Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0765.jpg
Les anémones ont rejoints les jonquilles et les narcisses, les crocus sont retournés sous terre. La neige est tombée une fois encore samedi matin, et aujourd'hui a été baigné de soleil froid mais réconfortant. Cette fois-ci je pense que je peux le dire, le printemps pointe le bout de son nez. Là où ça coince, c'est que je n'aime pas le printemps. Le temps de la renaissance, de l'allongement des journées, de retour du soleil. Je déteste le jour et préfère la nuit, je préfère la neige et le froid au soleil et la chaleur. Je préfère l'endormissement des plantes à leurs réveils. Je préfère le soleil froid de novembre à celui chaud de mai. Il est temps de revenir au début, puisque quelques mois bien seuls me séparent d'un nouveau grand pas.
Il n'empêche que je ne sais plus trop où j'en suis. Soit mes objectifs sont trop ambitieux, soit mes capacités sont en baisse, et j'en doute fort puisque lors de ces trois derniers mois a sonné le glas du retour tonitruant de celui que je suis. J'ai passé trois mois à me dire que ça ne suffisait pas, que ça ne suffisait plus, et puis un beau matin on m'annonce qu'en fait, je suis exactement là où je voulais être. Je me suis dit tout le long de ces mois que ça ne servait à rien de se battre contre soi-même, mais il s'avère en fait que j n'ai pas eu à me battre mais à me faire confiance. Je ne sais plus où j'en suis. Est-ce que je dois continuer dans cette nonchalance qui m'a réussit ces derniers temps, où est-ce que je dois repartir la tête dans le guidon, à bosser comme jamais, au risque de me tuer à petit feu ? La question est posée, et je n'en ai pas la réponse. Je vais surtout laisser le temps faire son oeuvre et me rapprocher doucement de cette fin d'année que j'espère en silence depuis septembre. Peut-être que finalement forcer le talent marche plus que de forcer le travail. Les efforts ne payent pas toujours, alors j'en suis à laisser mon intuition me guider, à défaut de savoir comment travailler.

"La raison sépare et isole alors que l'intuition unifie et harmonise."
 Shafique Keshavjee

 

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0777.jpg
Ca m'a peut-être fait du bien. Seul demain me le dira. Ca m'a peut-être permis de parler de moi, pour une fois. Ca m'a peut-être libéré d'un poids, même moindre. Ca m'a peut-être offert la possibilité de ne pas pleurer ce soir. Sûrement que les mots furent légers et sans grande profondeur, et probablement que nos longues discussions de minuit ne reviendrons pas de sitôt, mais on a fait le premier pas vers un passé qu'on voudrait être le futur.
Il n'en reste pas moins que ça me fais toujours mal. Peut-être autant physiquement que mentalement maintenant. Migraine sur migraine, à chaque fois que j'y pense. Chaque jour en fait. La douleur a prie une nouvelle forme, plus facile à faire disparaître, mais dont la présence est récurrente. Elle est toujours là, présente, comme une pensée néfaste, une idée noire qui me minerais le moral. J'ai pourtant tout pour me réjouir, mais non, cette petite chose, ce petit rien qui me ramène toujours à ce dont mon futur sera fait. J'ai beau essayer de ne pas y penser, j'ai beau m'occuper l'esprit, tout est prétexte à ce que cette idée resurgisse. Plus qu'une pensée, une peur, un haine, une rancoeur. Plus même que tout ça, un dégoût, un rejet viscéral de ce que ça pourrait m'apporter. Je ne sais pas si l'on acceptera, et si l'on parlera de moi en mal ou en bien, plus tard. Je ne sais pas qui répondra à mes questions un jour, sans tourner autour du pot, sans vouloir me faire croire que je changerais. Je ne sais pas non plus si j'aurais la force de le dire.
En attendant j'occupe mes mains et mon esprit de tous ces cahiers noircis de bleu. Je remplie mes journées de temps inutilement perdu. Je fait tout pour ne pas penser, ne pas y penser. Il n'y a pas de pire supplice que d'entendre tous ces mots, tous ces gens. Il n'y a pas de pire supplice que le stress que ça occasionne. Il n'y a pas de pire supplice que de voir le jour se lever et de savoir qu'il se couchera sans que rien n'est bouger d'un cil.
Je fais avec le temps qui passe; trop vite ou trop lentement. Je fais avec les gens qui passent; avec insistance ou avec méprise. Je fais sans savoir où je vais; sans direction et sans plan.

