Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

Reposer les valises. Sentir l'odeur de ma belle Normandie, qui malgré un soleil chaud digne d'un mois d'Août, dégage cette familière fraîcheur salvatrice. Conduire sur les routes de France. Ecouter Rather be. Revenir lentement dans le monde quotidien, réel. Revenir de vacances, sans aucune photographie. Parce que les souvenirs doivent être périssables, pour qu'on fasse assez attention à ce qu'il ne disparaissent pas. 
Je ne sais pas trop si ça va mieux ou pas, si je suis plus reposé ou pas. Je sais seulement que ça a faillit sortir 3 ou 4 fois, et que ça m'a trotté dans le tête malgré tout. Le retour à ma solitude n'ira pas en arrangeant les choses, c'est pourquoi j'ai décidé de ne pas rester seul demain, ni samedi soir. C'est pourquoi je veux que chaque jour soit un renouveau. Fuir, même si ça ne dure qu'un temps, pour que les vacances commencent enfin, pour que je puisse reposer mon pauvre esprit qui malgré tout a bien besoin de débrancher. 
J'ai commencé à l'affiché avec l'espoir que ça lancerait une conversation qui m'aurais amené à tout déballer. Mais soit ils manquent cruellement de culture, soit ils ne veulent vraiment pas en entendre parler. Dans les deux cas, ils s'en sortent bien, même si le besoin d'officialiser devient pressant. Juste pour aller mieux.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/20140413183748.jpg[J'ai beau tenter le renouveau, il tarde à venir...]
 
Allez, comme ça se sera dit. J'ai fini hier mes épreuves de BAC, et Dieu seul sait à quel point ce fût laborieux. Je savais tout, parfaitement, mais je n'ai pas su me concentrer. Le problème ? J'avais la tête à tout ce que j'aurais déjà dû vivre, mais que je me suis empêché de faire, à toutes ces choses que je n'ai pas osées faire, à toutes ces vérités que je n'ai pas su dire. C'est clair, je ne peux m'en prendre qu'à moi même, et contrairement à ce que peuvent dire bien des lycéens, aucune épreuve n'était particulièrement difficile, j'ai simplement été mon seul ennemi. Et quel ennemi ! Je n'ai pas su finir les maths, je n'ai pas su lire la physique, je n'ai pas su comprendre la philo, alors même que j'étais capable de bien plus. Je le sais, je suis le seul à blâmer ; et tous ces gens qui me disent qu'ils ont confiance. Je ne sais pas trop quoi faire vis-à-vis d'eux. Les rabrouer serait stupide, et leur dire la vérité vain. Je rumine donc mon échec, que je juge personnel, en étant dans une humeur massacrante, dans une colère furieuse perpétuelle depuis mardi dernier. Une semaine que je revis mes démons des années passées, et donc que toutes ces douleurs, atténuées par le temps et la résignation, se ravivent. Une semaine que je me retourne la nuit, transpercé par la peur du vide qui se forme sous mes pieds. Mais il reste sûr que j'aurais mon BAC, mais il aura ce goût étrange de la frustration toute ma vie. Aujourd'hui je n'ai plus qu'à attendre, mais je reste persuadé que le résultat sera décevant, plus encore pour moi que pour tous ces gens qui pensent que tout ira bien. 
Je suis en colère vous savez. Je suis dans une colère noire, après tout ce qui peut être vivant sur cette Terre, et plus encore après moi. J'ai envie de me jeter contre un mur, juste pour me remettre les idées en place. J'ai envie d'oublier, et de croire que je vais m'en sortir avec les honneurs malgré tout. Seulement cette fois, c'est sans issue.

