Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0635.jpg(Locronan a d'autre merveilles, dont de sublimes glycines.)


On veut partir loin, pour sortir d'un routine sordide. on veut changer d'air, parce qu'il est toujours plus frais sur les montagnes des autres. On veut croire que la vie de ces autres est meilleure, plus palpitante. On veut voir et comprendre le monde, toujours plus loin, toujours plus seul. On veut avoir le monde a nos pieds, parce que qui a le pouvoir a le bonheur, soi-disant. On veut changer de vie, de protagonistes, de règle du jeu. On veut changer l'histoire, sa propre histoire, sans jamais penser qu'on l'écris nous même. On veut rejeter la faute sur les autres, Parce que c'est plus facile. On veut beaucoup de choses, mais on ne fait jamais rien, des fois qu'on brise le cristal de nos acquis.
Seulement un geste suffirait. Ce geste, qui demande du courage, en demande un peu trop. L'espoir que le temps fasse les choses pour nous bouffe nos rêves, comme les années bouffent nos espoirs. Le temps ne fait finalement qu'avaler les deux, rêves comme espoirs. Il gagne toujours, inlassablement. Il gagnera toujours. Mais on perd ce précieux temps a croire, vouloir, espérer, rêver, alors que notre seule vrai capacité est de pouvoir.
Malgré tout, on rêve tous d'être un héros. On rêve tous d'avoir des choses à raconter. On rêve tous de devenir quelqu'un et de savoir qui l'on est.  Mais à rêver on oublie que l'on est tous le personnage principal de notre propre vie, nous sommes tous acteur dans notre propre existence. Nous sommes qui nous voulons bien être. Le nom ne fait pas la personne, comme une couverture ne fait pas un livre. Ce sont nos actes, nos paroles, nos pensées, nos chemins qui font de nous ce que nous sommes.
Reste a choisir le passé ou l'avenir, demain ou hier. Reste a choisir qui nous sommes et qui nous serons, parce que personne d'autre ne peut choisir a notre place. Reste a trouver la force de casser les murs, de frapper du poing sur la table. Reste a devenir entièrement celui qu'on veut être. Reste a transformer la rage et la rancoeur en puissance et en bonheur. Ce n'est peut-être pas chose aisée, mais c'est une chose à faire, pour enfin atteindre la plénitude à laquelle chacun aspire secrètement. 
Et puisque tout reste à faire, autant commencer par le début: trouver qui l'on est, puisqu'on ne peut devenir sans être. C'est alors que paraître perd de son sens, puisqu'on ne lui accorde plus aucune importance...


On ne sort pas de sa propre histoire.
Rango

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0196.jpgJoyeux 14 juillet.

Il croyait que le monde tournerait rond, il se trompait. Il a toujours eu ce qu'il voulait, quand il voulait. Il a connu la gloire, la réussite, le bonheur. Il est ce que beaucoup de gens rêves d'être. Il a le monde entre ses doigts, une famille hors normes. Il a le contrôle de sa vie, de ses journées. Il a du potentiel. Il deviendra sûrement quelqu'un s'il le veut un peu plus. Il pourrais faire ce qu'il voudrait s'il s'en donnait la peine. Il a ces facilités qui font vomir les vrais travailleurs. Il est ce que tout le monde déteste, mais envie un peu en silence.
Il est, et a, tout ça, mais ça ne lui suffit toujours pas, comme si son monde était rond, et lui carré. Comme si le vide ouvert sous ses pieds par tant d'années à faire de la roue libre l'avaient encore plus épuisé que s'il avait eu à se battre contre le temps, les gens. Voilà un an que le tableau est parfais, et un an qu'il s'emmerde profondément chaque jour de son existence. Il n'a rien vu, mais il est blasé de tout, comme si chaque chose, trop facile, trop futile, trop banale, lui bouffait l'existence au point de le faire crier, en silence, devant le roman de sa vie trop plate, trop calme, trop banale. Il est quelqu'un de normal, et ça l'emmerde profondément, parce qu'il sait qu'il pourrait faire de grandes choses et il rêve de les faire, sans jamais avoir le courage de s'y atteler, comme si sa fragile aisance et sa vie, aussi simple soient-elles, étaient de bonnes raisons de ne rien faire pour que la face de son monde change
Et pourtant, il se plaint, comme un enfant trop choyé, trop aimé. Il se plaint oui, et ça le dégoûte encore plus que s'il fermait sa gueule, seulement il en souffre, et pour ça il doit l'ouvrir, parce qu'il préfère le dégoût à la seule violence morale. Comme s'il était plus simple pour lui de se mépriser que de souffrir de ce qu'il est et deviendra.


