Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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 Malgré tout mes efforts pour rester au mieux de ma forme physique et morale, je crois que certaines personnes veulent vraiment que je replonge dans la démence.


Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/P8180161.jpg[Nous étions nous même ce jour là.]

Il fut un temps où j'aurais eu la force de t'appeler. Même s'il est tard, et même l'orage gronde, au loin. A cette époque, c'est amusant comme l'on savait où l'on allait, et comment. Seulement les temps changent, et nous aussi. Je dois t'avouer que tu ne m'as pas fais pleurer, au contraire. J'ai ris, parce qu'il est indéniable que nous sommes de vrais manches lorsqu'il s'agit de communication. Ecrans interposés, comme d'habitude, parce qu'on ne sait faire que ça. Il arrivera un jour où l'on prendra le temps de se dire les choses, sincèrement, moi avec cette voix chevrotante dont j'ai si peur, et toi avec tes larmes chaudes dont le flot incessant me reste mystérieux. Oui, tu sais j'ai ris, parce qu'incontestablement, nous sommes incapable de nous passer l'un de l'autre, et qu'il semblerait que l'on soit autant ravagé l'un que l'autre par cette absence prolongée. 
Et dieu seul sait pourquoi nous ne nous comprenons pas. Peut-être la faute à mon incapacité à assumer, et donc mon recourt permanent aux images et sous entendus. Peut-être la faute à ton manque cruel de tact, et donc ton incapacité à nuancer de façon satisfaisante pour toi comme pour moi. Peut-être qu'il y a des deux, finalement. Il n'en reste pas moins que nous sommes pareils, toi et moi. Dans le même bateau, pour filer ta métaphore, à se noyer après des naufrages dont l'on essaye de s'extirper. De fait, tu t'es heurté à un mur. Un mur que j'ai patiemment construit, jour après jours, depuis quelque temps déjà, et derrière lequel je me réfugie de plus en plus souvent. Parce que soutenir le regard de quelqu'un m'est devenu insoutenable. Parce que j'ai chaque jour plus honte de mentir. Le malaise est profond, probablement autant que le tien.
Et tu ne m'en voudras pas si je te dis que je n'ai plus la force qui m'habitait il y a quelques années. Je ne peux plus éponger inlassablement mes sanglots, les tiens, et ceux des autres qui m'ouvrent leurs coeurs. Je n'y peux plus rien, il m'est juste devenu impossible d'écouter avec la même attention qu'avant, parce que tes mots allument en moi beaucoup de choses, et ravive des douleurs que je m'efforce de calmer. Il n'est pas question de te rejeter la faute, simplement comprends que j'ai besoin de plus que d'être une épaule pour toi. Tu dis t'être demander qui est ton meilleur ami. Cette question est à double tranchant. Soit tu sais que c'est moi, et tu ne sais pas qui je suis, soit il s'agit d'un de ces autres, qui a plus de force que moi. Et dans aucun des deux cas, une fois de plus, je ne peux me permettre d'être en désaccord avec toi. D'abord, il est normal que tu sois aller parler à quelqu'un qui sache t'écouter, comme j'ai su le faire. Parce que mes murs sont insonorisés, et que j'ai préféré, inconsciemment, éteindre la sirène. Je l'ai déjà dis, mais il est devenu trop dur pour moi de porter mon fardeau seul, et en plus de me sentir impuissant face à tes propres déboires. Tu es une partie de moi, et te voir replonger, même petit à petit   -parce que je l'ai vu-  m'est très douloureux aussi. Pic de douleur, le corps et l'esprit se mettent en veille prolongée. Les médecins appellent ça le mode survit.
Ensuite, la réponse à la question "qui suis-je", nous la connaissons tous les deux. Seulement je n'ai pas non plus la force de l'admettre, et ce n'est nullement à toi de le faire. Et c'est de là que vient, je pense, le problème. Je me sens coupable autant que tu es coupable. Tu te sens coupable autant que je suis coupable. Ca n'a probablement pas de sens à tes yeux, mais crois moi que ça en a vraiment. Je me sens coupable de ne pas pouvoir t'aider, et tu es coupable de me demander de l'aide. Tu te sens coupable de ne pas pouvoir m'aider, mais je continue à te demander de l'aide. Mais de l'aide pour quoi ? Pour grandir. Seulement nos chemins se sont tellement éloignés, par la force des choses, qu'on ne sait plus réellement où l'autre en est. 
Je n'avais pas réaliser, à sa juste valeur, la douleur que tu peux éprouvé. Mais toi, as-tu quantifié, si cela est possible, celle qui matraque mon esprit chaque jour ? Nous nous partageons les tords, mais nous sommes incapables d'y répondre. Et nous seront incapables de le faire tant que nous n'auront pas parler, franchement et sans peur, de là où nous en sommes et de ce dont nous avons réellement besoin venant de l'autre. 
Les seules choses dont je suis vraiment sur, c'est que nous avons à prendre le temps de parler vrai, que nous avons à le faire loin des quolibets, des oreilles de nos familles, et, surtout, que tu manques à ma vie autant que l'eau à un assoiffé.

