Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il


Une semaine avant le "clap" de fin. Une semaine avant une délivrance partielle. Une semaine avant d'attaquer sérieusement les révisions pour les épreuves anticipées du BAC. Une semaine avant de revoir ses priorités. Une semaine avant la délivrance. Vendredi sonnera la fin d'une année puante d'échecs et de désillusions, ruisselante de désespoir et de rancoeur. Sonnera alors, en même temps que la cloche ternie par le nombre des années, le glas de ma jeunesse. Il sera temps alors de se rendre compte de ce monde, dehors, encore plus hostile à la différence, encore plus hostile aux apparences, encore plus hostile à tout ce que je peux être. SI tant est qu'il y ait une justice, je pense que ce monde disparaîtra bientôt. Enfin, je l'espère, parce que l'espoir fait vivre, et que c'est la seule chose qui me fasse vivre.
On verra bien de quoi demain sera fait. Journée sensée être reposante, enivrante, passionnante. J'ai peur qu'elle bascule, tout comme moi, dans la démence. J'ai peur qu'elle me fasse sombré encore un peu plus, parce que je n'ai pas encore touché le fond, même si ça ne saurait tarder. Il paraîtrait que je vais m'amuser, il paraîtrait que j'oublierais cette frustration d'une année de vide supplémentaire, il paraîtrait qu'il n'y a pas de raisons. J'en voit cent là où ils n'en voient pas une. Et j'aperçois cent autres raisons de fuir, malgré toutes les recommandations de ma raison. J'entrevois mille autres raisons de partir sans tenter l'aventure, mais mon coeur me retiens à ses racines. Il semblerait que je ne soit pas prêt à claquer la porte de ce monde, juste parce que ce bout de ballon me retient au sol.
ACM, comme ils disent. Paradis, peut-être, comme je dis. L'attente se fait trop longue. J'ai hâte, comme je n'ai plus eu hâte depuis mon premier Noël. Sûrement que ce sera une nouvelle désillusion, mais tan-pis, j'essaie, parce que j'ai besoin de trouver quelque chose qui me plaise encore sur cette basse terre. Parce qu'il me faut vitre retrouver une encre, sans quoi je vais continuer à partir à la dérive...


"Prends garde au présent que tu crées, car il doit ressembler au futur dont tu rêves."

Je-tue-il


Bonsoir nocturne, juste avant de s'essouffler, d'aller se coucher. Bonsoir tristement faux, d'une vie sans échos, sans vie, sans lumière. Bonsoir d'une journée où ma belle Normandie a retrouvée son soleil peu connu. Bonsoir d'une âme en berne, qui cherche un rocher sur lequel s'accrocher, pour ne pas sombrer trop vite, pour voir le bateau de ce monde disparaître avant lui. Bonsoir enfin d'un homme qui cherche sa place dans un monde rond, alors que lui-même est carré.
Aux gré des hasards de la vie, on voit les relations changées. Aux gré des envies cachées, on voit nos rêves s'évanouir, et chaque seconde devient plus pénible que la précédente, juste parce que l'entretient d'un coeur depuis trop longtemps, et que le fonds monétaire corporel est en faillite, coûte trop cher. Certains diront que la reprise reviendra avec la consommation, d'autre avec la résorption des dettes publiques, d'autres enfin avec une nouvelle république. Je dirais qu'elle reviendra avec la seule et unique personne capable de redonner confiance en l'avenir. Parce qu'on n'a pas vraiment le choix lorsqu'on ne juge le livre qu'à sa couverture, et lorsqu'on ne comprend pas les rouages du système. Parce qu'on ne sait jamais pour qui l'on doit voter. Parce que la vie, c'est comme la politique, des promesses et de l'espoir. Parce que ma vie est comme notre politique, inefficace et coûteuse pour le titulaire du pouvoir, quel qu'il soit. Pour toutes ces raisons j'appelle la France aux urnes. Pour toutes ces raisons j'en appelle au bon sens humain. Pour toutes mes raisons j'en appelle à celui ou celle qui fera de demain une belle journée.

