(Tu m'en voudra sûrement, mais essaye de comprendre...)
Rien ne va plus. Non. J'ai le coeur en berne, la tête qui va explosée, et la rentrée demain. Je n'ai plus la force d'affronter le regard de tous ces gens, je n'ai plus envie de me lever le matin pour traîner dans des couloirs sombres et froid. Je n'ai plus envie de redevenir celui d'avant, mais je n'ai pas plus l'envie de rester celui que je suis maintenant. Je n'ai plus envie de voir le soleil se levé, pas tant que je n'aurais pas réussis à tout faire sortir. Hier soir, mes yeux humides ont ruisselé de perles salées, parce que tout va trop vite et, incompréhension, trop lentement. Le temps me défie, et moi, absolument introvertie, je souffre de ne pas pouvoir lui répondre.
Ca fait mal que de savoir que rien ne va, et de rien n'y pouvoir. Je suis ici, impuissant, à regarder le monde tourné, sans moi. Translucide. Et comme un enfant à qui on reprend son jouet, je ne sais plus quoi faire hormis me plaindre de tout. Je suis une larve, un larve puante de fainéantise et de douleur. Je suis à quai, pourtant j'ai le mal de mer. Et lorsque quelque chose s'arrange, une autre va la remplacée, plus douloureuse encore, plus frustrante, plus dur, plus soudaine. Dans l'histoire, je n'y comprend plus rien. Bagdad est propre et claire par rapport à ma vie.
Paraître, sembler ne pas avoir changer, mais être profondément bouleversé. Je ne suis plus rien de ce que j'étais, et ça me fait mal, parce que même si je gémissais sans cesse parce que rien ne m'arrivait, j'avais une identité, j'avais et savais à qui parler. Oui, pardon, mais hier soir je n'ai pas trouver oreille attentive, et j'en ai souffert, parce que se battre seul est bien trop dur.
Demain je retournerais voir ce monde qui me dégoûte. Demain je retournerais là où je suis le moins bien. Demain je retournerais là-bas, pour avoir un futur,
"Aux armes citoyennes, nos armes seront les larmes qui nous viennent des crimes sans nom..."
Aux armes citoyennes, Zazie