Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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Certain de nos sentiment sont indescriptibles, et ce soir un de ceux là me traverse. Je dis ce soir, mais il est naît il y a quelque temps. Et puis cette photo, juste sous mes yeux, qui m'a fait réaliser que le monde continue de tourner, et que tout ces gens ne m'envisage même plus. C'est étrange, ça ne me fait pas mal, ça n'est pas douloureux, c'est juste paradoxal. Leur compagnie me manque gravement, mais entrevoir leur bonheur futur me conviens parfaitement pour le moment. Si jeunes et pourtant déjà à se projeter ensemble, je trouve ça beau. Envieux, probablement, mais je sais que le temps donne toujours à ceux qui ont su le prendre.
Et puis d'autres, qui m'envisage à nouveau, comme une possibilité latente de retrouver une parcelle d'amitié laissée en jachère, pas juste oubliée, mais laissée au repos, pour se régénérer. Je ne sais pas trop ce que vaut l'invitation, si je saurais faire abstraction de l'émotion, de tous ces changements dans ma vie, dans la sienne, pour se retrouver. J'ai toujours prôné les relations simples et sincères, pourtant je sens bien que je ne suis pas aussi près que cela à l'envisager. On s'est connu au collège, il y a maintenant 2 ans qu'on ne s'est pas revus, et l'on prétend se manquer ? Oui, je le prétend, et ce malgré tout ce temps, qui nous a fait changer, prendre des directions insoupçonnées. Vous savez, elle est de ces personne auxquelles on pense dès qu'on reparle d'une époque passée. Je l'ai adoré, admiré, jamais aimé au sens fort du terme, mais je me rend bien compte maintenant qu'elle fait partie de ces belles personnes, de ces belles amitiés, auxquelles on ne renonce jamais. En somme, je ne sais pas vraiment quoi penser de cette invitation soudaine. Je me renseignerais auprès de ces autres, à qui je dois tellement aussi, dans des degrés différents, et notamment à celle qui m'a fait plonger dans cet état d'esprit étrange, où calme et anxiété sont présent à égalité, sans s'annulé, juste en se complétant, comme pour mieux illustré le doute qui m'envahi, m'étreins subitement.

Et demain je retourne au lycée. Juste pour mes révisions pour le BAC. Cette fois c'est dit, le gros mot est prononcé. Ce petit morceau de papier qui fait flipper en ce moment même un demi million de jeunes et de moins jeunes, qui conditionne tellement de vie. Ce petit bout de papier que certain veulent juste obtenir, là ou moi j'ai besoin de l'arracher. Pas dans le sens où la tâche sera difficile, non, avec 64 points d'avance, je l'ai déjà quasiment, mais plutôt dans celui où, le couteau entre les dents, je dois aller, tout là-haut, le décrocher, avec la meilleure des mention possible à mon entendement, pour ne pas sombrer. Cela peut paraître prétentieux, mais il n'en est rien. En bon dernier de la famille, je dois être au dessus des autres. Objectif que mes parents me fixent, bien sur, mais que moi même je me suis fixé il y a longtemps, comme si leur procurer du plaisir maintenant pourrait atténuer la douleur futur certaine. Comme s'il fallait que je fasse qu'il m'aime plus que les autres, juste pour qu'ils ne ma rayent pas de la carte le jour où je prononcerais cette putain de phrase que je rumine depuis longtemps, et dont la syntaxe sera parfaite, le ton monotone et neutre, et le sous entendu quasi audible.

