Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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Hier, on a parler. Ouais, pour de vrai de vrai. Hier j'ai vidé mon sac, pour la première fois j'ai fais part, de vive voix, de mes angoisses et de mes tourments. Hier, j'ai posé ma tête sur tes genoux, comme nous aurions dû le faire plus souvent, et j'ai pleuré, sans que tu t'en aperçoive. J'ai pleuré en parlant de tout ça. J'ai fais confiance, et j'ai dit que ça n'allait pas. Hier, j'étais moi-même. Pas une libération, mais un pas de plus vers la sortie du tunnel. La route sera encore longue, mais tu m'as promis qu'on se donnerait du temps, toujours, pour qu'on face ce genre de soirée, pour qu'on dise que ça ne va pas. Je t'ai avoué à quel point j'avais peur, à quel point j'étais bouffé, je ne sais pas si tu en as pris la mesure. Nous avons tous des des problèmes, mais on s'épaule, et c'est ça qui m'aide à me lever le matin.
Mais tout est toujours remis en cause, toujours lorsque ça va le mieux. L'année qui pointe le bout de son nez ne verra pas que du bien. L'on s'éloignera, à coup sûr. L'on s'oubliera à petit feu, toi prise entre tes désirs d'avenir et tes problèmes du présent, moi tiraillé entre vérité et mensonge. Rien ne s'efface. Je ne sais pas si l'on arrivera à tenir notre promesse. Je ne sais pas comment aura évolué notre relation dans 1 an. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de nous. Je ne sais pas, et ça m'agace. Parce qu'on a besoin l'un de l'autre, et que tous nos rêves se font à deux. Toujours à l'arrière plan de la vie de l'autre. Toujours une partie de la vie de l'autre.

J'ai peur.

Je-tue-il

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Les vacances sont finies. J'ai quitté ma chère Bretagne pour ma belle Normandie ce matin même. Il 'aura fallu 6 heures pour rentrer. Situation imprévisible qui a retardé mon retour, après une semaine de réflexion, de siestes, d'aventures. Une semaine plus chargée que les autres, justement parce que c'était les vacances, mes vacances. Justement pour oublier la rentrée qui s'approche, son corps qui se redessine dans ma tête, la reprise, samedi 30, qui s'annonce finalement compliquée.
Où est-ce que je vais ? Je me suis posé la question, dans le vent Breton, sur la belle plage de la Torche. Assis, sagement, sur un rocher, j'ai compris que je n'y arriverais pas si je ne fixais pas une date. Oui, une date, une échéance qui, une fois passée, m'obligera à gueuler sur tout les toits ce boulet que je traîne depuis quelques années. Ca m'a fait mal de remuer la vase, de mettre une date sur une événement qui conditionnera toute ma vie future, ou presque. Ca me fait mal d'imaginer avouer. Ouais, parce que je nie beaucoup de vérité depuis tellement de temps que ça risque d'être une fatalité pour moi. Si vous savez, le "il sans il" de la semaine dernière. De toutes façons, il n'est véritablement difficile à dire que ce qu'on admet pas. Et c'est cela ma seconde conclusion. Je n'ai toujours pas accepté. Sincèrement, si je me complais autant dans le secret, c'est probablement parce que ça m'évite de voir la réalité en face. Je refoule, pour ne pas montrer à quel point ça m'emmerde moi, bien avant les autres. Ouais, ça fait mal de détesté une grande partie de soi. Ouais, ça fait mal de ne pas supporter l'image de son futur lorsqu'on a 17 ans. Tant pis, je ferais avec. Je me laisse un an pour admettre, et dire ce qui est la vérité absolue.
Finalement, le plus intéressant dans l'histoire, ça reste la composition de ces vacances. Gare à vous, je commence mon 36 15 ma vie.
J'ai passé mes vacances à dormir, pour finalement être plus fatigué qu'avant de partir. C'est normal, mon lit, trop mou, m'a provoqué des douleurs dans le dos abominables. L'on fera avec, tant pis. Ca passera bien un jour ! Non mais le plus fatiguant, c'est que j'ai passé mon temps éveillé à courir : Zoo de Pont-Scorff (somme toute admirablement joli !) ou limaces qui m'attaquent en pleine nuit. Oui, une dizaine de limaces sont apparues dans ma chambre, vers minuit. J'ai donc dû user de toutes les forces qui ne m'avaient pas abandonnées à cette heure pour les faire disparaître. Je tairais le moyen employé. La maison est très vieille il faut le dire aussi. Ceci explique cela. 
Non mais le plus dramatique, c'est que le pneu arrière gauche de la voiture a exploser entre Lorient et Rennes. Forcément, ça a retarder un peu le retour, d'autant que le roue de secours était crevée et à plat. Ouais, vérifiez vos roues de secours les enfants. Bref, parce que ma soeur et moi sommes chanceux, une patrouille passait par là 5 minutes plus tard. (L'un des agent était particulièrement mignon. Un ancien scoot, pas mal gaulé, bref, un beau 9/10, M- comprendra...)Ils ont appelé un garagiste qui était à 2 minutes de notre emplacement d'infortune. Que de chance !Et puis, comme si on avait été malheureux (alors qu'on riait de la situation !) on demande à changer le pneu. Le garagiste, très gentil, nous dis qu'il n'a pas beaucoup de pneu en réserve,et avoir notre modèle est peu probable. Bref, on lui force la main pour regarder et, miracle, il a  le bon pneu. Je dois être cocu... Il change donc le pneu, et nous voilà repartis comme en 40, on the route encore comme dirait l'autre. Forcément, on a prit du retard, mais seulement une petite heure ! Qui ôserait dire que je suis malchanceux maintenant ? Voilà, c'était pour la petite histoire. Le reste, je le garde pour moi. Je vous laisse quelques photos, parce que je suis une bonne âme. Kermesse, zoo et plage, le rêve à la bretonne !!

