Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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J'ai reçu ma carte étudiant. Il faut que j'aille à la poste chercher mon permis. Il me reste une semaine de centre à faire. Je pars dans 7 jours pour me chère Bretagne. Je parviens doucement à me changer, aujourd'hui en est la preuve. J'ai englouti un kilo de m&m's. J'ai fais un cauchemar cette nuit. Je n'ai pas pleuré depuis 3 semaines. J'ai peur pour elle. J'ai besoin d'en parler. Je me sens seul. J'ai envie de faire des bêtises. J'ai fini mon planning d'activités pour la semaine. J'ai été payé. J'ai mal aux reins. Je dors beaucoup trop. J'ai pas tellement envie d'y aller. J'aime pas conduire la Dolly-mobile. Je vais bientôt reprendre l'entraînement physique.  Je rêve d'émancipation. Je veux acheter une enceinte bluetooth. J'ai beaucoup trop écouté de Zazie. Je vais pas me coucher tôt cette semaine. Je sais toujours pas danser la valse. J'aurais bien voulu avoir un peu plus de force. J'ai envie qu'on se reparle comme avant, mais ça n'arrivera probablement pas. J'ai chaud. J'ai acheter un sac pour la rentrée. J'ai reçu un texto d'un ami du collège. J'ai pas encore trouvé de cadeau de 18 ans pour une autre. Je supporte toujours pas Stromae. Je ne sais pas quand reprendront mes entraînement collectifs de basket. J'ai peur de ne pas pouvoir reprendre la danse. 

Mais à part ça, rien à signaler.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo1180.jpg[C'est un peu comme si chacun de mes jours se déroulait à Halloween...]

Cela fait maintenant trois semaines que le centre bas son plein. Il m'en reste donc deux à faire, avant que  les vacances ne commencent vraiment. Je n'ai pas tellement envie de partir, pour être honnête. Chaque jour sans rien dire est une torture supplémentaire, et ma mère commence à devenir vraiment oppressante avec ses foutues questions... "Tu nous présente une fille quand ? Je veux être grand-mère moi tu sais ? T'as une copine en ce moment ? Tu nous la présenterais quand même ?"... A devenir fou.

Fou de rage, de colère et d'amertume. Fou à lier. Et peut-être fou tout court. Soit elle sait et elle tente en vain de me faire dire quelque chose qui la rassurerait ou qui me ferais mourir, soit elle ne sait pas et elle tente toujours en vain de me faire "réagir". Je ne pense pas qu'elle soit capable d'imaginer le calvaire qu'elle me fait vivre en ce moment, avec ses accès de dépressions et de larmes à peines dissimulées, avec ses questions insupportables et ses plaintes journalières. Je ne peux pas lui en vouloir, mais je constate que nous sommes à des années lumières l'un de l'autre, et surtout que je suis le seul de nous deux à le constater. Elle est toujours persuadée de me connaître par coeur, que je suis toujours son fils de dix ans. Sauf que les choses ont évolué, et que j'ai grandi. Je ne sais pas si elle perçois le chemin que j'ai parcouru, celui qui se dresse devant moi, et tout ces moments qu'elle ne soupçonne  même pas, à haïr le monde, à cracher tout le venin dont j'étais capable. Je ne sais pas non plus si elle comprend qui je suis vraiment, et les raisons qui me poussent à me blinder et me garder de bien des mots. Elle ne connaît sûrement pas la source de toute cette rancoeur que je déverse, et que ma famille persiste à appeler de l'aigreur. Ils me voient comme capable de la pire des cruauté, alors que je suis probablement meilleur qu'eux tous réunis. Ils me pensent fort, sans ressentiment, presque insubmersible, alors même que j'écope pour la même fuite depuis 6 ans. Je ne sais pas si toutes les familles sont comme la mienne, mais probablement que je n'échangerais pour rien au monde malgré tout. Parce qu'il y a une chose qu'ils savent faire malgré tout, c'est m'aimer et me protéger (du moins ils le pensent) au mieux de ce que la vie peut réserver.

Cela fait maintenant trois semaine que le centre a commencer, comme je vous l'ai dit. Et il semblerait que les choses reprennent leur cours, même là-bas. Tout rentre dans l'ordre, une fois de plus. Je n'ai plus rien à exécrer depuis une semaine, alors je replonge doucement dans mon propre tourment. J'ai d'ailleurs rêvé à plusieurs reprise du moment fatidique, avec différents scénario. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis inconsciemment convaincu que ça va mal finir. 
J'en suis à ne toujours pas trouver le courage de le dire à mes soeurs, qui sont pourtant plutôt de mon époque. J'en suis donc au même point qu'il y a 6 ans, à ceci près que j'en ai parer à 3 amies, et pas une de plus. Je ne sais pas trop si je devrais le dire aux autres, nos chemins sont tellement éloignés maintenant, ils ne comprendraient probablement pas. Et quand bien même ils comprendraient, que cela peut-il bien leur faire ?

