Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/hirondelle.jpg(Il reste plus de chemin à parcourir que prévu.)

Maman m'a fait mal ce soir. Elle a sorti cette phrase, en plein milieu de la conversation. Ces quelques mots qui ont claqués dans l'air, et fouetté mon esprit. J'ai détourné le regard, j'ai paniqué comme un enfant. J'en aurais pleuré, sur le coup, si elle n'avait pas été là. Elle a réduit  mon coeur en cendres, et mes espoirs à néant. Elle a enfoncé le clou, probablement involontairement, mais qui sait, peut-être était-ce un signal, comme si elle me tendait la perche. Sauf que j'ai fuis, comme un lâche que je suis, parce qu'elle a détruit toutes chances que je respecte mes propres échéances. Elle a réduit mes volontés à une poignet de terre infertile. Elle m'a tué.
Je ne pense pas passer une bonne nuit. Sincèrement. Ses mots raisonnent dans ma tête comme le tambour sur les galères, et j'angoisse de plus en plus. Je vais devoir vivre avec ça, et elle aussi. Si elle n'a pas compris, alors c'est qu'elle m'en voudra. Désolé maman, sincèrement désolé. Peut-être qu'elle comprendra, peut-être pas. l n'en reste pas moins qu'elle m'a tué, littéralement. Elle n'imagine même pas la peine qui s'est emparée de mon coeur, et de la douleur qui a nouée ma gorge. Elle n'imagine même pas qu'elle a réduit mon monde au néant et qu'elle a fait avorté toutes chances de dialogue. 
Et je n'ai personne à qui en parler pour le moment. Et peut-être que celles à qui je pourrais le faire ne voudront pas savoir. La véritable question est de savoir si j'aurais le courage de leur dire. Et ces mots qui tournent et tournent dans ma tête, comme le moulin moue le grain, et ce mal qui envahie mon être. Maman m'a tué ce soir. Elle a tué son fils, d'une simple phrase. Elle en a fait un moins que rien, un sous-homme. Maman a tué son fils ce soir. Elle en a fait le plus malheureux des hommes.

Désolé maman, mais à 17 ans, je peux déjà te dire que je ne te donnerais pas de petits enfants.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/HOMM.jpg
[
Je me suis levé serein ce matin. Comme apaisé, après avoir torturé mon esprit la vieille avec toujours un des ces films qui me cassent le moral. Je me suis réveillé en accord avec moi-même, pour une fois, et j'ai réalisé qu'aujourd'hui, j'avais arrêter de ma cacher. J'ai laissé ce petit grain de folie qui me caractérise sortir, germer. Je l'ai laissé grandir, et montrer que je suis un autre. Mais cette état a été de courte durée, puisque je retombe d'encore plus haut cet après-midi. J'ai goûté à cet état génial, celui où l'on assume, et où l'on assumerais tout. J'aimerais tant pouvoir être ainsi chaque jour, pouvoir laisser cette part de moi, la vraie part de moi, s'exprimée. J'aurais tant voulu savoir comme leur dire. J'aimerais tellement savoir comment leur dire.
Je me suis levé serein ce matin. J'ai compris qu'avoir beaucoup de rien revient à ne rien avoir. J'ai accepté le fait de ne pas être autrement qu'eux. J'ai admis que tout le monde ne parlais pas toujours de moi, et pas toujours en mal. Ce matin, j'avais bouché le tonneau, et j'ai commencé à le remplir. Seulement j'ai vite déchanté, lorsque j'ai vu que je l'avais bouché avec du vide, et qu'il fuyait toujours. Je suis resté dans l'ignorance de ma condition, dans le déni de ce qu'est ma vie, et ça m'a fait du bien, beaucoup de bien. J'ai accepté d'être qui je suis, comme une avant-première, comme pour goûter à ce que devrait être ma vie. Et puis j'ai compris que rien n'avait changé, lorsque les larmes ont perlées sur ma joue froide, et que j'ai entrevu ma solitude habituelle. Je pense pouvoir le dire, ce matin, j'étais heureux. Peut-être était-ce dans l'illusion, mais je l'étais néanmoins.
Je me suis réveillé serein ce matin. J'ai accepté ma condition, première étape avant de la dévoilée. J'ai enfin compris que ce n'était pas de ma faute, mais de la faute de personne, puisqu'il n'y avait finalement pas de mal. Je me suis avoué à quel point ça avait été dur, et à quel point ça le sera encore, mais j'ai réalisé que tout est plus facile dans la vérité, parce qu'on sait. Me cacher ne me conviendra bientôt plus, et j'aurais alors à faire la chose la plus difficile de ma vie, parce qu'elle est indispensable à mon bonheur. Il s'agit ici d'une condition nécessaire. Peut-être pas suffisante, mais nécessaire malgré tout. Une étape à passer, mais que je ne pense pas pouvoir passer aujourd'hui, parce que je viens à peine d'accepter qui je suis. Il est trop tôt pour affronter le monde. Il est trop tôt pour sortir du placard comme on dit. Il n'est pourtant pas trop tôt pour entrouvrir la porte...]