"Pauvre pêcheur, fallait lire entre mes lignes. Pas mordre à mes sautes d'humeur, même si je n'en suis pas digne."
Zazie, Zen.
 
 

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0753.jpg[ Brûle le temps, brûles les gens, brûles les sentiments, brûle mon âme au plus profond de moi. ]

Tu me dis que tu as besoin d'air. Tu me dis que tu veux prendre un peu le large, pour respirer, pour vider ton sac. Tu me dis que je ne suis pas la personne appropriée pour ce genre de discussions. Tu me dis que tu as besoin de faire sortir certaines choses. Tu me dis que la vie t'a mise au défit l'an passé. Tu me dis que tu veux être ridicule, rattraper le temps que tu as perdu. Tu me dis de ne pas t'en vouloir. Tu me dis aussi que tu vas mieux.
Si tant est que toutes ces raisons soient vraies, et en admettant qu'elles soient bonnes, ne te justifie plus. L'on a toujours eu des passages moins glorieux, et le temps a permis de passer outre. L'on a parfois eu peur de se perdre, et mon secret, nos secrets, nous ont finalement toujours réunis. Tu m'expliques qu'il est temps pour toi d'aller voir ailleurs, alors vas-y, moi, je reste là, à attendre, encore et toujours. Je ne te reproche rien, et il serait déplacer de ma pars de le faire, mais j'ai tout de même du mal à admettre que tu partes finalement vers d'autres horizons, surtout maintenant. Vie ta vie, vas-y, va voir le monde, la seule chose qui me fasse mal est le moment, maintenant, que tu as choisit pour le faire. Si toi tu vas mieux, ça n'est pas mon cas, et chaque jour qui passe est une nouvelle épreuve pour moi. Je pensais que tu prendrais ma main pour m'aider à passer ces turbulences, mais non, et là encore je ne peux t'en vouloir. Tu as besoin de respirer, moi j'ai envie d'aller mieux, la logique fait primer le besoin sur l'envie.
Tu sais, on s'est toujours tout dis, même s'il m'a fallu du temps pour t'avouer certaines choses, mais on ne l'a pas souvent fait directement. Notre jeu d'écrans interposés ne date pas d'hier, et il reflète bien qui nous sommes. On ne sait pas parler, surtout moi, à quelqu'un de palpable, parce que cette pudeur, qui lie nos coeurs, nous contraint à rester cachés. On a su être là au dernier moment, jamais celui juste avant. On se sauve des eaux troublées, mais jamais avant le naufrage. Tant pis. L'important est qu'on se sauve mutuellement, avant ou après le naufrage. Mais cette fois les choses sont un peu différentes. Nos chemins s'éloignent aujourd'hui, pour se rejoindre demain, là n'est pas l'importance. L'importance sera d'être là demain
Je vais te dire, ça fait déjà bien longtemps qu'on a plus pleurer ou rit ensemble. Ca fait longtemps qu'on a plus regarder Podium en crachant toute notre rancoeur. Ca fait longtemps aussi qu'on ne s'est pas vu, réellement. C'est comme un coup d'épée dans l'eau, ça ne mène à rien. On a besoin l'un de l'autre, mais ça fait longtemps qu'on a pas su répondre à ce besoin. Tant pis, ce sera pour demain.
Je me dis aussi que la raison doit primée sur le sentiment, cette fois. Je m'explique. Si tu es consciente que je n'ai pas besoin de futilités en ce moment, c'est que quelque part tu répond à certains de ces besoin, mes besoins. Lorsque tu écris que tu veux rattraper le temps perdu l'an passé, tu as raison, parce que ce temps c'est nous qui l'avons gagné. Jamais nous n'avons été aussi proches que l'année dernière, sûrement qu'on le redeviendra, l'année prochaine, lorsque tu auras à nouveau besoin de la sagesse et non plus de la futilité. Je ne peux pas véritablement t'en vouloir de savoir ce que tu veux, et je ne répéterais pas ce que j'ai dit avant. Le moment est bien choisit, par rapport à toi. Je sais que tu me reviendras, et je puis te dire que tu es probablement la femme de ma vie (comme tu sais). Je n'ai plas le coeur à me battre contre toi, alors j'attendrais paisiblement, sereinement, que tu reviennes vers moi, parce que la balle est dans ton camps. Toi seule pourra décider de et quand. Toi seule, aujourd'hui, à le pouvoir de défaire ce qui a été fait. Toi seule sais ce dont tu as besoin. Ne te laisse pas dicter ta vie par les envies des autres,  continue de répondre aux tiennes.

