces "lui" qui viendrons, et à tout ceux qui ne viendront pas. A tout cet amour que je veux donner mais qui ne sort pas, parce que l'attente ma fait désapprendre à le donner. Je ne sais pas bien si être malheureux est être dans mon état, mais je crois que rarement j'ai n'atteint ce seuil de découragement. 

Tant qu'il y a de la vie y'a de l'espoir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0780.jpg(Je continue de vous montrer ma belle Normandie sous la neige, parce que c'était beau.)

Il est temps de se poser le bonnes questions. Je viens de réaliser que je n'ai pas de rêve. Je n'ai pas d'envies. Ma vie n'a pas de but final. Tout ce cheminement pour aller où ? Pour aller comment ? Pour aller avec qui ? Je crois bien que je ne regrette rien de mon passé. Je crois bien que je n'attends rien non plus de mon avenir. Je ne suis pas à ma place, si tant est que j'en ai une. J'ai besoin de plus que toute cette mascarade, de tous ces faux semblants, de toutes ces fausses vérités. Je pense que je ne suis pas en adéquation avec ce monde, que je suis de trop. L'équation a deux inconnu, et je ne saurais peut-être jamais la résoudre. Peut-être qu'aujourd'hui j'apparais fort, intangible, rude parfois. Peut-être qu'on e prend pour le grand frère qui a réponse à tout, qui ne tremble devant rien ni personne. Ouais, aujourd'hui je suis celui que rien n'ébranle, celui à qui on va parler, et moi dans l'histoire, je n'ai personne à qui j'ai envie de parler de moi. Vus savez, cette confiance impossible à donner pour moi, je me rend compte que je ne l'ai pas encore donnée. Alors certes certaines personnes s'en rapprochent, mais franchement, il n'y en a aucune à qui j'ai envie de parler de mes inquiétudes aujourd'hui. C'est égoïste que de vouloir garder ses réflexions pour soi, que de dire que ce que les autres veulent entendre, mais c'est nécessaire pour que je ne sombre pas, pas encore. J'ai envie de hurler qui je suis, de pleurer en public, d'être nostalgique, mais je suis ce genre de personne qui ne s'attachent à rien. Vous savez, je suis de ceux qui ne regrettent rien et personnes, de ceux qui ne s'inquiète pas pour les rencontres de demain, parce qu'ils savent que personne n'en vaut vraiment la peine. On est toujours déçu par ceux qu'on aime, alors je ne fonde aucun espoir sur qui que ce soit. Je n'ai pas de rêve. Je n'espère plus rien. Je n'ai rien à quoi m'accrocher, aucune raison de continuer à respirer. Mais je continue à respirer, parce que peut-être qu'un jour je saurais ce pour quoi je suis dans ce monde de fou. Je pèse mes mots, ce monde est fou. Les populistes sont fou. Mes amis sont fou. Mes larmes sont folles. Les politiques sont fou. Les gens sont fou. Tous. Ils le sont tous, mais personne ne s'en rend compte, parce que le monde est fou. Vous savez, de cette folie des grandeurs, de cette folie de la rumeur, de cette folie du bonheur.
J'ai tout quitter il y a deux ans, et j'ai besoin de recommencer. Les gens sonnent à nouveaux faux, ils me prend une lassitude extrême à les voir chaque jour. Tous. Je suis de ceux qui veulent être seul 300 jours par an. Je déteste le monde pour ce qu'il a fait de moi, et pour ce qu'il fait de vous. J'ai mal a u coeur, la nausée, envie de pleurer tellement ce monde est laid, tellement son peuple est cupide, stupide. Ce me fait bizarre que de me dire que je n'ai rien à accomplir d'autre que me lever le matin pour aller construire un avenir dont je ne veux pas, avec des personnes que je ne veux pas voir, dans un lycée qui me déprime par son âme mole et lente, cette âme qu'elle partage avec tous ces vieux bâtiment qui se déplacent dan le temps à coup de mauvais souvenirs. Je ne sais pas si je retiendrais un seul jour de cette foutue vie au lycée. Je ne sais pas si je retiendrais une seule personne de cette vie de 16 ans d'ennuis mortel. Je ne sais pas si j'arriverais un jour à savoir ce qu'il m'a été donné à faire.
Merde. Ce n'est pas ma vie. Ce n'est pas la vie que je souhaite. Je veux pouvoir écrire mon histoire moi même, sans qu'aucun protagoniste ne m'emmerde avec ses malheurs à deux bals. Je veux pas avoir à consoler qui que ce soit. Ce monde se fera sans moi, désolé, je referme les remparts, j'arrête de parler à voix haute, parce que je ne souhaite pas contribuer à l'élaboration d'un monde encore plus artificiel que celui dans lequel nous vivons. Je suis désolé, parce que je ne veux pas être retenu dans mes choix, parce que je veux avoir un avis sur tout, même s'il est politiquement incorrect, même si ces connards puants nommés "personnes" sont trop stupide pour en avoir un. Je voudrais qu'on brise les codes de cette société préformatée, de ces amitiés préconçues, de nos vies prédéfinies. Je voudrais pouvoir pleurer quand j'en ai envie, même s'il n'y a pas de raison, parce que la vrai folie, c'est de vouloir mettre une cause sur chaque maux. Le douleur est comme le pluie, elle frappe au hasard, et elle mouille le coeur jusqu'aux os, tant qu'on a pas compris qu'avoir mal faisait partie du bonheur. Elle continuera de tomber sans cesse, tant qu'on aura pas compris qu'il ne faut pas lutter contre elle, mais nous laisser submerger pour qu'elle laisse la béatitude remplacer le chagrin, jusqu'à ce que la sagesse porte notre nom.