" Pas de bague au doigt, Pas plus de plomb dans l'aile, Fuis, loin des pays froids, Comme les hirondelles.
Pas comme toutes celles, Qui versent tant de larmes, Quand il se fait la belle, Le Prince plein de charme." 
Zazie, Mademoiselle.

Je-tue-il



Que le temps soit à l'orage, aux autres le ciel bleu
Aux autres le grand voyage,
Temps plus vieux.

 
Zazie, Temps plus vieux.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0753.jpg[ Brûle le temps, brûles les gens, brûles les sentiments, brûle mon âme au plus profond de moi. ]

Tu me dis que tu as besoin d'air. Tu me dis que tu veux prendre un peu le large, pour respirer, pour vider ton sac. Tu me dis que je ne suis pas la personne appropriée pour ce genre de discussions. Tu me dis que tu as besoin de faire sortir certaines choses. Tu me dis que la vie t'a mise au défit l'an passé. Tu me dis que tu veux être ridicule, rattraper le temps que tu as perdu. Tu me dis de ne pas t'en vouloir. Tu me dis aussi que tu vas mieux.
Si tant est que toutes ces raisons soient vraies, et en admettant qu'elles soient bonnes, ne te justifie plus. L'on a toujours eu des passages moins glorieux, et le temps a permis de passer outre. L'on a parfois eu peur de se perdre, et mon secret, nos secrets, nous ont finalement toujours réunis. Tu m'expliques qu'il est temps pour toi d'aller voir ailleurs, alors vas-y, moi, je reste là, à attendre, encore et toujours. Je ne te reproche rien, et il serait déplacer de ma pars de le faire, mais j'ai tout de même du mal à admettre que tu partes finalement vers d'autres horizons, surtout maintenant. Vie ta vie, vas-y, va voir le monde, la seule chose qui me fasse mal est le moment, maintenant, que tu as choisit pour le faire. Si toi tu vas mieux, ça n'est pas mon cas, et chaque jour qui passe est une nouvelle épreuve pour moi. Je pensais que tu prendrais ma main pour m'aider à passer ces turbulences, mais non, et là encore je ne peux t'en vouloir. Tu as besoin de respirer, moi j'ai envie d'aller mieux, la logique fait primer le besoin sur l'envie.
Tu sais, on s'est toujours tout dis, même s'il m'a fallu du temps pour t'avouer certaines choses, mais on ne l'a pas souvent fait directement. Notre jeu d'écrans interposés ne date pas d'hier, et il reflète bien qui nous sommes. On ne sait pas parler, surtout moi, à quelqu'un de palpable, parce que cette pudeur, qui lie nos coeurs, nous contraint à rester cachés. On a su être là au dernier moment, jamais celui juste avant. On se sauve des eaux troublées, mais jamais avant le naufrage. Tant pis. L'important est qu'on se sauve mutuellement, avant ou après le naufrage. Mais cette fois les choses sont un peu différentes. Nos chemins s'éloignent aujourd'hui, pour se rejoindre demain, là n'est pas l'importance. L'importance sera d'être là demain
Je vais te dire, ça fait déjà bien longtemps qu'on a plus pleurer ou rit ensemble. Ca fait longtemps qu'on a plus regarder Podium en crachant toute notre rancoeur. Ca fait longtemps aussi qu'on ne s'est pas vu, réellement. C'est comme un coup d'épée dans l'eau, ça ne mène à rien. On a besoin l'un de l'autre, mais ça fait longtemps qu'on a pas su répondre à ce besoin. Tant pis, ce sera pour demain.
Je me dis aussi que la raison doit primée sur le sentiment, cette fois. Je m'explique. Si tu es consciente que je n'ai pas besoin de futilités en ce moment, c'est que quelque part tu répond à certains de ces besoin, mes besoins. Lorsque tu écris que tu veux rattraper le temps perdu l'an passé, tu as raison, parce que ce temps c'est nous qui l'avons gagné. Jamais nous n'avons été aussi proches que l'année dernière, sûrement qu'on le redeviendra, l'année prochaine, lorsque tu auras à nouveau besoin de la sagesse et non plus de la futilité. Je ne peux pas véritablement t'en vouloir de savoir ce que tu veux, et je ne répéterais pas ce que j'ai dit avant. Le moment est bien choisit, par rapport à toi. Je sais que tu me reviendras, et je puis te dire que tu es probablement la femme de ma vie (comme tu sais). Je n'ai plas le coeur à me battre contre toi, alors j'attendrais paisiblement, sereinement, que tu reviennes vers moi, parce que la balle est dans ton camps. Toi seule pourra décider de et quand. Toi seule, aujourd'hui, à le pouvoir de défaire ce qui a été fait. Toi seule sais ce dont tu as besoin. Ne te laisse pas dicter ta vie par les envies des autres,  continue de répondre aux tiennes.

