Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Pont.jpgIl est long le chemin, très long, trop long...

Le froid a repris ses droits, un peu trop brutalement à mon goût. Le soleil brille sur ma belle Normandie, le froid gèle mes doigts, les vitres embuées sont devenues opaques, et moi, je fulmine, vexé, blessé, meurtris d'avoir été submergé par moi-même. Huit semaines se sont écoulées et je me suis battu comme jamais, pour rien. J'ai voulu plus, j'ai eu moins. Contre ses démons il n'y a rien à faire. 
Et me revoilà citoyen lambda. Et me voilà ici, où j'ai toujours espéré ne pas atterrir. Et me voilà exactement ce que j'ai toujours détesté, quelqu'un de médiocre, dans le lot, sans rien de vraiment particulier. Je suis aujourd'hui ce dont je rêvais la nuit, et qui me hanté. Je suis aujourd'hui dans un cauchemar, prisonnier de mes propres ambitions, de ma fainéantise, de toutes ces années où rien ne m'a jamais été enlevé, de toutes ces années où j'ai surfé sur la vie avec trop d'orgueil, d'audace, de confiance.
Un seul jour vous chamboule, mais huit semaines vous retournent. Je me débat, pris au piège dans l'horreur que m'est la banalité. Agrippé par trop de monde, dans une ambiance trop bonne enfant; seule la compétition me stimule, le copinage m'emmerde profondément lui. Alors sûrement que j'ai changé, sûrement que j'ai appris à accepté, mais j'aurais dû me révolté au premier instant, et non pas rester, larve que je suis, dans cet état semi-comateux dont je déteste les conséquences. 
Je voulais avoir mal, j'ai mal. Je voulais que ma vie devienne plus palpitante, et, aujourd'hui, en plus d'être chiante, elle est l'antithèse de ce que j'espérais. Puisqu'on a rien sans rien, il est normal que je n'ai plus rien. Je viens de passer 10 ans à ne rien faire, jamais plus qu'il n'en faut pour être juste au dessus, et maintenant que ce "petit plus" est synonyme de travail, de vrai travail, je n'y arrive plus.
De là découle la démotivation, la prise en horreur du lycée, la frustration, le stress, la peur parfois. Et puis des projets fleurissent dans mon esprit, et je me détache encore un peu plus de mes cours, puisque ce n'est plus là que je me trouve bien. Alors je fuis, comme toujours face aux obstacles, et je cherche des solutions à un problème dont la réponse ne peut venir que par la motivation, celle-là même que j'ai perdu il y a quelques semaines déjà...

Tout comme le ruisseaux saturé, mon cerveau est en cru, et j'espère qu'il va bientôt arrêter de pleuvoir...

Je-tue-il





C'est un peu comme si chaque pierre de l'édifice était retirée. C'est un peu comme si mon corps, comme mon esprit, étaient paralysés, tétanisés par un peur irrationnelle. C'est un peu comme si je mourrais à petit feu. Oui, c'est un peu comme si chaque minute était plus pénible que la précédente.
Je foire tout, j'arrive à rien. Je ne sais plus rien faire, nul part. L'ensemble qui faisait qui j'étais s'effrite un peu plus chaque instant. A chaque jour son lots de mauvaise surprise. A chaque semaine son lot de désillusion. Je ne sais plus où j'en suis vraiment. Je ne sais plus ce que je dois faire, ce que je dois espérer. Je ne sais plus quoi penser sur ma triste vie...
Putain d'année de première, qui reflète trait pour trait ce dont j'ai toujours eu peur. J'ai rêvé de transparence, mais la transparence me tuera. Je voulais être quelqu'un qui se trompait, mais le tort ne me convient pas. Avoir raison me rendait triste, avoir tort me rend pathétique. J'ai aujourd'hui horriblement honte de se que je donne de mi même.Ouais, aujourd'hui, je suis à l'opposé de ce que j'étais avant...


Trop de chose à dire pour que ça sorte...





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