J'ai l'impression de les trahir à chaque fois que j'entends tous ces éclats de rire, en bas. Comme si j'allais poser une bombe dans une fourmilière, comme si je sacrifier leur bonheur sur l'autel du mien, je ne peux m'empêcher de ressentir toute cette culpabilité.Malgré tout, je reste déterminer à trouver ce que j'attend en vain cet été. Il ne m'est plus supportable de reste prostré dans mon coin, à attendre que le monde comprenne et qu'il me fasse ce cadeau. Il n'en est rien, si je ne bouge pas, personne ne saura jamais rien, et je n'aurais donc jamais rien. Certains diraient qu'il est temps, moi juste qu'il le faut. Ma liste l'exige, ma santé mentale aussi. Je ne sais pas si je trouverais les ressources nécessaires seul, alors je compte un peu sur elle, même si je ne lui ai encore rien dit. Je vais avoir besoin que l'on travaille sur moi, sans quoi je vais finir par exploser. Je sais pourtant que j'ai beaucoup à offrir, mais il faut présenter ce qu'il nous est possible de donner, sinon rien ni personne ne s'aventurera à explorer les méandres de mon esprit. Une fois de plus, c'est ma faute. Mais je compte bien réparer les erreurs du passé, simplement  parce que si l'on ne regarde que derrière, on oublie d'avancer.

Et puis j'ai envie de les avoir près de moi chaque jour, chaque instant, parce que je demeure dans ce sentiment de solitude. Je ne suis la priorité de personne, et en bon narcissique que je suis, ça me blesse. Ils sont tous là à étaler leur bonheur sous mes yeux, et moi j'essais de faire bonne figure. Volte face, il est temps de cesser de se morfondre. J'ai néanmoins envie que chaque jour nous reprenions nos longues conversation. J'ai envie de refaire leur connaissance. Et maintenant qu'elle m'a apprit que tout ce petit monde revenait dans mon espace vital, j'espère bien que les choses reprendront leur cour, et que nous envisagerons à nouveau l'avenir ensemble.

Et je me rends compte maintenant que je ne suis pas loin de demander la lune. Mais Oscar Wilde ne disait-il pas " qu'il faut viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles." 

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/avatar-copie-3.jpg(Marquer le panier décisif.)

Je comprends ce que signifie être sous pression. J'en fais la désagréable expérience ces derniers temps, depuis que j'ai le temps d'y penser. Tout se chevauche, et moi je me retrouve submergé par le stress, l'angoisse, la peur, et la culpabilité. Submergé, asphyxié, englouti par toute cette pression qui pèse lourdement sur moi. Inconsciemment j'ai laisser monter la sauce, jusqu'à en être malade, la semaine dernière. Trop de tout, et pas assez de temps pour tout faire. Il n'empêche que j'y arriverais, et que dans trois mois, en vacances, je repenserais à aujourd'hui avec ce sourire du coin des lèvres qui me caractérise, une fois le meilleur accomplie sans tout le bruit nécessaire aux autres. J'ai failli craquer complètement il y a 5 jours, mais personne n'a rien vu, et je prend sur moi pour réussir à tout avoir, comme j'ai toujours réussi à le faire. Seulement à 18 ans aujourd'hui, les échéances se rapproches, et le niveau requis augmente, sans que je sache vraiment si j'en serais capable.
Et la seule réponse que j'ai trouvé à tout cela est la fuite. Mardi d'abord, et 105 euros plus tard, pas de changement. Hier ensuite, et 25 cookies plus tard pas de changement. Aujourd'hui enfin,  je vais essayer de me remettre en marche, en mode machine, pour étaler toute ma détermination, cachée mais bien présente. J'ai 1000 choses à faire et d'ici samedi soir elles seront toutes faites, sans exception aucune. Je retrousse les manches et replonge mon cerveaux dans mes cours, pour ne pas voir que l'astéroïde se rapproche, et qu'il tombera sur moi. A côté, si je suis capable d'être digne de moi-même.

Les 105 euros ont fait mal, mais ils étaient nécessaire, parce que j'avais décidé de tout changer l'année de ma majorité. J'ai commencé à cocher certaines choses de ma liste, et je constate que l'effet et plutôt bénéfique sur mon état d'esprit. Je sors lentement de mon coma pour me rapprocher de la vie. Je vais parvenir à ce que je m'étais donné comme objectifs, au moins cette partie là. C'est bon de voir qu'après cinq mois en 2014 les choses commencent à bouger sérieusement, même si le contre coup m'est désagréable. Je passerais au delà, pour sûr, et je parviendrais à me prouver à moi que j'en vaut la peine. Seulement il faudra bien tout avouer un jour, et si le désir de parler ne grandit pas, celui de cesser de nier prend bien plus de place que je ne l'aurais imaginer. Mais qui pour comprendre ce sentiment ? Qui pour me dire que tout va bien alors que j'en aurais vomi toute la semaine dernière ? Qui pour me dire que le temps qui m'est impartit n'appartient qu'à moi ? Qui pour me guider vers la victoire, ma victoire ?...