Je continue donc à me faire souffrir, de façon dissimulée et répétée, en ayant bien l'impression que personne ne comprend, même si je suis persuadé qu'il n'en est rien. Il est temps, maintenant, de sortir du placard, comme on dit. Mais s'il est temps, suis-je pour autant prêt? N'est-on jamais prêt pour cela ?
...
Dans ton regard qui se balance, et qui veut éviter le mien,
tu te trompes si tu penses, que je ne me doute de rien.
Dans tes pupilles je vois danser le souvenir, d'une autre fille,
oui mais le pire, oui mais le pire;
c'est que ce soir je m'en balance, je t'ai laissé ta dernière chance.
Il n'y aura pas d'eau dans mes yeux lorsque je te dirais [adieux]...
Marianne James - Dans tes pupilles

Je-tue-il

Je ne suis pas sûr de ne pas regretter ma vie d'avant. Je ne suis pas sûr de vouloir une autre vie que maintenant non plus, parce que quoi que j'en dise, elle est d'un confortable réconfortant. Je ne suis pas sûr que toutes ces personnes se souviendront de moi, et si elles s'en souviennent encore. Je ne suis pas sûr qu'on ait encore des choses en commun, ni même que l'on s'apprécierait encore. Les chemins sont fait pour se croiser, se longer, se séparer. Et dès que je repense à cette belle brochette que nous formions, la nostalgie me happe. Souvenirs entremêlés, presque effacés, que je m'efforce de maintenir intacts.
Je me rappelle les noms, un par un, les journées passées à ne rien faire sinon extrapoler sur nos vies. Le fait est que personne ne se doutait de la destination que nous prenions, et du peu de lien qui unissent encore certains d'entre nous. Relations étranges, aujourd'hui encore, où l'instant n'a jamais eu de valeur. Nous n'avons que su dire qu'on ne se perdrait pas, mais les faits sont ailleurs, je comprend maintenant que nous étions alliés de circonstances plus que de vrais amis pour certains, et que ceux à qui on ne pensait ne plus jamais parler sont encore là, sans que rien n'est bougé. 

Et maintenant que nous sommes à un nouveau virage de nos vies, je m'aperçois que le manque se fait souvent ressentir, simplement parce que certaines de ces personnes sont encore plus formidables qu'à l'époque, et que je regrette que nos chemins ne se croisent pas plus souvent. Dans 33 jours, tout sera profondément différent, à n'en pas douter, et j'espère un jour arriver à m'arrêter sur un quai, le bon, où toutes ces personnes seront réunies, dans la vérité, le partage et l'humanité la plus profonde. 

Ne reste qu'à tenir, coûte que coûte.

Je-tue-il

 Dans l'ensemble, les choses ne vont plutôt pas trop mal. Disons que depuis la rentrée, les choses filaient, sans trop que je me rende compte de quoi que ce soit. Ce n'était pas plus mal d'ailleurs. Il s'avère que 10 jours se sont écoulés depuis cette rentrée, et hormis dimanche qui fût une bonne journée de m****, je coulais de paisibles jours dans ma cage dorée, où le temps ne s'amusait plus à me torturer. Mais voilà, parce qu'il y a toujours un mais, j'ai réalisé aujourd'hui que pour chaque bonne journée, une mauvaise allait arriver. Aujourd'hui fût la pire journée de l'année 2014 pour le moment, parce qu'une triste vérité m'est revenue en pleine poire; il semblerait que se battre n'est pas exclusif aux autres, et qu'il va falloir que j'apprenne, et vite, à le faire.
Lorsqu'on a jamais eu à forcer la machine pour que ça marche, quand le grain de sable arrive et bousille le mécanisme, croyez moi, il y a du dégât. Et j'ai contenu, encore une fois, toute la peine et la panique qui m'a envahie. Il fallait être fort vous comprenez, parce que les amies ne sont pas à la fête cette semaine, parce qu'elles ne savent pas mettre leurs émotion dans des petites boites pour les ranger comme je le fais. Il fallait que je les rassure, que je leur explique que dans dix ans on aurait oublier la date d'aujourd'hui. Il fallait que je dise que quoi qu'il arrive on sortirait du lycée à 16 h, et que rien ne servait de se morfondre. Il fallait que je dise tout ça pour elles, ou peut-être pour m'en convaincre moi. Il n'en reste pas moins que j'ai faillis pleurer en rentrant cet après-midi, parce que ma vie ne prend pas la belle tournure que j'espérais. Et même si je me dis que j'ai le temps de voir venir, je me rends bien compte que je n'y arrive plus. Ni à espérer, ni à me croire, ni à me faire confiance, ni à réussir.
Pourtant j'avais l'impression de revivre ces derniers temps. J'avais réussi à redevenir cet individu profondément joyeux et drôle, profondément vivant et philosophe. J'avais réussi à goûter à moi même, et j'ai tellement adoré que j'ai peur de me réveiller demain dans la peau de cet autre que j'ai habité trop longtemps. Et même si je n'en suis pas encore à m'assumer pleinement, à vraiment penser que les autres ne sont rien de plus que le crédit qu'on leur accorde, j'ai senti que je me rapprochais de moi, le vrai moi. Se lever étais facile, s'endormir aussi. 
Qu'importe.
"J'ai la vie qui m'pique les yeux. J'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu.
Dans ma tête j'crois bien qu'il pleut, pas beaucoup mais un p'tit peu."
Renaud- La vie qui m'pique les yeux.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/bandeau-copie-1.jpg[Regarde dehors, le ciel est dégagé. Si, regarde, il ne le sera peut-être plus jamais.]


