J'ai regardé un film. Celui de trop. Celui où le happy-end pourrais être le mien. Celui qui cerne le problème, et que me met un grand coup de latte dans la gueule.. Celui qui, a l'instant présent, accroît ma douleur, celle que j'ai fait taire cette semaine en pensant à mes putain de cours. Cette douleur qui ne s'estompera pas de ci-tôt, surtout si je continue à me complaire dans le silence. Je me suis caché cette semaine, derrière les cours, les nouvelles, bonnes et mauvaises. Je me suis caché, derrière la basketball, parce qu'il me permet l'évasion, parce qu'il me montre la sortie de secours, le temps d'un match, d'un entrainement. J'en suis à l'étape où tout ce qui peut me faire oublier est bon à prendre, alors j'emmagasine des informations, politiques, sportives, culturelles. J'emmagasine, parce que je répond comme ça à la solitude et la peine. Certain boulotte des cookies au chocolat, d'autres courent pour faire sortir le surplus d'émotion. Moi, j'emmagasine n'importe quoi, pourvu que se soit cérébral, et que ça paralyse mes capacités émotionnelles.
Je m'abruti de vidéos sans grand intérêt, pour ne pas voir le film de ma vie. Je n'ai pas fais ce que j'avais à faire pour le lycée. Je procrastine, encore et toujours, jusqu'à saturation. Je dessine ce que je rêverais de faire, d'être. Parce que ma main est plus sûre que mon esprit. Et même si tout venait à se savoir, je ne souffrirais pas plus. Je me rends compte de jusqu'où je vais pour oublier. Je me rends comptes de ce que je ne suis pas moi-même, sinon 1 heure par semaine, si elle en a le temps, et si elle veut bien en parler. J'ai besoin d'en parler de vive voix, comme la semaine dernière, lorsque, les yeux fermés, je contenais les larmes de douleur que risquaient de couler sur ton genou meurtrit. J'ai besoin qu'on me rassure, souvent, parce que je n'ai pas cette confiance en moi que certain pensent que j'ai. Mascarade. Je ne suis que l'ombre de moi-même.
Je fuis la réalité, à travers les écrans, les pages, les autres. Je garde mon identité pour moi. J'aurais tant de choses à dire, mais j'ai tellement peur. J'ai tellement de peurs ; qu'on remplace la solitude volontaire par la solitude involontaire, qu'on remplace le mensonge par la rancoeur, qu'on remplace l'amour par le dégoût. Je m'invente un monde, chaque soir, où je serais le seul qui sache comment doivent se faire les choses. Je m'invente un monde, avec toi et seulement toi. Je m'invente, parce que je n'existe pas vraiment.
I want a home...