 

« Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie. »

Montesquieu

Je-tue-il


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"Les larmes voulaient perlées sur mon visage creusé de ne pas avoir dormit, seulement mes yeux, trop secs de cette nuit sans sommeil, ont bu le précieux liquide salé."






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Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/P1080013.jpg(Aujourd'hui, il neige dans mon coeur.)

Un an a passeé, et l'heure des conclusions est arrivée. Vous savez, cette conclusion absurde qui ferme une année vide, mais pleine de superficialité. Vous savez, cette année d'observation, où tout ce qui vous entoure vous est inconnu. Vous savez, cette période durant laquelle, malgré toute vos espérances, vous n'avez pas tenu les promesses que vous vous étiez faites. Sûrement que vous savez.
Une année entière où le sang n'a cesser de couler dans mes veines étroites. Un an que le lycée, celui dont j'espérais tout, m'a ouvert ses portes, et a fermer mon coeur. Ce bâtiment froid, insalubre, remplie de l'odeur infecte du savoir et de la méprise. Cette ambiance anormalement studieuse au début, et puis le travail laisse place à la vie, rendant les joues des lycéens roses de bonheur amoureux, pour certain, et de plénitude spirituel, pour d'autres. Et moi, dans tout ça, j'ai regarder le monde tourner, sans moi. J'ai vu à quel point les gens n'évoluaient pas toujours dans le bon sens, et j'ai compris à quel point devenir imperméable aller être primordial. A ma grande surprise, cette étape fut un jeu d'enfant: j'avais déjà les remparts, ne manquait plus que les tours de garde. Et puis la méfiance fut défiée, déjouée, massacrée, puis réhabilitée après que certaines personnes soient passées outre les protections. Après tout, mieux vaut détester et lutter contre le monde à plusieurs, la solitude n'aurait rien arrangée. 
Par la suite, ce sont les idées qui en prennent un coup. Pas tellement douloureux, seulement atrocement prévisible. La science infuse n'existe pas, alors personne n'a la bonne réponse. C'est là que le problème grandi, mon problème, et c'est là que ma vérité en devient un. Puisque les idées changent, la tolérance aussi en prend un coup. Ne dit-on pas que le monde des enfants est cruel ? Et bien on se trompe gravement. La seule chose vraiment cruel, ce n'est pas la méchanceté des uns, ni la méprise des autres, ce sont ces gens, ces personnes, aussi insipides que fades, qui n'ose même pas dire à leur chers chefs de bandes que se sont de sacrés connards. Parce que ces gens me font une peine immense, parce qu'être autant apprivoisé s'apparente à du harcèlement morale, et que bien des gens souffrent d'une absence totale de caractère, d'envie, et d'ambition.
Et puisqu'une année scolaire est composée de trois trimestre, finissons par le plus frappant, le plus navrant aussi: la maîtrise parfaite du mensonge volontaire et inutile ou encore l'hypocrisie à l'état brute.  Non, il ne m'a pas fallu un an pour comprendre que tout ce ramassis de pécores étaient hypocrites, non, il m'a fallu un an pour le digérer, c'est tout. Parce que pour moi il est inconcevable de jouer avec quelqu'un comme eux le font. Alors on apprend vite les règles du jeu, et l'élève dépasse le maître en deux mois. Je ne pense pas qu'ils aient vraiment compris ce qu'il leur arrivait, puisque pour eux tout n'est que jeux, plaisanteries, et mensonges.

Néanmoins, malgré un année chargée en découvertes, le coeur reste serré, un peu gros. La rancoeur a prit un peu plus de place qu'avant. La méprise du monde s'est accrue. Ce petit bout devient grand, et ça en gêne certains. L'esprit se nourrit de la peine. Chaque jour comportant son lot de douleur, de stupeur et de regrets. Comme quoi, grandir fait mal, très mal. C'est alors qu'on comprends que nos petits problèmes sont futiles, parce qu'on en rencontre de plus gros, et qu'on excelle dans l'art de les sublimer, d'en faire des montagnes souvent insurmontable. Seulement psychoter ne suffit plus, alors on fait des boulettes, pour combler le vide qui apparaît sous nos pieds. Et moi, comme un con, je suis passé par là, alors que je savais ce qui m'attendais en sortant du virage. Et moi, comme un enfant apeuré de ne pas voir sa mère revenir, j'ai fermer les yeux sur ce que je voulais ne pas devenir, en priant pour ne pas l'être devenu.

"On écrit parce que personne n'écoute"
Georges Rochefort

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