Il est de ces sentiment qu'aucun mot ne pourra jamais décrire.
Aujourd'hui, j'en éprouve un de ceux là

Je-tue-il

 Indéniablement, ça continue de tourner sans cesse dans ma tête. Comme une belle chanson vous reste en tête, comme une belle image vous apparaît lorsque vous fermez les yeux. Ca continue de prendre de nouveaux sens, sans jamais vouloir en trouver un qui me convienne. Balle en plein coeur. Je ne sais pas trop où se trouve le but de tout cela. Je dois dire que je reste profondément marqué par tout ce qui a été dit, parce qu'on a conclu que je ne faisais que renvoyer ce que je perçois des gens. Vous savez, dans l'absolu, je suis convaincu que le monde mérite mieux, et en idéaliste que je suis, je refuse de croire une minute qu'un jour nous serons obligés de nous renier, de marcher dans les clous, de nous taire. Croire en quelque chose de mieux n'a rien de pathologique et je reste convaincu qu'admettre les règles revient à faire le jeu de ceux qui les imposent, et qui restent finalement minoritaires avant que personne n'ait le courage d'assumer vouloir mieux, pas juste différent. Rejeter l'horrible devrait être la seule chose à faire, sauf que je me rend bien compte que je suis bien seul à garder cette optique.
Changer le monde commence par continuer à croire qu'on peut le faire, que le changement est possible. Je n'ai rien à accepter de personne, aucune règle ne devrait être dictée. La seule chose qui devrait régir nos vie est notre propre raison, pas celle de pseudo intellectuels, qui recherchent plus notre aliénation que notre bonheur.
Alors non, non je n'ai rien à comprendre, je n'ai pas d'eau à mettre dans mon vin, je n'ai pas d'excuses à proférer. Non je n'ai rien à accepter fatalement, comme si l'histoire été écrite. Non, je refuse de cesser de croire. Non, je refuse de me soumettre à quelque volonté que se soi. 
Peu de chose est ressorti de tout cela. Très peu même. SI ce n'est que nous n'avons pas envie que ça s'arrête. Si ce n'est que je suis moins bien que je me le laisse entendre. Si ce n'est que je reste finalement le plus libre d'entre nous, malgré toutes les chaînes que je me suis mis seul aux pieds.

Et même si je dois finir tout seul, j'aime autant, parce que supporter la résignation est plus difficile pour moi que de supporter les insultes, le mépris, la douleur, la malchance et l'horreur en même temps.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/P08081217410004.jpg[It's not right but it's okay... WH]

C'est un peu comme si le temps m'avait happé. Je suis rattrapé par tout ce que j'avais mis de côté pour faire semblant d'aller mieux. Ce matin tout est remonté, et je me suis pris en pleine face toutes ces douleurs masquées. Et parce que faire semblant m'a tout de même permis de me reposer un peu, je peux dire que je n'appréhende pas. J'aborde sereinement les grandes réflexions qui s'ouvrent à moi. J'ai seulement besoin de tout mettre à plat, une fois de plus, pour m'éclaircir l'esprit, parce que ce matin l'eau était trouble, remuée brutalement par le désirs puissant d'une personne dont je tairais le nom de vouloir savoir qui j'étais. Inévitablement, ça a raisonné dans ma tête, pour soulever le tapis sous lequel j'avais caché la poussière. Qui suis-je ? 