C'est quand plus rien ne va que l'on se rend compte de l'importance qu'ont certaines personnes. Quand plus rien ne va que l'on s'aperçois d'à quel point leur soutient nous manque. Il y a bien sûr celles et ceux avec qui tout va toujours bien, ceux là qui ne nous ont jamais vu pleurer, jamais entendu crier. Il y a ceux là, en effet. Mais il y a ceux et celles qui vous font lever le matin, qui vous rassurent, qui vous disent que ça va aller. Ces personnes là sont précieuses, mais parfois nos chemins et les leurs s'éloignent, parce que nous ne prenons plus le temps, parce qu'ils n'en n'ont pas plus que nous. Nos chemins s'éloignent, fatalement, et l'on oublie de se dire les choses importantes.Vous savez, ces choses, en nous, qui rallument les passions, qui hantent nos nuits, qui tuent nos rêves. Si, vous savez. Et bien c'est en oubliant de leur en parler qu'on se fane, qu'on désapprend à rêver, qu'on se perd. 
Alors on tente comme on peut de boucher les trous, mais il n'en est rien, notre empire s'écroule, simplement parce qu'on n'a plus personne pour nous pousser, nous rassurer, nous dire que tout va bien. Notre monde perd son sens, lorsqu'on retire l'un des repères que l'on a choisit. Et les autres repères, voyant bien que rien ne va plus, tentent bien, en vain, de guérir la blessure, puis les blessures.  Seulement le mal est fait ; rien ni personne ne remplace l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un. Et oui, il faut bien le dire, nous aimons nos amies, sans aucune forme de retenue, parce qu'ils sont les seuls à savoir qui nous sommes réellement. Les seuls qui voient lorsqu'on se cache, lorsqu'on a pleuré, lorsqu'on marche sur le fil sans aucune forme de protection. 
Et aujourd'hui, alors même que j'aurais besoin que l'on me dise que tout va bien, alors que j'aurais besoin que l'on me rassure, et bien cette amie n'est pas là. Et loin de moi l'idée, l'envie, le besoin de lui en vouloir. Les choses sont ainsi, nos routes ont bifurquées, et je ne pense pas que je prenne le meilleur chemin. Malgré tout je reste heureux, pour elle, parce que je sais que j'ai bien travaillé, et qu'aujourd'hui, elle a retrouvé beaucoup de chose qu'elle avait perdu. Et même si ses jours ne sont pas tout roses, je sais qu'elle est hors de danger, loin des torpeurs d'antan. Mais elle n'est plus là pour moi, aujourd'hui. Elle, cette amie qui m'a vu pleurer, qui a su lorsque ça n'allait pas, oui elle, elle n'est pas là. Alors je frôle le fond du gouffre, les yeux rouges, touchant du bout des doigts la synthèse parfaite de ce que je détestais. Cliché, Jugement, Intolérance, Emportement, Extrémisme. Je ne pensais pas devenir de ceux là, mais je m'aperçois qu'on ne renie que ce dont on a peur, mais que rien, fatalement, n'est impossible.
On a peur que de ce qu'on ne connaît pas. Je ne me connaît plus. Je me fais peur.
 