Je vous aurais écris ça, si je n'avais réalisé à quel point je me trompe. Je vous aurais bien écris ça, si je n'étais pas toujours en colère. Vous auriez pu lire ça, si je n'avais pas toujours cette peur de moi-même et des autres. Vous auriez pu applaudir, si je n'avais pas réalisé la distance qui me sépare encore des gens normaux. Vous auriez pu conclure que j'allais mieux, si ça avait été le cas.


"Qu'est-ce qui est faux dans la colère ?"
"Pour désespérer, il aurait fallu espérer un jour."


Je-tue-il


http://avant.premier.cowblog.fr/images/pluie.gif(Il pleut sur ma belle Normandie autant que sur mon coeur.)

J'ai passé mon temps à procrastiner de façon excessive ce week-end. J'ai de ce fait beaucoup trop de choses à faire cette semaine, mais j'assume, comme toujours. La tête bien loin de mes études ces temps-ci. J'ai perdu très rapidement mon état comateux dont je vous faisais part la dernière fois. Tombé de haut. J'ai pris la réalité en pleine gueule. L'année va être longue, mais déjà les semaines défilent, lentes, douloureuses sur l'écran de ma vie. Les heures coulent, lasses, sur ma montre déjà usée. J'ai réalisé en philo ce matin que je ne réglais jamais mes problèmes, je les éludes, pour ne pas me confronter à moi-même. Je suis la thèse et l'antithèse, et j'ai parfois l'impression de me faire un devoir d'être à l'opposé des autres, comme si la différence me définissais. Je suis aussi stupide qu'eux alors, puisque je fais ce que je leur reproche. Mais il y a pire, c'est qu'une pars de moi me crie qu'un drame se trame, que j'aurais bientôt à assister à une funèbre première fois. Je n'en ai pas envie, et je me tais, pour ne pas montrer que j'ai un mauvais pressentiment. Advienne que pourra, je n'ai pas mon mot à dire dans cette histoire, si loin, si proche.
Mis à part ça, j'ai la joie de retrouver les terrains dimanche, officiellement, mais peut-être vendredi, si notre match de préparation est maintenu. Ce retour à la compétition va probablement me faire du bien, parce qu'il va me permettre de cracher mon surplus de frustration, de douleur, de rancoeur. Le basket a toujours été mon exutoire, parce que tout m'y est naturel, et qu'on ne triche pas avec son corps. A vrai dire, peut-être que cela me remettra sur les rails, peut-être que ça m'aidera à ne pas sombrer.
J'ai peur, si vous saviez comme j'ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur de toutes mes espérances, autant que de leurs espérances. Je ne sais pas où je vais, pour la première fois. Tout a toujours été facile finalement, et là, je joue mon avenir, de façon la plus rationnelle du monde. Ca passe avec brio, ou ça casse. Et si ça passe, je fais quoi ? Je vais me fourrer dans une filière sans avenir, ou je vais me noyer dans une filière qui brisera le peu de vie que j'ai ? Je n'ai pas le moral de tous ceux qui en sorte, je n'ai pas la même force qu'il y a 3 ans, je m'épuise. Je me fane, je perds mes couleurs depuis trop longtemps, et je ne sais pas du tout quoi faire pour redoré le tableau, pour raviver la flamme, éteinte par la flemme, par la honte aussi.
Parce que quoi qu'on dise, j'a honte de moi et du mensonge que je traîne depuis longtemps. J'ai honte de ce que je fais chaque jour, parce que je me cache pour le faire. J'ai honte de ne pas savoir dire haut et fort ce que je pense, parce que j'ai honte de ce que je peux pensé. Je n'existe que dans le regard des autres, et ils me transmettent cette honte que je nourrie en me conduisant de la façon qui les conforte, et qui est loin de moi. Cette honte découle du seul fait que je n'assume pas. Je n'assume pas qui je suis. Ils n'assumerais pas non plus. Il n'empêche que vivre dans la honte, c'est vivre mal, et que vivre bien, c'est vivre libre. J'en conclue donc que je ne suis ni libre ni heureux.


