Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/chataignes.jpg[La vérité, c'est ça.]

J'adore cette saison. La forêt teintée de ses feuilles brunes, rouges, jaunes ou oranges sur ses arbres qui seront bientôt nus. Le froid sec et le soleil glacial de l'automne. Les après midi à ne rien faire, en attendant juste que le temps passe. Prévoir l'avenir proche sans une once d'appréhension. Tout ça gâché, malmené, détruit, par une simple lettre qui a remis le feu aux poudres. 
Je mène la vie dont j'ai envie depuis quelque temps. Et ça va mieux. Je ne me prend plus pour quelqu'un d'autre. Je fais des choses simples, et dont j'ai envie, avec ceux que j'ai envie de voir. Ni plus. Ni moins. Alors beaucoup diront qu'une ballade en forêt à 18 ans, ce n'est pas vraiment normal. D'autres dirons que faire griller des châtaignes dans la cheminée n'est pas de mon âge, mais je m'en contre tamponne. Le fait est que faire tout ça m'a donné un sentiment immense de liberté et de bonheur. J'ai compris ce que se détendre voulait dire. Passer du temps avec ceux qu'on aime, continuer à se faire des souvenirs, et arrêter de juste parler du passé avec nostalgie. Apprendre à accepter de ne rien avoir à se dire, mais continuer à être ensemble. Dépasser le bien pensant pour la vérité. Accepter qui l'on est.
Plus de complexe. Je ne ressent plus ce poids, je n'ai plus envie de le dire. Bien ou mal peu importe, c'est comme ça. La situation me convient pour de vrai cette fois. Parler n'est plus une priorité. S'épanouir si. J'ai appris à improviser, à être en accord avec moi même, à dire que je crois en l'avenir quelque soit ce qui se passe. Simplement parce que je suis vivant, et heureux d'avoir grandit encore un peu plus. J'ai arrêter de juger le monde trop sévèrement, grâce à elle. On s'est fait du bien par le passé. Et puis on s'est fait du mal aussi. Mais depuis quelque temps on ne sait plus rien faire que se sourire. Je crois qu'on a su tout traverser. Je crois qu'on a enfin compris ce qu'il faut pour être heureux. Ce week-end on s'est simplement fait du bien, sans chercher de contre parti, sans trop réfléchir. Ce week-end, on s'est offert une part de bonheur. Je me réjouit de voir que l'on peut encore progresser. Et mieux que ça, je me réjouit que l'on ait progresser. Le fait est que se sont ces petits moments qui font d'une vie une belle vie. Toutes les bogues du monde en témoignent.
Mais j'observe malgré tout que certains ne saisissent pas le sens des mots bonheur et sérénité. Qu'ils détruisent délibérément ce que les autres construisent, juste pour de l'argent. Qu'ont tous ces gens dans les mains ? De la joie ? De l'envie ? De l'amour ? Ou juste un bout de papier dont la valeur ne dépend finalement que de l'importance qu'on veut bien lui donner ? Abuser de personnes malades, détruire doucement d'autre qui ont tenté de les aider, par pur charité, même si c'était plus contraignant qu'autre chose. Voler autour d'une proie qui ne se rend pas compte de ceux qui lui veulent vraiment du bien, qui lui ont probablement sauvé la vie.  Cracher sur le nom de ceux qui font preuve d'intégrité et de valeurs. Tout ça pourquoi ? De l'argent.
Dis maman, pourquoi tout ces gens sont-ils ainsi ? Pourquoi ils ne saisissent pas l'importance du reste, d'un bonjour sincère, du mot tolérance ?Pourquoi ces gens ne connaissent-ils pas le respect ? Dis maman, pourquoi aujourd'hui c'est à toi de payer pour tous ces fous, qui te font sentir si seule, alors qu'ils le sont bien plus que toi ? Dis maman, pourquoi est-ce qu'on s'en prend toujours autant aux autres ? Tu m'avais dis que la vie c'était la forêt, les châtaignes et le feu de cheminée. Tu m'avais dis que la tolérance ce n'était pas ne pas voir, c'était accepter. Tu m'avais dis que l'humanité était capable du meilleur. Tu m'avais dis de sourire, quoi qu'il arrive, parce qu'un sourire vaut tous les soupirs.
Tu as raison maman. La vie c'est bien tout ça. Tu as raison maman. Ceux qui ne le savent pas ne vivent pas.

Je-tue-il

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Je me suis pris à repenser à pourquoi j'avais évolué dans ce sens. Pourquoi j'étais devenu qui je suis. Pas de projection dans le futur, plutôt une rétrospective tendre, sur ce qui m'a poussé à croire en moi et en l'avenir. Sur ce qui m'a poussé à refuser de me soumettre aux règles du jeu imposées par les donneurs de leçons. Sur ce qui m'a poussé à vouloir changer les choses, à aider les autres. Sur ce qui m'a poussé à penser à tous ces autres avant moi. Il faut le dire, lorsqu'on ne fait que me lire ici, on pense de moi que je ne me préoccupe que très peu des autres, de leur bien-être. Que je passe mon temps à me chercher, à chercher comment aller mieux. Il n'en est rien, je vis pour les autres, parce que c'est ce que je fais de mieux, et parce que je ne sais sourire que du sourire des autres. 
Je me suis donc demander l'influence qu'avaient eu tel et tel événement, l'influence qu'a eu tel et tel rencontre. J'en ai conclu que j'ai toujours été un enfant sage ; dans tous les sens du terme. Toujours patient et attentif, et toujours empathique. Toujours de bon conseil, dès le plus jeune âge, avec un recul permanent sur les aléas de la vie. Avec une sorte de poids à porter pour les autres. J'ai compris aussi que c'était en partie de ma faute, parce que si mon empathie est réelle et exacerbée, je suis seul à en avoir fait une douleur permanente. Et j'ai surtout compris qu'à cause de tout ça, de toute cette enfance à vouloir prendre la douleur des autres (parfois avec succès) j'ai fini par devenir amer, et aigre avec les autres, il y a quelque temps. Et même si ce temps est révolu, que mes sourires sont devenus sincères et de bonne foi, je me suis aperçu que le mois de septembre qui vient de s'écouler était comme une tentative absurde pour retrouver un peu de ma - pas si lointaine - enfance. Une tentative donc, pour devenir moins sage et moins empathique.
Sauf que je ne sais pas faire tout ça. Ca ne me correspond pas, c'est tout. Ceux qui me juge et jugerons terre à terre et terne se trompe gravement, je sais -et très bien même - m'amuser. Mais voir la douleur m'est trop insupportable, et voir la débauche trop incompréhensible. Libre à qui veut de faire des choses insensées ou folles, moi je ne sais pas le faire. Le calme et la sérénité me correspondent plus. 
Et l'aider prochainement est prioritaire, pour pas qu'elle devienne aussi amer que j'ai pu l'être. Parce que la fatigue lui fait prendre ce chemin que je ne connais que trop bien, et que ça ne lui correspond pas plus qu'à moi. Je la comprend, définitivement, je la comprend.

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