Alors comme ça, on pense que je me complais dans ma situation, mon mensonge ? Parce que ça serait plus facile ? Parce que rien ne changerait ? Parce que ça me rassure ? Franchement, qui pourrait croire ça ? Alors comme ça on pense que je n'assume et n'accepte pas ? Parce qu'il est trop tôt ? Parce que je suis trop exigent ? Parce que je ne suis pas comme ça ? Sincèrement, qui pourrait croire ça ? Alors comme ça on pense que je n'ai peur que de moi même ?Parce que je suis le seul à savoir qui je suis ? Parce que je suis le seul à savoir comment me détruire ? Parce que je suis le seul à savoir ce que je veux ? Réellement, qui pourrait croire ça ?
Et pourtant il y a quelque chose qui sonne vrai. Il y a quelque chose qui m'a frappé en plein coeur. Je ne fais ça qu'à défaut de mieux. Lorsque le monde m'en voudra, là je pourrais parler, parce que je sais trop bien ce qu'est de s'en vouloir. Probablement que tu as raison sur toute la ligne et probablement que je le sais aussi. Mais alors comment ? Comment changer les choses, accepter, assumer, arrêter de me faire peur ?
Il y a quelque chose qui, fondamentalement, m'échappe. Trop jeune ? Trop con ? Trop intransigeant ? Et pourquoi aurais-je besoin de plus de temps que tous ces autres, là, dehors, alors que j'ai toujours été le premier, partout, pour tout ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça tombe sur moi, surtout. Et tu me dis que les choses ne sont compliquées que parce que je veux qu'elles le soient. Et tu me dis que je suis la dernière barrière qui retient mes mots. Et je te dis que tu as totalement raison.
Mais comment, moi, dans tout ce joyeux bordel, je le comprends ? Comment est-ce que je peux sortir de ce cercle où, quoi qu'on en dise, tout va bien, sauf ça ? Dis moi, comment je fais pour annoncer ce genre de chose ? Je prends mon courage à deux mains et je l'écris, je le hurle, je le murmure dans une larme éhontée ? Dis moi, comment je canalise toute cette colère que je contiens ? Et dis moi, pourquoi avoir laisser tout ça s'accumuler ?
Désolé mais je t'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir les réponses. Je sais, c'est profondément stupide et injuste, mais je ne l'ai pas décidé non plus, et ça ne m'empêche pas de t'aimer quand même, à ma façon, en silence, et sans effusion de paroles préétablies.
Quoi qu'on en dise, on a bien fait de se voir et de laisser les choses se faire, en crevant l'abcès le plus tôt qu'on le puisse. Peut-être que ça nous aidera à grandir.
A mon plus grand désarroi, tu as raison sur toute la ligne. Et même si ça fait mal de l'entendre, ça fait du bien de le comprendre.
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