Pourquoi faudrait-il toujours vouloir changer les choses qui vont bien, en parlant de petit secrets personnels ? Pourquoi est-ce que moi, nous, avons à parler de ça, alors que des milliards d'autres non ? Pourquoi je n'arrive pas à me débarrasser de tous ces tourments que je créer de toute pièce ?

Une seule chose est sûre, c'est que je suis seul dans la bataille, et qu'elle n'intéresse personne d'autre que moi. Et se battre seul, croyez moi, c'est douloureux, surtout quand on ne sait pas vraiment qui est l'ennemi à combattre.

Je-tue-il

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Laisser le soleil briller.

J'ai des millions de choses à vous dire. Des milliers de points à aborder, de pensées à éclaircir. Des kilotonnes d'anecdotes et de sentiments à partager. De grandes, très grandes joies. Des peines, à peine dissimulées. Seulement les mots me manquent pour aborder tous ces sujets qui ont fait ma vie depuis la dernière fois.
D'abord, je l'ai fait. Et oui, il semblerait que c'était évident pour tout le monde, sauf pour moi. J'ai bien compris que l'évidence était souvent dans les yeux des autres. Alors je peux désormais le dire, j'ai eu cette mention très bien à mon BAC Scientifique. J'ai enfin eu cette mention très bien, avec tout ce qu'elle peut représenter. Elle est mon ticket gagnant, mon droit à prétendre diriger ma vie comme je l'entend. Je suis officiellement la personne s'en étant le mieux sorti au lycée, étant le seul à avoir obtenu cette mention. Ca peut paraître banal, prétentieux ou incompréhensible, mais c'est la reconnaissance de toute cette pression, le faire au moins aussi bien. Sauf que moi je ne fais pas aussi bien, je fais mieux, parce que je veux obtenir le droit de faire ce que je veux. Je ne pense pas que vous puissiez réaliser à quel point cette nouvelle m'a rendu le sourire. J'ai obtenu le droit de sortir des griffes des autres, parce que je suis officiellement de ceux qui pourront dire toute leur vie qu'ils l'ont fait.
Et puis le centre de loisirs a commencé également. Je suis un peu frustré pour le moment, mais les choses se décanteront petit à petit. On a fait que les 4 premiers jours, il est donc normal que j'ai l'impression que rien ne va, simplement parce que jusqu'à aujourd'hui rien n'allait vraiment. L'important reste que les enfants s'amusent, que j'adore les voir rire et jouer. L'important reste que j'obtienne la même chose que l'an passé, la certitude d'avoir fait le bon choix. Aimer des enfants et se faire aimer en retour, peut-être que finalement, c'est bien là que je trouverais de quoi combler la solitude qui me lacère. Le bonheur ne tient finalement qu'à un sourire, un petit pas de danse, les rires d'enfants, aussi vifs et agiles que les adultes, et souvent bien plus sages. Ils apprendront la perversion bientôt, mais pour le moment, leur innocence est mienne, et leur bonne humeur également. Je suis fatigué, pourtant ça fait bien longtemps que mes batteries n'étaient pas aussi pleines. Leur joie et leur vie est communicative ; on ne se plaint pas lorsqu'on joue avec les enfants, simplement parce que même s'ils trichent parfois, ils n'en reste pas moins que c'est à nous de leur apprendre les règles. Le pouvoir de faire d'eux des gens bien nous est confié en partie, et c'est bien la seule chose qui compte.

Je garderais tout le reste pour moi, par pudeur et par crainte de craquer, alors même que je viens de partager le plus beau. Rester sur une note positive, pour une fois.
Portez-vous bien.

"All of our tears will dry faster in the sun, Shine your way"
Owl City- Shine your way

Je-tue-il

 Je vous accorde que je ne sais absolument plus où je vais et ce que je devrais être. Je ne sais plus quel costume revêtir le matin en me levant. C'est symptomatique chez moi lorsque je reste seul trop longtemps, je revis inlassablement ces crises identitaires. Je ne sais pas ce que je devrais dire, faire ou penser samedi soir, je ne sais pas plus si j'arriverais un jour à déterminer le bon comportement. J'ai l'étrange sensation d'avoir réussi à ne plus être amer, mais je reste seul et angoissé. Je continue à ne pas voir l'avenir sereinement, à ne pas parvenir à me débarrasser de celui qu'ils pensent que je suis. Je reste ce personnage ambivalent, dont on ne saurait présumer lorsqu'il arrive de la réaction qu'il arborera, parce que moi même je ne suis pas sûr de savoir comment je réagirais. C'est comme un bateau accroché à un port qu'il doit quitter, il aura beau prendre le large, il reviendra toujours à quai temps qu'il n'aura pas défait le noeud. Seulement je ne suis pas sûr de savoir où est ce noeud, ni même de vouloir le défaire... Je m'enfonce lentement dans une vie que j'exècre, mais avec une sorte de résignation latente dont je pensais qu'elle ne me caractérisait pas. Peut-être me suis-je fourvoyé, peut importe en fait, je suis simplement las de ne pas aller aussi vite que mon esprit me le permettrait.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/20140413183748.jpg[J'ai beau tenter le renouveau, il tarde à venir...]
 