Le passé appartient au passé, le tout est de voir l'avenir, ensemble.
 

Je-tue-il

Ce n'est pas ma faute. Les choses sont faites ainsi.

Je t'en ai voulu, comme tu le sais, parce que tu ne comprendras jamais.

Je t'en voudrais sûrement encore longtemps, pardonne moi.

Je n'ai plus le coeur aux effusions de sang, ni même de me lever le matin.

Ce n'est pas ma faute. Les choses sont faites ainsi.

Alors pourquoi serait-ce à moi de payer les pots cassés ?

Pourquoi serait-ce à moi de soutenir un tel fardeau ?

Pourquoi serait-ce à moi de me poser des questions pour tous ces gens ?
 

Je ne veux plus attendre après je ne sais quoi.

Il est temps pour moi que ça arrive.

La rancoeur a remplie tout l'espace.

"Y'a des jours faudrait tout, tout raconter."
Zazie, Un petit peu amoureux.
 
 
 

Je-tue-il

 
http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0042.jpg
Sensation étrange, besoin de faire le point sur une vie partie trop loin sans moi. Besoin de faire un bilan de ce début d'année scolaire, qui me rapproche un peu plus d'une nouvelle vie, dans un an et demi. Année scolaire peu banale, effrayante, étrange, mystérieuse. Année de déboires, de renouveau aussi ; comme si chaque seconde avait une saveur nouvelle. Alors, nécessairement, je goûte à de nouvelles choses, de nouvelles formes de frustration, de douleur, mais aussi de plénitude et de béatitude. Je tâte toutes les coutures du champ émotionnel, du désespoir à la rage de vaincre, de la motivation à la peur, du désir profond au dégoût intolérable. Je ne chante plus le monde, je ne le crie plus non plus.
Je me suis trop longtemps battu contre moi même. Erreur de jeunesse, naïveté d'enfant gâté qui arrive à tout. Je me suis battu contre moi même jusqu'à en saigner, des plaies béantes suintantes de la douleur du silence étouffé. J'ai refoulé tant de fois toutes ces choses, j'ai avorté tant de tentatives de libération, par peur, par rancoeur aussi. Par rancoeur contre moi, elle, eux. Par peur de moi, d'elle, d'eux. Je n'ai jamais fais le moindre faux pas, jusqu'à cette année, où je me suis plu dans l'échec. Oui, j'existais autrement, pour moi, elle, eux. Complaisance malsaine, jusqu'à ce que le naturel revienne au galop, à cause de la peur de demain, du malheur occasionné. Et puis j'ai écris, des lignes, des lignes, encore des lignes, ici, ailleurs, pour exorcisé tant de temps de silence comblé par la réussite. J'aurais pu en pleurer, souvent, mais je n'ai jamais su comment faire. La machine sentimentale est fragile, et la roue émotionnelle tourne encore et encore, d'un jour à l'autre, sans ne jamais vouloir s'arrêter. J'ai souvent voulu en parler, pour moi, elle eux. Jamais je n'ai pu, et jamais je ne pourrais, parce que l'avouer reste l'admettre, et je ne suis pas encore sûr de vouloir l'admettre. Avec elles, je peux émettre des hypothèses, pas avec mes parents. Le choix, je ne l'ai jamais eu...
Moi, jeune garçon de presque 17 ans, les pieds sur terre, de bon conseil, calme, réfléchit, posé, convaincu, optimiste, oui, moi, la vraie personne, je n'ai jamais su gérer ma vie, mes émotions, mes pensées. Je n'ai jamais su rien faire d'autre qu'écouter le reste du monde me parler, et solutionner ses problèmes, pour ne pas être confronté au mien. J'ai beau jouer les narcissiques profondément mauvais, je n'ai jamais rien su être d'autre qu'une guimauve qui éponge la vie des autres pour rêver la sienne le soir.
Simplement parce que la vérité est inaudible, même pour moi, et que ça me fais mal de me taire. Vous savez, cette gêne inconnue, dont l'origine reste mystérieuse. Si, vous savez ça. Mais vous ne savez pas ce qui m'est imposé. Ce silence mortuaire, et la flamme de l'envie de crier qui mouronne les oreillers qui tapissent et molletonnent mon coeur. Besoin charnel de parler de moi ce soir, et qui sait, peut-être d'apprendre à recevoir ce que j'ai si souvent donné.

Ferme les yeux, respire. Tu es en vie, et c'est déjà beaucoup.

<< maintenant | 1 | avant >>

Créer un podcast