Je-tue-il

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Ca m'a peut-être fait du bien. Seul demain me le dira. Ca m'a peut-être permis de parler de moi, pour une fois. Ca m'a peut-être libéré d'un poids, même moindre. Ca m'a peut-être offert la possibilité de ne pas pleurer ce soir. Sûrement que les mots furent légers et sans grande profondeur, et probablement que nos longues discussions de minuit ne reviendrons pas de sitôt, mais on a fait le premier pas vers un passé qu'on voudrait être le futur.
Il n'en reste pas moins que ça me fais toujours mal. Peut-être autant physiquement que mentalement maintenant. Migraine sur migraine, à chaque fois que j'y pense. Chaque jour en fait. La douleur a prie une nouvelle forme, plus facile à faire disparaître, mais dont la présence est récurrente. Elle est toujours là, présente, comme une pensée néfaste, une idée noire qui me minerais le moral. J'ai pourtant tout pour me réjouir, mais non, cette petite chose, ce petit rien qui me ramène toujours à ce dont mon futur sera fait. J'ai beau essayer de ne pas y penser, j'ai beau m'occuper l'esprit, tout est prétexte à ce que cette idée resurgisse. Plus qu'une pensée, une peur, un haine, une rancoeur. Plus même que tout ça, un dégoût, un rejet viscéral de ce que ça pourrait m'apporter. Je ne sais pas si l'on acceptera, et si l'on parlera de moi en mal ou en bien, plus tard. Je ne sais pas qui répondra à mes questions un jour, sans tourner autour du pot, sans vouloir me faire croire que je changerais. Je ne sais pas non plus si j'aurais la force de le dire.
En attendant j'occupe mes mains et mon esprit de tous ces cahiers noircis de bleu. Je remplie mes journées de temps inutilement perdu. Je fait tout pour ne pas penser, ne pas y penser. Il n'y a pas de pire supplice que d'entendre tous ces mots, tous ces gens. Il n'y a pas de pire supplice que le stress que ça occasionne. Il n'y a pas de pire supplice que de voir le jour se lever et de savoir qu'il se couchera sans que rien n'est bouger d'un cil.
Je fais avec le temps qui passe; trop vite ou trop lentement. Je fais avec les gens qui passent; avec insistance ou avec méprise. Je fais sans savoir où je vais; sans direction et sans plan.

"Pauvre pêcheur, fallait lire entre mes lignes. Pas mordre à mes sautes d'humeur, même si je n'en suis pas digne."
Zazie, Zen.
 
 

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