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Le port de Lesconil. C'est beau hein, surtout sous un soleil pareil...



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La belle plage de La Torche, avec ses mythiques vagues. Plage de surfeurs, je suis pas fou ! 


http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo1131.jpgLes loutres du Zoo de Pont-Scorff. Si vous avez l'occasion, allez-y, c'est vraiment bien. Quoique, tellement de monde que parfois, des envies de meurtres remontées à la surface. Mais bon. (Elles mangeaient là, sont-elles pas mimi comme tout ?)


Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0991.jpg(Avancer, lentement.)

Demain, je pars. Départ qui aurait dû être festif, pour la Bretagne, ma chère Bretagne. 8 jours de repos, loin des parents, des amis, de lui. Une semaine seul, face à moi même. Délicat de voir cette semaine comme bénéfique puisque j'affronterais seul mes démons. Sûrement des balades au petit jour, au bord d'une mer étincelante, au bord du gouffre, en somme. Seul, face à ce qui sera mon avenir, face à toute ma rancoeur, ma douleur. Sans doute que des larmes ruisselleront sur mes joues sèches, mes yeux coulant une fois de plus. Seul, face à mon cruel dilemme, à ma frustration. Seul.
Une semaine loin du monde, dans une bourgade fort sympathique, ma bourgade, sans internet. Se recentrer, avant la rentrée, avant la reprise. Se concentrer, pour savoir si l'année sera propice ou non à l'action irréversible. Se parler, pour savoir si j'aurais la force d'exploser un jour. Observer le monde, pour savoir si les médias qui le dise prêt ne se trompent pas. Intérioriser encore un peu plus, parce que c'est ma seule solution pour le moment. Changer d'air, pour voir si le gazon est plus vert prêt des côtes. Espérer, espérer que l'attente d'un peu d'amour s'arrête. Croire, en demain, en mes chances, quelque soit le domaine. Confiance ? Non, attendre, mais ailleurs qu'en Normandie.
Le soleil orangé tape à travers ma fenêtre, éclairant sa photo. Seule et unique chose qui me rattache à lui.Seule et unique photo de lui dans ma chambre. Seul trace d'un futur peut-être glorieux. Seul indice sur ce qu'est la vie de "il sans il". J'ai mal. Je suffoque. Jour. Nuit. Je rêve que je m'envole, mais reste cloué au sol. Cri strident dans ma tête. Ce sera l'avant dernière semaine sans ses yeux, son odeur, et son corps. Ce sera l'avant dernière semaine avant que la routine reprenne le pas, et que son indifférence ma face mal. Ce sera la dernière semaine avant que ma cage dorée ne reprenne possession de mon esprit. Bientôt, je passerais le BAC. Bientôt je passerais le permis. Bientôt, je l'aurais...

Tout le monde ment.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0877.jpg(La fenêtre est ouverte.)

