Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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Je regarde la nuit par la fenêtre. Le bruit calme et paisible d'une nuit de printemps. Je ne vois pas la lune d'ici, juste le noir du ciel, et les quelques lampadaires qui ponctuent les bords de routes. Routes que je ne voient pas non plus, cachées par les arbres des voisins, la haie dense du stade. Je ne peux qu'essayer de voir à travers les lignes, comme d'habitude. Cette belle nuit fraîche, salvatrice, écrase de son empreinte la ville ensommeillée, qui tranquillement bascule vers demain, sans trop se soucier des mes états-d'âme, de mes pensées, bercées par le clignotement des antennes relais, au loin. 
 
J'ai bien eu confirmation que la soirée sera belle, et j'ai maintenant peur de fondre en larmes en la revoyant. Larmes chaudes d'une émotions banale, juste un manque comblé, une amitié ressuscitée. Je dois dire que j'avais la gorge nouée en revoyant toutes ces photos, en repensant à tous ces petits moments, que l'on a jalousement garder pour nous. Je me rappelle aussi de tout ce qu'on s'est dit, et de tout ce qu'on ne s'est pas dit : tout ce que je n'ai pas dis. De toutes façons, ça ne sera pas le moment, mais je commence à croire que je n'ai pas si envie que ça d'assumer, parce que pour le moment, c'est plus facile pour moi, comme pour les autres, dont elle. Elle qui ne mérite pas d'être mise dans la confidence, juste parce qu'elle a d'autres chats à fouetter, pas parce qu'elle n'en est pas digne. Et puis à quoi ça rime de le crier sur tous les toits ? Ceux qui, comme moi, essaient d'exister autrement, ne cherchent pas à ce que l'on pénètre dans leur jardin secret. 

Mis à part toute cette route inhabituelle, je continue à tenter d'exister. Tous les moyens sont bons, mais je sens bien que rien ne bougera jamais si je ne me fais pas violence seul. J'attends juste que toutes ces échéances soient passées. C'est décidé, cet été, je revis. Je commence à réfléchir à tout ce que je pourrais faire, avec quelqu'un, ou sans. Je ne cherche plus à vivre à travers leurs yeux, puisque j'ai les miens, et que de toutes façons, on n'est jamais mieux servit que par soi-même. Seulement même à mes yeux la bataille n'est pas gagnée. N'empêche que je ne laisserais plus mes démons me hanter chaque nuit.

Ce soir je me couche serein, parce que je pense avoir fait ce qu'il fallait, et que plus m'aurait été impossible. Il y a certaines choses sur lesquelles nous n'avons pas de pouvoir, et je pense et travail sur le fait que s'en libérer revient à se libérer. Parce que l'on reste notre pire ennemi. 

Tu peux feindre l'indifférence,
tu ferais mieux d'enregistrer
le regard noir que j'te balance.
Ce soir ce sera vraiment le dernier.
Dans tes pupilles - Marianne James

Vos réactions.

Splach !

Par maud96 le Lundi 16 juin 2014 à 23:16
Reprendre la main, et tenter de se refaire et d'exister, un beau projet de vacances... Je te souhaite d'y réussir !
... et merci de ton passage
 

Splach !









Commentaire :








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