Hier, l'air tiède de la fin d'après-midi automnal caressait ma peau découverte. Il faisait beau, il faisait bon, l'odeur de l'herbe coupée imprégnait mes vêtements. Je voyais de ma fenêtre le soleil tomber, à l'horizon, juste derrière les collines. Les feux des voitures au loin ponctuaient cette vision splendide. Les sens en éveil, le cerveau reposé, le corps aussi. Je me disais que tout allait bien, vraiment.
Aujourd'hui, la nuit est tombée calme et rassurante, sur ma belle Normandie. Elle englobe, les bras tendu, l'humeur du soir. Il est à peine 18 heures, et j'ai l'impression d'avoir six ans fasse à l'excitation que provoque en moi l'arrivée des longues nuits froides d'hiver. Les léger picotements sur les joues, les doigts glacés, le nez rouge. Les bonheurs de l'hiver. J'adore l'hiver, je m'y sens bien, lorsque tous les bruits sont étouffés par un épais manteau neigeux. Je me dis que tout va bien, vraiment.
Mais je déteste toujours autant les dimanches soirs, surtout ceux de fin de vacances, parce que repartir me brie toujours le coeur. Les mauvais souvenirs refont toujours surfasse, mon esprit s'embourbe dans une sorte de mélasse émotionnelle indescriptible. Mélange de nostalgie, de sérénité, d'anxiété, d'envie, de peur, de regrets. J'ai toujours, pile à ce moment de la semaine, la même sensation que lorsque je fini un livre. Le gout amer de l'arrêt. La sensation de devoir tout recommencer. Je pense que c'est ça oui, je suis sur une sorte de croisées des chemins, coincé entre ma vie passée, celle futur, et celle qui fatalement n'arrive pas le dimanche soir. C'est toujours à ce moment là que le chagrin, mêlé à la culpabilité de ne pas avoir travailler comme je l'aurais dû, me fait vaciller. Je suis comme vidé. D'énergie. De courage. D'émotion. 

Je me dis que tout va bien, vraiment.