Va, repose toi.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo1194.jpgJuste une photo que j'adore, prise aujourd'hui même. Un cadeau.

Je ne sais pas bien si ça a encore de l'importance. Je ne sais plus très bien si je dois me battre ou non. Disons que je reste là où l'on m'attend, alors que je suis à des lieux d'être là où je voudrais être. Accès de fainéantise, excès de fatigue. Je reste au sommet, mais je pourrais être tellement plus haut, je trouve ça tellement pathétique. Et je veux tenter encore plus haut l'an prochain ? Suicide probablement. Qu'importe, on s'adaptera. J'ai découvert récemment que j'avais plus de ressources que je ne le pensais. C'est assez plaisant que de savoir qu'on aura la force de caractère pour répondre aux aléas de la vie. Le plus dur aura été de le découvrir et de l'admettre. Il n'en reste pas moins que les choses sont ainsi, et que ni vous ni moi n'y pouvons plus rien. J'essaierais probablement de remonter le tout la prochaine fois, disons que rien n'est perdu, d'autant que tout va bien ailleurs, et que ça ne va pas particulièrement mal là-bas...

Allez, au lit, y'a école demain !
 
Sans recto, pas de verso.
 

Je-tue-il

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Demain je retourne au lycée. Non sans appréhension, à vrai dire, parce que j'ai été d'une improductivité sans égale ces deux dernières semaines. Il en ressort quoi, finalement, de ces vacances de la Toussaint ? Il en ressort que j'ai finis ma formation BAFA, que l'hiver arrive furtivement ou presque, que je me sens bien seul, mais aussi que je suis plus en paix. Paradoxalement, je me pose moins de questions qu'il y a deux semaines. J'ai appris à relativiser un peu plus ces derniers jours, et surtout, je me suis reposé. De ce fait, mon cerveau arrive à nouveau à faire le tri entre bien et mal, entre acceptable et révoltant. J'arrive à nouveau à discerner ce que je dois faire de ce que je devrais faire. Le temps prend alors une autre tournure, puisque j'en gagne à ne faire que ce qui m'est nécessaire. Je me fous du reste, parce que je suis toujours en haut de la pyramide, et que je gagne chaque défis qu'on me lance depuis le début de la partie. Je resterais en haut le temps qu'il faudra, le temps qu'ils reconnaissent l'énergie que ça demande. Parce que, oui, mes proches ne se rendent pas compte du prix que je paie à rester le meilleur partout. Ma vie se résume à ce que je ne suis pas, mais je préfère cet état pendant que je suis jeune. Dans cinq ou six ans mes priorités auront bougées, mais il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, je suis en haut, et que demain je dois le rester pour continuer à jouer les enfants sage, pour que le doute n'apparaisse pas, pour qu'on ne me questionne pas sur le reste.

Je prendrais le temps de me révolter plus tard, parce que Dieu seul sait le nombre de raison que j'aurais pour m'embraser. Je préfère amadouer la foule, pour faire plus de victime. La chute de certaines personnes ne sera que plus pitoyable et délectable pour moi. Néanmoins je ferais attention à ne pas éclabousser de ma rancoeur fumante les quelques personnes qui ne le méritent pas. Et même si elles se comptent sur les doigts d'une main, je leur dois la patience que j'ai acquise. Pour cela, je contiendrais la vague, juste pour eux. Pas d'illusions, j'exploserais bientôt, mais j'attends que le moment vienne, qu'il soit propice. J'attends juste d'avoir où aller après, sans que personne ne sache, pour devenir le seul maître de mes faits et gestes. Pour gagner ma liberté, celle qu'oppriment mes parents et mes proches. Ils savent pertinemment que je suis dangereux pour eux, parce que je sais faire imploser les mondes parallèles de tout le monde. Je pense même être le meilleur pour ramener les gens à la réalité, et ça, ça leur fait peur, juste pour la simple raison que je peux, d'une seule phrase, d'un seul geste, faire exploser leur petite vie tranquille. Et vous voyez, ça, c'est le vrai pouvoir. Mais là où je me différencie d'aux, c'est que je ne suis pas un tyran. Ou du moins pas assez pour les faire souffrir autant qu'il me font souffrir...