Léo, Adam, Mathieu. Même combat.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo1157.jpg(Chaque histoire s'écrit sur une feuille...)

Je les ai bien regarder aujourd'hui. Oui, j'ai porté de l'attention à mes soeurs, mes parents. J'ai observé, regardé, compris. J'ai compris que je ne voulais pour rien au monde perdre se cocon, cette carapace, cet univers. Pour rien au monde, vraiment. Mais j'ai constaté qu'il n'était pas compatible avec qui j'étais réellement, et je me suis dis qu'ils ne me connaissaient pas tellement, au final. Qui suis-je pour eux, vaste question à laquelle je n'ai pas de réponse. Il n'en reste pas moins que j'ai le coeur serré depuis : je vais briser la bulle de savon que nous formons, et va en sortir tout ce que l'homme possède de plus mauvais. Et le pire dans cette vérité, c'est que je n'y peux rien. Je les aime, vraiment, mais ce sera eux ou moi. Il m'est insupportable de me dire que je vais refouler qui je suis toute ma vie, et malheureusement, ça l'est bien plus que de leur faire mal, un certain temps, peut-être toujours, mais peut-être seulement.
Je ne pourrais jamais admettre que je suis égoïste, parce que c'est eux qui ont fait de moi ce que je suis. Loin de moi l'idée de leur en vouloir, les choses sont ainsi, et ni eux ni moi ne les changerons maintenant. Ils nous faudra vivre avec, et probablement que contrairement à ce qu'ils penseront, c'est oi qui en souffrira le plus. Si les ponts venaient à être coupés, je survivrais, parce que je ne suis pas de ceux à céder à quoi que ce soit. Mais il est probable que le regret me bouffe, me dévore, lentement. Et il est encore plus probable qu'ils me le fassent payés, parce que je suis cet espoir, celui qui doit devenir un grand homme. Mais je me sens plus homme que tous les autres hommes lorsque je suis avec toi, et qu'importe s'ils ne le comprennent jamais.
Paradoxalement, je suis parfaitement serein. Oui, ce soir j'ai confiance. Je sais que rien ne se passera comme prévu, parce que la vie est faite ainsi, et que les lendemains qui chantent n'existent pas. J'ai confiance en moi, et en ma capacité à m'assumer. Je sais que l'heure approche, et je sens le courage germer, grandir, s'enraciner. Je n'ai plus peur d'y penser, d'y croire, de l'imaginer. Je n'ai plus peur maman, malgré toutes les phrases qui ont transpercées l'air il y a quelque temps, je n'ai plus peur.
Je me suis vu descendre les marches pour la dernière fois, le regard bas, valises en mains. Je me suis vu pleurer, en entrant dans ta voiture, parce que l'irréversible arrivait. Je me suis vu arriver chez nous, et m'effondrer complètement dans tes bras, parce que je n'étais pas aussi fort que tous le prétendaient. Je me suis vu déprimer, m'enfoncer, parce que vivre sans eux serait comme vivre sans une partie de moi. Je ne choisirais pas malheureusement, je suis bien moins en position de force qu'elles ne le prétendent. Qu'importe.
Les faits seront les faits. Mes sentiments n'y changerons rien, et le grand déballage se fera, avec ou sans leur permission. Je ne me vois pas vivre caché et dans le mensonge encore 10 ans. Je ne me vois pas me fondre dans le décor 10 ans de plus. Je ne me vois pas vivre, à cette allure, dans 10 ans. Je ne vois plus rien pour demain, reste à voir ce qu'il me réserve véritablement...

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