Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

 
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Un peu comme si chaque nouvelle minute de silence ouvrait la porte à une nouveau désert. Ne rien dire, jamais, parce que l'on ne sait pas si la courage sera suffisant. Ne rien dire, et ne jamais être vraiment écouté quand on en parle, à une soirée près. Avoir la nausée, parce qu'on se dégoûte, et que l'on prône l'acceptation de soi. Mourir à petit feu, de l'épée de Damoclès qui chaque seconde de votre existence menace votre pauvre vie. Avoir envie de chialer chacun de ces soirs où la vérité vous a explosée à la gueule, ou juste parce que le poids du silence pèse trop lourd sur votre âme. Vous savez, ce sentiment d'être à côté de sa vie, de rater ses plus belles années, de se pourrir la vie seul, chroniquement, comme un besoin incessant de se taire pour exister, et disparaître au fur et à mesure que le temps file sous nos doigts. Cette solitude infâme qui hante vos nuits, loin de tout corps chaud, loin de toute reconnaissance, loin du monde. Trouver les mots, pour exprimer ce désir si puissant qu'il accapare chacune de vos pensées. Vous ne savez pas. Peu de gens savent. Se taire, encore et toujours, parce que la peur paralyse chaque envie de parler. Sujet tabou, parce que je le censure moi même, de peur d'être démasqué, découvert. Découvert, sans protection, sans barrière, sans distance. Cette distance qui m'éloigne du monde, comme un muret sépare deux jardins; le mien, trop coloré pour bien des gens, et le leur, trop frustrant pour moi.
Alors j'erre, comme une pauvre âme en peine, entre deux monde qui me répugnent autant l'un que l'autre. Je me dégonfle, à chaque fois que le sujet tombe sur la table. Je pleure, à chaque fois que j'étouffe mon envie de parler de moi à celles qui sait, parce qu'elle est occupée à sauver ses propres meubles des eaux débordantes des nos vies trop étriquées. Il aurait un moyen, mais le courage me manque, parce que je n'ai que 16 ans, parce que je suis la thèse et l'antithèse en un seul nom. Tout et son contraire, paraître et devenir. Passé et futur. Fantasme et réalité. Bonheur et horreur. Une soudaine envie qu'elle lise ici, et que pour une fois, elle lise entre les lignes, pour savoir que ça ne va pas, et ce depuis presque 4 ans, et que je me tais, parce que je préfère lui être utile que de parler de moi. Le désir charnel qui m'habite depuis trop longtemps de masquer les apparences, au point de me tromper moi même, jusqu'à ce  que la lueur jaune d'une flamme éclaircisse mes pensées. Si j'écoute depuis tout ce temps, c'est dans l'espoir que l'on me retourne la question, pour pouvoir pleurer sur une épaule, parce que seul, c'est bien trop dur à supporter. J'ai aujourd'hui besoin que l'appareil me revienne, que l'on me tende la main, pour que sorte cette mélasse sentimentale de frustration et de peur que je refoule depuis trop longtemps.
Quatre ans que je tourne et retourne les mêmes questions, sans que jamais je ne trouve la moindre réponse. Quatre ans d'une vie à se demander pourquoi moi, et pas le voisin d'à côté. Quatre putain de trop longues années à mâcher entre mes molaires l'envie de foutre le camp et de vivre d'amour et d'eau fraîche. Ouais, je sais, à 16 ans on se cherche, mais lorsqu'on s'est trouvé et que personne n'a pris le temps de savoir véritablement ce qu'on a trouvé, on a mal. J'ai la certitude de savoir qui je suis, mais je n'ai ni le temps, ni le courage, ni l'envie, ni personne avec qui prévoir le grand moment. J'ai juste besoin de le faire, mais pas seul. J'ai juste besoin qu'on m'écoute, parce qu'être et paraître ne se conjuguent pas à la même personne. Qui vivra verra...


"Il est plus facile de pardonner à un ennemi qu'à un ami." William Blake

Vos réactions.

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Par lancien le Mercredi 27 février 2013 à 10:06
Cela n'a pas l'air d'aller bien. Tu as mon adresse, moi je veux bien t'écouter, si tu en as envie et je répondrai. On se connaît déjà un peu.
Par Champi-Haine le Mercredi 27 février 2013 à 17:24
A 16 ans on se cherche. Oui c'est vrai, mais je te "rassure", on se cherche toute notre vie.

Je crois comprendre le poids du silence, le mien me fait écrire certaines choses pour les effacer de peur que finalement elles soient lues et que tout s'ouvre non pas devant moi mais sous mes pieds.

La citation illustre bien ce combat qu'on livre parfois contre nous meme. Car on ne sait pas vraiment quelle partie de nous l'emporte, et on préfère ignorer le résultat que peut produire leurs impacts..
Par Le.souvenir.d.une.etoile le Samedi 2 mars 2013 à 16:55
Alors il faut parler .. tu l'écoutes .. elle saura t'écouter !
 

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