Allez, comme ça se sera dit. J'ai fini hier mes épreuves de BAC, et Dieu seul sait à quel point ce fût laborieux. Je savais tout, parfaitement, mais je n'ai pas su me concentrer. Le problème ? J'avais la tête à tout ce que j'aurais déjà dû vivre, mais que je me suis empêché de faire, à toutes ces choses que je n'ai pas osées faire, à toutes ces vérités que je n'ai pas su dire. C'est clair, je ne peux m'en prendre qu'à moi même, et contrairement à ce que peuvent dire bien des lycéens, aucune épreuve n'était particulièrement difficile, j'ai simplement été mon seul ennemi. Et quel ennemi ! Je n'ai pas su finir les maths, je n'ai pas su lire la physique, je n'ai pas su comprendre la philo, alors même que j'étais capable de bien plus. Je le sais, je suis le seul à blâmer ; et tous ces gens qui me disent qu'ils ont confiance. Je ne sais pas trop quoi faire vis-à-vis d'eux. Les rabrouer serait stupide, et leur dire la vérité vain. Je rumine donc mon échec, que je juge personnel, en étant dans une humeur massacrante, dans une colère furieuse perpétuelle depuis mardi dernier. Une semaine que je revis mes démons des années passées, et donc que toutes ces douleurs, atténuées par le temps et la résignation, se ravivent. Une semaine que je me retourne la nuit, transpercé par la peur du vide qui se forme sous mes pieds. Mais il reste sûr que j'aurais mon BAC, mais il aura ce goût étrange de la frustration toute ma vie. Aujourd'hui je n'ai plus qu'à attendre, mais je reste persuadé que le résultat sera décevant, plus encore pour moi que pour tous ces gens qui pensent que tout ira bien. 
Je suis en colère vous savez. Je suis dans une colère noire, après tout ce qui peut être vivant sur cette Terre, et plus encore après moi. J'ai envie de me jeter contre un mur, juste pour me remettre les idées en place. J'ai envie d'oublier, et de croire que je vais m'en sortir avec les honneurs malgré tout. Seulement cette fois, c'est sans issue.

J'ai l'impression de les trahir à chaque fois que j'entends tous ces éclats de rire, en bas. Comme si j'allais poser une bombe dans une fourmilière, comme si je sacrifier leur bonheur sur l'autel du mien, je ne peux m'empêcher de ressentir toute cette culpabilité.Malgré tout, je reste déterminer à trouver ce que j'attend en vain cet été. Il ne m'est plus supportable de reste prostré dans mon coin, à attendre que le monde comprenne et qu'il me fasse ce cadeau. Il n'en est rien, si je ne bouge pas, personne ne saura jamais rien, et je n'aurais donc jamais rien. Certains diraient qu'il est temps, moi juste qu'il le faut. Ma liste l'exige, ma santé mentale aussi. Je ne sais pas si je trouverais les ressources nécessaires seul, alors je compte un peu sur elle, même si je ne lui ai encore rien dit. Je vais avoir besoin que l'on travaille sur moi, sans quoi je vais finir par exploser. Je sais pourtant que j'ai beaucoup à offrir, mais il faut présenter ce qu'il nous est possible de donner, sinon rien ni personne ne s'aventurera à explorer les méandres de mon esprit. Une fois de plus, c'est ma faute. Mais je compte bien réparer les erreurs du passé, simplement  parce que si l'on ne regarde que derrière, on oublie d'avancer.

Et puis j'ai envie de les avoir près de moi chaque jour, chaque instant, parce que je demeure dans ce sentiment de solitude. Je ne suis la priorité de personne, et en bon narcissique que je suis, ça me blesse. Ils sont tous là à étaler leur bonheur sous mes yeux, et moi j'essais de faire bonne figure. Volte face, il est temps de cesser de se morfondre. J'ai néanmoins envie que chaque jour nous reprenions nos longues conversation. J'ai envie de refaire leur connaissance. Et maintenant qu'elle m'a apprit que tout ce petit monde revenait dans mon espace vital, j'espère bien que les choses reprendront leur cour, et que nous envisagerons à nouveau l'avenir ensemble.

Et je me rends compte maintenant que je ne suis pas loin de demander la lune. Mais Oscar Wilde ne disait-il pas " qu'il faut viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles." 

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