Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0441-copie-1.jpg[Narcisse, où la fascination de soi.]

Je ne sais pas trop où l'on va. De nombreuses choses se sont teintées de noir ces derniers jours. A commencer par le ciel de ma belle Normandie, qui fait couler sur moi sa pluie tiède et salvatrice. Je l'aime cette pluie, parce qu'elle a le dont de me laisser à mes pensées inavouées et insaisissables. Elle m'apaise aussi, parce qu'elle me montre ce qu'est la liberté. Je ne sais pas trop où l'on va, en effet, et il semblerait que ça n'inquiète que moi. Le ciel couvert s'est ajouté au froid, et les plantes du jardins pâlissent d'être sorties trop tôt. Le vent souffle dehors, emportant au loin les pensées haineuses, laissant place au calme de mon esprit. Mer d'huile ; tomber les barreaux, changer de bourreaux.
C'est stupide, mais je continue à penser qu'elle restera la femme de ma vie. Je continue aussi à ne pas vouloir entendre raison, à espérer, à y croire. Peut-être est-ce parce que depuis toutes ces années je suis le seul à ne pas pouvoir entendre des choses négatives à son propos. Je n'y peux rien, c'est comme ça, je continue à prendre sa défense. Rien ne pourra jamais faire taire cette voix qui me rappelle à quel point nous étions déjà antithétiques, mais à quel point nous étions bien ensemble. On ne faisait pas que se compléter, on se révélait l'un par l'autre. Je ne suis pas de ceux qui savent faire une croix rouge sur tant de temps et de souvenirs. Je ne suis définitivement pas de ceux qui abandonnent ses projets et ses rêves communs.
J'ai toujours fais preuve d'une bienveillance remarquable à son égard, mais elle ne l'a pas jamais vu. J'ai mené tant de combat pour elle, parce qu'elle étais simplement la seule avec qui je voulais passer du temps, mais elle ne l'a pas vu. Et je suis toujours persuadé qu'elle n'a jamais compris pourquoi je restais. Relation fusionnelle. Elle s'est toujours plus ou moins sentie agressée, et ça me faisais rire, parce qu'elle ne voyait pas tout ces sourires à demi-cachés que j'esquissais lorsque qu'elle me reprochais presque d'être encore là, d'être jaloux, d'être irréprochable.
Et elle continue aujourd'hui encore à penser que je lui en veux, que je la dénigre, que je la considère comme une moins que rien. Mais cette fois je n'ai pas ce sourire bienveillant qu'on ces amis inséparables, j'ai la larme à l'oeil, parce que je ne peux pas me résoudre à son indifférence. Elle le sait sûrement. Son silence m'est plus insupportable que ses cris. Ses points me sont plus insupportables que ses coup de sang. Je ne sais pas ce qu'elle s'est mis en tête, et pour sûr que cette fois elle n'a vraiment pas compris. Le monde n'est pas contre elle, je ne suis pas contre elle. Je suis probablement la personne qui émet le moins de jugement moral de toutes les personnes que je connaisse, mais elle l'a pris en contre sens.
Le temps a commencé par nous bouffer lentement, et nos instants ensembles n'en étaient plus. On s'est mis à ressasser le passé, par peur que l'avenir nous déçoive. On s'est éloigné doucement, sans trop se préoccuper des ressentis de l'autre, parce qu'on avait besoin d'avancer, et qu'on penser notre amitié intouchable. Seulement je réalise maintenant que l'amitié est une belle plante, vivace et  résistante, mais qu'à trop la laisser de côté, elle finira toujours pas faner. Elle a réussi à me culpabiliser, alors que l'on s'est une fois de plus mal compris. Ce qui faisait le charme de nos grandes discussions, c'était notre passion pour le sous entendu incompréhensible. J'avoue que j'en use à plus que de raison, mais j'ai toujours eu tellement peur de donner les clefs de mon esprit. Elle a réussi à me culpabiliser, et à me faire endosser le rôle du méchant garçon égoïste, même pour moi. Sauf qu'avec un peu de recul, je constate que c'est à trop vouloir en faire pour l'autre qu'on s'est tiré une balle dans le pied. 
On s'en est toujours tant voulu pour rien, à se tenir rigueur de choses qu'on ne pouvait pas voir. On a poussé le vice jusqu'à espérer que l'autre comprenne sans même lui parler. Je réalise que j'en ai beaucoup trop demander, et probablement qu'elle m'en a trop demander. Je constate que malgré tout on ne sait pas ce que les gens pensent, à moi qu'ils ne nous le dise.
Elle ne se doute pas du mal que je peux ressentir, et je pense que je ne mesure pas à quel point elle souffre aussi chaque jour pour bien d'autres raison. Et traîner autant de souffrance inutile à notre âge, c'est stupide. Nous avons jeter nos béquilles dans les eaux fâchées de la Manche, et on s'étonne de ne plus marcher correctement ? 
J'en suis maintenant persuadé, nous sommes tous les deux fous.
Et malgré tout j'ai peur que les choses ne changent plus, parce que nous sommes incapables de ranger nos egos et de prendre du temps pour discuter du mal réciproque et gratuit que l'on s'est fait.

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