 Ca s'est terminé hier soir. 18h30, plus personne, rideau, l'on a plus qu'à ranger, comme l'on dit. Que de bons moments, que de belles personnes, que d'avenir enfouit dans tous ces petits monstres, mes petits monstres. Clap de fin, dernière scène, on a tout remonté dans le grenier, à l'année prochaine. On éteint la lumière, comme l'on éteint les projecteurs, et l'on rentre dormir, parce que la vie continue, un peu embellie par les rires et les pleurs du futur. Les bâtiments sont propres, rangés, ne reste plus que le wagon à ramener, demain. Cinq semaines simplement idéales, parfaite. Une thérapie par les minimoys, peut-être. Un peu de baume au coeur, apaisé par le réconfort des enfants. Ils ne savent pas mentir, et sentent bien quand ça ne va pas. Ils viennent, vous prennent dans leurs bras, vous font un bisou. Ils crient de joie, ils crient de douleur, ils expriment tous ce qu'on garde en nous. Le lycée me paraît bien loin, et mon envie d'y retourner continue à décroître. Ces adultes miniatures sont meilleurs, bien meilleurs que nous autres, les grands. Plus qu'un travail, une leçon de vie. Plus que des rencontres, des amis. Plus que de la tristesse, du désespoir. Tout ça gommé par une invitation : la promesse que l'on recommencera l'an prochain, avec les mêmes. Questions balayées par la plénitude du devoir accomplit, rancoeur terrassée par l'amour débordant que les enfants donnent. Motivation au beau fixe, pour au moins quelques jours.

Ce soir, c'était cinéma, Le grand méchant loup. Comédie hilarante, parce que j'étais bien accompagné, aussi. Jamais l'on n'avait fait aussi simple qu'un cinéma, mais l'on se retrouve, pour de vrai, sans faux-semblants, sans mensonges. L'on rit, aux éclats ou presque, parce qu'on sait que la confiance est enfin revenue. L'on ne pleurera pas demain, parce qu'on a appris ces derniers jours que nous étions inébranlables, parce qu'ensemble. 

Le monde peut bien m'attaquer, je suis prêt. Prêt à lui montrer que je suis meilleur que lui.

Je-tue-il

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Les volets laissent passer un petit filet de lumière éclatante. Le soleil se lève sur ma belle Normandie, me laissant somnoler dans mon lit, et penser à ce que serait ma vie sans ma cage. Il semblerait que certains le vivent bien, moi, j'essaie, vraiment. Je ne suis pas retombé, non, ma motivation est toujours au beau fixe, et ce qui me fait écrire ici aujourd'hui : il semblerait juste que ma douleur soie seulement psychologique, et probablement consentie avec mon fort intérieur. Il n'en reste pas moins que je n'arrive pas à me dépatouillé avec ce dégoût, cette fureur. Je suis en colère, parce que personne ne comprend, et personne ne me questionne pour découvrir la vérité, celle qui me fait si mal. Ca n'est pas l'intolérance qui fait le plus mal, mais l'ignorance. Tant que l'on parle de quelqu'un, il existe.
J'écoute ces chansons, celles de cet hiver, quand rien n'allait plus. Celle que j'écoutais en allant au lycée, dans la nuit froide et neigeuse, parfois, des mois glacés. J'écoute ces titres, qui m'ont transporté, et qui m'ont laisser réfléchir sur le chemin de cette autre cage qu'est pour moi le lycée.  J'écoute, me laissant submerger, et laissant aussi toute cette colère grandir, parce qu'à défaut de l'évacuée, je la contiens. Pas d'autre option. Hier soir j'ai lu les petites histoires de tous ces gens, "comme moi", qui supportent, qui tolèrent. Je ne sais pas faire ça, je suis bien trop intransigeant. Trait de caractère trop présent ces temps-ci. Il semblerait que j'ai un problème avec le compromis, sûrement par excès. Excès dans le nombre comme dans la forme de tous ceux fait ces dernières années, pour rester sous silence, pour garder mon calme. Un beau jour, il faudra bien que ça sorte, que j'explose. Un beau jour, il faudra que j'avoue au monde à quel point il me déçoit, à quel point il m'a bléssé avec ses portes ouvertes finalement closes. Il faudra que je lui fasse comprendre à quel point il aura été injuste, ingrat, méchant, stupide, mais aussi à quel point je lui pardonne, parce qu'il me donne aujourd'hui autre chose.

Nous sommes tous en cage.


"Si le monde entier te persécute, tu te dois de persécuter le monde entier"
Le roi lion.

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