(Ouais, encore une photo enneigée, parce que j'adore la neige.)
J'arbore des couleurs flamboyantes pour cacher ma douleur. J'arbore une imperméabilité pour ne pas monter que je vie sur la faille. Je console les gens pour ne pas avoir à être consolé. Je signe et persiste, ce monde ne tourne pas rond, du moins il ne tourne pas rond pour moi. J'essaye, croyez moi, j'essaye de me pardonner tout ça. J'essaye de pardonner au monde comme quelqu'un de sensé, et je fonde tous mes espoirs dans une soirée, où j'espère elle saura me faire sortir de mon mutisme. Je n'ai envie de voir personne. Je n'ai envie de parler à personne ou presque. Pourtant, j'ai envie de parler de moi, dans une pièce noire, la tête sur les genoux d'une personne qui ne comprendra pas, mais qui écoutera quand même, comme moi j'ai su le faire. Personne ne comprend. SI, peut-être que quelqu'un comprendrait si j'avais le courage d'écrire réellement ce qui cause autant de questions et de rancoeur. Rancoeur, c'est le mot, peut-être qu'il faudrait l'ajouter à la haine que j'éprouve envers ce monde pathétique, encore plus pathétique que moi...
J'ai envie de hurler, de sortir du placard, qu'on comprenne, que je comprenne. Je suis totalement seul, maintenant que tous les autres fouettent d'autres chats, et consolent d'autres personnes. Le temps fera son oeuvre me dit-on, seulement je n'ai plus la force d'attendre. J'ai besoin de vivre à travers les yeux de quelqu'un d'autre. J'ai besoin qu'on me dise qu'on m'aime. J'ai besoin qu'on me harcèle de messages pour savoir si je pense à cette personne. J'ai besoin que le monde me montre un peu de sympathie, à travers les ,mots soignés d'une personne qui sache qui je suis. J'ai besoin de rêves aussi, mais ils ne reviendront que lorsque tu seras venu, si tant est que tu viennes un jour. J'ai mal, tellement ma que personne ne comprenne. J'ai mal, tellement mal de souffrir sans que personne ne s'en rende compte. Cette fois j'ai cerné le problème. Je souffre, et personne ne le voit, on croit que l'inébranlable petit lycéen que je suis est intouchable, bien trop penché sur ses bouquins pour voir qu'il loupe les plus belles années de sa vie. Quelque chose sonne faux lorsqu'on me parle, parce qu'on croit mes "ça va", et qu'on ne comprend pas mes "on fait ce qu'on peut". Personne ne connaît ce mal-être qui habite en moi depuis deux ans. Le lycée était mon avenir, il est aujourd'hui mon enfer. Je déteste ce lieu, je déteste ces gens, je déteste ses règles, je déteste l'hypocrisie permanente qui sème la terreur dans mon coeur. J'ai envie de hurler, de crier, de danser, seul, sur une plage où le sable brûlerais la plante de mes pieds. J'ai envie de partir, loin, très loin, et de tomber sur toi, la bonne personne, même s'il faudra vivre hors des clous, même s'il faudra composer avec le regard des autres. J'ai envie qu'on m'aime, pour qu'on me donne la force d'assumer, pour qu'on me rende la force que j'ai soufflé à tous ces gens. J'ai passé ma vie à aider les autres, avec une certaines joie, mais aujourd'hui je veux qu'on s'occupe de moi, comme je me suis toujours occupé des autres.
Ca va faire une semaine que je ne suis pas retourné en cours. Sinusite il parait. J'ai en effet cette chienne de maladie, mais elle est la bienvenue, puisqu'elle me fait échapper à la salle des tortures. Chaque fois la route qui e sépare de cet enfer m'est plus difficile, parce que je ne me forge pas de souvenir dans ce bâtiment sombre et froid. Je n'aime pas y aller, parce que je n'y fais rien qu'arpenter les couloirs pour ne pas me laisser submerger par mes larmes qui montent à chaque minute de silence supplémentaire. Ce lieu a fait de ma vie un enfer, en me laissant croire qu'il y poussait tolérance et paix, en me laissant croire que les choses changeraient. Rien de tout cela, sinon la déception et la peur que le cercle soit vicieux. Je n'ai pas peur de moi, j'ai peur des autres. Si je passe mon temps à les dénigrer, c'est surtout pour ne pas leur laisser le temps de me cerner. Je dis souvent que le doute est le pouvoir, mais en réalité, cette confiance qui m'a quittée a aussi installée le doute, alors je ne contrôle plus rien, alors je ne suis plus rien. J'ai besoin qu'on chante pour moi, j'ai besoin qu'on passe des heures au téléphone, j'ai besoin que TU ME VOIES !! J'ai besoin que vous, vous qui vous dites mes amis, j'ai besoin que vous appreniez à ne pas me délaisser. Je suis seul, et je t'en veux pour ça, parce que tu n'as pas réagit la première fois, et que le second coup de lame dans la marre est de trop. Sûrement que je te connais mieux que tu ne pourras un jour me connaître. Sûrement que je ne m'en prend pas aux bonnes personnes. Mais tu sais que j'ai besoin de m'en prendre à quelqu'un, à lui, et à toi. A tout ces "lui" qui viendrons, et à tout ceux qui ne viendront pas. A tout cet amour que je veux donner mais qui ne sort pas, parce que l'attente ma fait désapprendre à le donner. Je ne sais pas bien si être malheureux est être dans mon état, mais je crois que rarement j'ai n'atteint ce seuil de découragement.
Tant qu'il y a de la vie y'a de l'espoir.