Que voulez vous, je pardonne vite.

 

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0286.jpg(Le ciel était étrange l'autre fois. Il était plus beau que d'habitude...)


L
a grisaille légendaire de ma belle Normandie a reprit  ses droits depuis quelques temps déjà. Le soleil se cache, faisant furtivement quelques apparitions de temps à autres, histoire qu'on ne l'oublie pas. Il a emmené avec lui les bonnes résolutions, les espoirs, les envies, le courage. Il a emporté dans son sillage chacune des secondes de ces derniers jours, passés à ne rien faire, ou à pleurer. Et pour une fois je n'exagère même pas. Ce qu'a dit maman la dernière fois tourne toujours dans ma tête. Je suis retourné sur ZAG. Je n'aurais sûrement pas dû, mais qu'importe.
Je vais aller faire mon sac. Je repars pendant 5 jours pour ma dernière formation de BAFA. Stage d'approfondissement qu'ils disent. Le seul intérêt réside dans le fait qu'il s'agit de la dernière étape avant l'obtention du petit morceau de papier qui fera de moi un animateur supplémentaire. Vous vous souvenez de ce que cale représentait pour moi il y quelques mois, et bien plus rien. Ce sera mon premier vrai diplôme, avant le BAC en mai. J'en avais fais un objectif, une ligne d'arrivée. Seulement je réalise aujourd'hui qu'il ne s'agit bien là que d'une nouvelle ligne de départ, l'arrivée étant la mort. Je me suis plu à penser que ça changerait ma vie, mais il n'en est rien. Toujours les mêmes passions dévorantes, pour toi, pour tout le reste. Toujours l'incertitude, la rancoeur et le découragement. Illusion dérisoire, juste pour ne pas s'apercevoir à quel point le présent est mortel. Je m'étais projeté jusqu'à ce jour. J'y avais fondé des espoirs, pensant que les choses auraient changées. Il n'en reste pas moins que je ne t'ai toujours pas toi. Il n'en reste pas moins que je n'ai pas avancé plus. Trois longues années à attendre quelque chose qui ne vient pas. Trois putain de longues années, qui n'aboutissent sur rien à part une constatation : je n'ai pas avancé d'un moindre centimètre. Encore une fois, qu'importe. Peut-être que je cherche quelque chose que j'ai déjà, un peu à la façon que nous avons tous de chercher nos lunettes, sagement posées sur notre nez. 
Je vous disais être retourné sur ZAG. Ca n'a absolument aucun intérêt, sinon de retrouver un peu de réconfort et de normalité. Plus qu'aucun intérêt, ça n'a pas de sens. La solitude ne se comble pas avec de futiles lettres noires sur un écran trop blanc. Elle ne se comble pas avec ces autres là. Je me dégoûte. Y être revenu signifie avoir perdu une bataille. Celle de la raison. Qu'importe, personne ne me jugera pour ce qu'il ne sait pas que je fais.
Le froid reprendra bientôt sa place, accompagné de son ami fidèle le vent saisissant. Celui qui gèle les doigts et les coeurs. Celui qui fait que je garde la tête hors de l'eau, parce qu'il fait nuit lorsque je sors. Celui qui fait virevolter les flocons blancs offert par le ciel et qui encombre nos bronches, me permettant de ne plus avoir à parler. J'attends, patiemment, que les choses se précipitent. J'attends, face aux couleurs rougeâtre de l'automne. Cet automne, où meurent fleurs et insectes, et où s'endorment les arbres. Cet automne, préparant mon hibernation, comme chaque année...

 

"Il faut vouloir ce que l'on est pour être ce que l'on veut."

 

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