"Si jamais on s'en sort je te redirais une fois de plus alors,
que même s'il n'est pas à ce jour déjà mort,
l'amour peut prendre froid."
L'amour peut prendre froid, Céline Dion & Johnny Hallyday

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Sanstitre1-copie-3.jpg
Mardi 14 H 30. La cloche a sonné. Il est temps. Temps de ressortir trousse, stylos, cahiers, agendas, et connaissances. Il est temps de reprendre le chemin long et ennuyeux du lycée. Pour la grande dernière. Je n'ai pas à me plaindre dans l'ensemble, puisqu'il s'avère que je ne serais pas totalement seul. Toutes les conditions sont réunies pour que mon BAC soit acquis de façon tonitruante, si tant est que j'accepte de me remettre au boulot. Il le faudra bien, puisque j'ai été jeté dans le grand bain dès le début.
Je ne sais pas si j'arriverais à tenir mon rang cette année. Que se soit en cours ou bien au basket. Je ne ais pas si j'aurais la force d'excellé, une fois de plus, sur tous les tableaux. Probablement qu'il me faudra plus de temps que les autres fois pour y arriver, et sûrement que j'en sortirais encore plus éreinté, mais j'ai confiance, confiance en moi. Et malgré toutes les paroles blessantes qui pleuvent sur moi ces derniers temps, je leur collerais ma mention en travers de la gueule, parce que je vaut mieux qu'eux. Je les emmerde, tous, parce qu'ils représentent exactement ce que me fait garder le silence : la connerie et l'amertume réincarnées.

J'enverrais mon dossier pour mon inscription à mon stage de perfectionnement BAFA prochainement. Si tout se passe bien, fin octobre, ma formation sera terminée. Si tout se passe bien, j'aurais mon BAFA complet début 2014. SI tout se passe bien, cette année je défonce l'écran, et je sors du placard.

Bref, la rentrée, c'était mardi.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Voilers.jpg
Hier, on a parler. Ouais, pour de vrai de vrai. Hier j'ai vidé mon sac, pour la première fois j'ai fais part, de vive voix, de mes angoisses et de mes tourments. Hier, j'ai posé ma tête sur tes genoux, comme nous aurions dû le faire plus souvent, et j'ai pleuré, sans que tu t'en aperçoive. J'ai pleuré en parlant de tout ça. J'ai fais confiance, et j'ai dit que ça n'allait pas. Hier, j'étais moi-même. Pas une libération, mais un pas de plus vers la sortie du tunnel. La route sera encore longue, mais tu m'as promis qu'on se donnerait du temps, toujours, pour qu'on face ce genre de soirée, pour qu'on dise que ça ne va pas. Je t'ai avoué à quel point j'avais peur, à quel point j'étais bouffé, je ne sais pas si tu en as pris la mesure. Nous avons tous des des problèmes, mais on s'épaule, et c'est ça qui m'aide à me lever le matin.
Mais tout est toujours remis en cause, toujours lorsque ça va le mieux. L'année qui pointe le bout de son nez ne verra pas que du bien. L'on s'éloignera, à coup sûr. L'on s'oubliera à petit feu, toi prise entre tes désirs d'avenir et tes problèmes du présent, moi tiraillé entre vérité et mensonge. Rien ne s'efface. Je ne sais pas si l'on arrivera à tenir notre promesse. Je ne sais pas comment aura évolué notre relation dans 1 an. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de nous. Je ne sais pas, et ça m'agace. Parce qu'on a besoin l'un de l'autre, et que tous nos rêves se font à deux. Toujours à l'arrière plan de la vie de l'autre. Toujours une partie de la vie de l'autre.

J'ai peur.

<< maintenant | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | avant >>

Créer un podcast