[Je me suis levé serein ce matin. Comme apaisé, après avoir torturé mon esprit la vieille avec toujours un des ces films qui me cassent le moral. Je me suis réveillé en accord avec moi-même, pour une fois, et j'ai réalisé qu'aujourd'hui, j'avais arrêter de ma cacher. J'ai laissé ce petit grain de folie qui me caractérise sortir, germer. Je l'ai laissé grandir, et montrer que je suis un autre. Mais cette état a été de courte durée, puisque je retombe d'encore plus haut cet après-midi. J'ai goûté à cet état génial, celui où l'on assume, et où l'on assumerais tout. J'aimerais tant pouvoir être ainsi chaque jour, pouvoir laisser cette part de moi, la vraie part de moi, s'exprimée. J'aurais tant voulu savoir comme leur dire. J'aimerais tellement savoir comment leur dire.
Je me suis levé serein ce matin. J'ai compris qu'avoir beaucoup de rien revient à ne rien avoir. J'ai accepté le fait de ne pas être autrement qu'eux. J'ai admis que tout le monde ne parlais pas toujours de moi, et pas toujours en mal. Ce matin, j'avais bouché le tonneau, et j'ai commencé à le remplir. Seulement j'ai vite déchanté, lorsque j'ai vu que je l'avais bouché avec du vide, et qu'il fuyait toujours. Je suis resté dans l'ignorance de ma condition, dans le déni de ce qu'est ma vie, et ça m'a fait du bien, beaucoup de bien. J'ai accepté d'être qui je suis, comme une avant-première, comme pour goûter à ce que devrait être ma vie. Et puis j'ai compris que rien n'avait changé, lorsque les larmes ont perlées sur ma joue froide, et que j'ai entrevu ma solitude habituelle. Je pense pouvoir le dire, ce matin, j'étais heureux. Peut-être était-ce dans l'illusion, mais je l'étais néanmoins.
Je me suis réveillé serein ce matin. J'ai accepté ma condition, première étape avant de la dévoilée. J'ai enfin compris que ce n'était pas de ma faute, mais de la faute de personne, puisqu'il n'y avait finalement pas de mal. Je me suis avoué à quel point ça avait été dur, et à quel point ça le sera encore, mais j'ai réalisé que tout est plus facile dans la vérité, parce qu'on sait. Me cacher ne me conviendra bientôt plus, et j'aurais alors à faire la chose la plus difficile de ma vie, parce qu'elle est indispensable à mon bonheur. Il s'agit ici d'une condition nécessaire. Peut-être pas suffisante, mais nécessaire malgré tout. Une étape à passer, mais que je ne pense pas pouvoir passer aujourd'hui, parce que je viens à peine d'accepter qui je suis. Il est trop tôt pour affronter le monde. Il est trop tôt pour sortir du placard comme on dit. Il n'est pourtant pas trop tôt pour entrouvrir la porte...]
Je vous aurais écris ça, si je n'avais réalisé à quel point je me trompe. Je vous aurais bien écris ça, si je n'étais pas toujours en colère. Vous auriez pu lire ça, si je n'avais pas toujours cette peur de moi-même et des autres. Vous auriez pu applaudir, si je n'avais pas réalisé la distance qui me sépare encore des gens normaux. Vous auriez pu conclure que j'allais mieux, si ça avait été le cas.
"Qu'est-ce qui est faux dans la colère ?"
"Pour désespérer, il aurait fallu espérer un jour."