Le passé appartient au passé, le tout est de voir l'avenir, ensemble.
 

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0384.jpg(Mes mains gelées tremblaient bien trop pour une photo nette...)

 
Bien trop de chose en bien trop peu de temps. Trop d'angoisses, de frustration. Trop de bonheur et de satisfaction. Trop déçu, trop triste. Trop motivé, trop reposé. Le soleil se lève, dans mon dos. Il chauffe de ses rayons naissants ma nuque gelée, et moi, marchant la peur au ventre, je rumine des paroles qui risquent de tout foutre en l'air. Parler, toujours parler, même pour ne rien dire. Et pleurer, une grosse demi-heure, La ballade de Jim dans les oreilles. 
J'avais retrouvé qui je suis. J'étais redevenu moi même. Je ne doutais plus de rien ni personne. Bonheur retrouvé. Tout aller pour le mieux dans le meilleur des monde possible, je marchais, en tête de peloton, dégoûtant les autres chaque jour qui passait. J'avais repris goût au travail, j'arrivais à être très bon, comme l'an dernier. Un BAC blanc passé sans encombre, sans qu'un seul petit problème ne vienne enrailler ma réussite, ou du moins le meilleur que je pouvais faire. Je me levais le matin sans me poser de question, sans me demander ce qui allait se passer; j'avais tout, et je m'en contentais. J'avais sur qui compter, j'avais confiance en moi et les autres. Je n'étais pas revenu ici, preuve que tout allait bien. Les jours passent et ne se ressemblent pas, et chaque minute passée est irrattrapable. Chaque minute passée, chaque minute du passé, chaque minutes d'un passé très proche.
Mais il a fallu qu'elles parlent. Mais il a fallu que ces mots assassins sortent de ces bouches trop maquillées. Il a fallu qu'une gêne naisse d'une phrase de trop. Il a fallu que l'on s'amuse et se rapproche pour devenir coupables. Si chaque jour qui passe doit se passer ainsi, ce sera sans moi, je n'ai ni l'envie ni le courage de devoir affronter froideur et gêne, juste parce qu'une bande de commères mal lunée ont parlé de moi. Je  ne veux pas perdre ce que j'ai, juste parce que la maturité est encore trop rare dans ce bled en chantier. Je n'ai pas envie de devoir penser deux fois à ce que je vais dire, la spontanéité est bien trop précieuse. Je ne désire pas avoir à cacher que j'apprécie quelqu'un. Je crie face à toutes ces maladresses, qui lui font et feront mal plus qu'à moi. Aujourd'hui, je me doit d'être fort pour tout ceux qui ne le seront pas, et on m'impose ça. La honte la consumait ce matin, et il a fallu qu'une nouvelle tartine lui soit imposée. J'ai mal pour elle, parce que dans les deux cas, qu'elle croit ou qu'elle veuille, il n'en est rien, et cette brochette de futilités la consumera, autant qu'elle consume le peu de raison que j'avais retrouvé. Cette après-midi, je hurle. J'exulte. J'exprime toute la détresse que j'éprouve face à cette situation que je ne pensais pas possible. Que je pensais sortie de l'envisageable...


" Les lacets, le gravier, et, dans l'air du soir
La Chrysler s'envole dans les fougères et les nénuphars "
La ballade de Jim, Alain Souchon



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