Il semblerait que tu souffres de notre éloignement. J'ai écris une longue lettre à ce sujet, que j'ai garder pour moi. Se taire. Juste parce que ça t'aurais fais plus de mal que de bien, et que malgré tout, je continue d'essayer d'agir dans ton sens. Pour sûr qu'on ne se parle plus, qu'on ne se créer plus de souvenirs. Pour sûr que la situation ne va pas en s'arrangeant. Seulement voilà, incontestablement, nous empruntons des chemins opposés ces derniers temps. Tu rêvais d'émancipation, ton rêve fut en partie exaucé, sauf que ça n'est pas ce que moi je voulais. Il s'avère que nous n'avons plus grand chose à voir avec ceux que nous étions il y a 3/4 ans, et il est certain qu'on ne sera jamais plus comme avant. Très clairement, je t'en veux, pour ce que tu m'as dis, et ce que tu ne m'as pas dis. Comprend bien que ta fameuse phrase n'a rien fait dans mon sens, ni dans le tiens. Comprend aussi que je ne sais pas trop comment réagir quand tu refuse de me parler de quelque chose, délibérément, que tu fais de ta vie un mystère, alors que tu sais tout de moi. Que penser de quelqu'un qui rompt avec ses principes en quelques mois, qui crie préférer sa vie loin de moi, qui s'obstine -malgré toutes les perches qui lui ont été tendues- de s'accrocher ? Tu auras manqué l'essentiel, voilà tout. Et je ne peux m'empêcher de penser que nous avons manqué quelque chose quelque part, ensemble. Je reste intimement convaincu et persuadé qu'il y a encore de l'espoir, seulement il faudrait que l'on accepte le dialogue, pour de vrai, et je ne suis pas convaincu cette fois que nous soyons capable de parler sans avoir peur de froisser l'autre. Peut-être qu'il ne nous reste qu'à attendre d'avoir grandi encore un peu, pour nous laisser le temps de nous manquer vraiment.

Et puis il y a ce que je n'ose pas dire, que cette fameuse personne cherche désespérément à savoir, ou plutôt à me faire dire. Je ne sais pas vraiment combien de temps je tiendrais encore, mais la frustration commence à grandir vraiment, et l'idée de gueuler à qui le veux cette vérité me démange. Je peux dire aujourd'hui que j'ai accepté. Qu'est-ce qui m'empêche de le dire alors ? Sinon, peut-être, la peur des autres. Parce qu'on en revient toujours au même problème ; même si j'ai confiance en moi et en ce que je suis, je continue d'avoir peur des autres, parce que je continue à n'exister qu'à travers eux. Je lui dirais probablement avant la fin février, parce que ça me démange autant qu'elle. Pour l'instant, je m'en amuse, parce que j'en ai trop souffert...

Se pose aussi la grande question en vogue en ce moment dans les chaumières des terminales : où aller l'an prochain ? Et mon problème, c'est que j'ai trop de carte en mains. Pouvoir aller ou l'on veut n'est pas toujours un avantage, n'en déplaise à ceux qui n'ont pas le choix. Si ma famille me voit déjà en prépa, je ne suis pas aussi convaincu qu'eux de vouloir y aller. Ca ne m'apporterais rien pour mon but final, si tant est que je veuille encore atteindre ce but précis. Je ne me sens pas repartir pour 2 ans de travail intensif et douloureux. Je ne me sens pas aller dans un univers que je ne souhaite pas découvrir. J'ai envie de vivre, d'avoir des heures à perdre, du temps pour moi. J'ai envie de profiter, une fois n'est pas coutume, de ce que j'ai. Je ne souhaite pas aller tâter de l'épreuve de six heures, des concours insurmontable, des heures de cours à apprendre par coeur. Je ne me sens pas assez fort mentalement. Pour le moment, je n'ai qu'une envie ;  danser sur du Whitney Houston dans une pièce vide, pour faire sortir le surplus d'émotion que j'ai renfermé. J'ai envie de crier que cette vie n'est pas pour moi, et que je veux pouvoir tâter le bitume chaud pieds nus, en allant voir le monde.

Quoi qu'il en soit, il ne me reste que quelques mois pour prendre les décisions qui feront de moi un homme courageux ou un sujet de ses parents et professeurs. Aller, je m'en retourne délirer ailleurs. Le temps n'est plus à l'orage, il est maintenant à la folie.

<< maintenant | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | avant >>

Créer un podcast