Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/avatar-copie-1.jpg(Ouais, je sais shooter main gauche aussi.)

P
lus je devrais me sentir mal, plus je me sens serein. Pas heureux, serein. J'avance en relativisant, en observant, sans trop me poser de questions. Etat semi-comateux, dans lequel je me complais, parce que je ne sens rien. Les mauvaises nouvelles pleuvent, et je reste là à entendre, sans comprendre, parce qu'il est moins douloureux de prendre les choses de loin. Le temps s'écoule, bien loin de tous ces sentiments qui m'habitaient, il y a quelques temps. La fatigue a engourdie mes sens, elle a paralysée ma vie. J'avance malgré tout, parce que je ne veux pas être de ceux de la fin de la file, parce que je veux rester devant, pour le moment où je me réveillerais. Cette sérénité s'apparente surtout à du recul. Je n'ai plus le temps ni la force de savoir ce que pensent les gens, ni même de savoir ce que je pense moi. Pas tellement de la sérénité finalement, plutôt de la lassitude tellement envahissante qu'elle obstrue toute possibilité émotionnelle. 
Au final, inquiétudes balayées d'un revers de manche, parce qu'une fois la machine relancée, elle s'avère incontrôlable pour eux. Je suis une machine. Une machine qui se doit d'être à 100% chaque jour de sa vie, parce qu'une panne lui serait fatale. J'ai ma place, pour la simple et bonne raison que je la mérite. Dix ans de travail, sa paye, et les interrogations sont terrassée par le souffle chaud du savoir-faire.
Je ne sais plus trop quoi faire. Je n'ai aucune motivation, aucune envie. Mon état comateux me fais survivre, sans me laisser le temps de vivre. Je ne me rend plus bien compte de ce qui m'entoure. Pour être heureux faut-il être lucide ? Je pense que oui, parce que je n'ai jamais été lucide, et que je n'ai jamais touché le bonheur dans la durée. Aujourd'hui, je ne suis pas en accord avec moi-même, alors comment espérer aller mieux ? Il reste du chemin à parcourir, mais il s'avère que j'ai probablement déjà fait le plus dur...

Je suis brûlé.

Je-tue-il

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J'ai regardé un film. Celui de trop. Celui où le happy-end pourrais être le mien. Celui qui cerne le problème, et que me met un grand coup de latte dans la gueule.. Celui qui, a l'instant présent, accroît ma douleur, celle que j'ai fait taire cette semaine en pensant à mes putain de cours. Cette douleur qui ne s'estompera pas de ci-tôt, surtout si je continue à me complaire dans le silence. Je me suis caché cette semaine, derrière les cours, les nouvelles, bonnes et mauvaises. Je me suis caché, derrière la basketball, parce qu'il me permet l'évasion, parce qu'il me montre la sortie de secours, le temps d'un match, d'un entrainement. J'en suis à l'étape où tout ce qui peut me faire oublier est bon à prendre, alors j'emmagasine des informations, politiques, sportives, culturelles. J'emmagasine, parce que je répond comme ça à la solitude et la peine. Certain boulotte des cookies au chocolat, d'autres courent pour faire sortir le surplus d'émotion. Moi, j'emmagasine n'importe quoi, pourvu que se soit cérébral, et que ça paralyse mes capacités émotionnelles.
Je m'abruti de vidéos sans grand intérêt, pour ne pas voir le film de ma vie. Je n'ai pas fais ce que j'avais à faire pour le lycée. Je procrastine, encore et toujours, jusqu'à saturation.  Je dessine ce que je rêverais de faire, d'être. Parce que ma main est plus sûre que mon esprit. Et même si tout venait à se savoir, je ne souffrirais pas plus. Je me rends compte de jusqu'où je vais pour oublier. Je me rends comptes de ce que je ne suis pas moi-même, sinon 1 heure par semaine, si elle en a le temps, et si elle veut bien en parler. J'ai besoin d'en parler de vive voix, comme la semaine dernière, lorsque, les yeux fermés, je contenais les larmes de douleur que risquaient de couler sur ton genou meurtrit. J'ai besoin qu'on me rassure, souvent, parce que je n'ai pas cette confiance en moi que certain pensent que j'ai. Mascarade. Je ne suis que l'ombre de moi-même.
Je fuis la réalité, à travers les écrans, les pages, les autres. Je garde mon identité pour moi. J'aurais tant de choses à dire, mais j'ai tellement peur. J'ai tellement de peurs ; qu'on remplace la solitude volontaire par la solitude involontaire, qu'on remplace le mensonge par la rancoeur, qu'on remplace l'amour par le dégoût. Je m'invente un monde, chaque soir, où je serais le seul qui sache comment doivent se faire les choses. Je m'invente un monde, avec toi et seulement toi. Je m'invente, parce que je n'existe pas vraiment.

I want a home...

Je-tue-il

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Mardi 14 H 30. La cloche a sonné. Il est temps. Temps de ressortir trousse, stylos, cahiers, agendas, et connaissances. Il est temps de reprendre le chemin long et ennuyeux du lycée. Pour la grande dernière. Je n'ai pas à me plaindre dans l'ensemble, puisqu'il s'avère que je ne serais pas totalement seul. Toutes les conditions sont réunies pour que mon BAC soit acquis de façon tonitruante, si tant est que j'accepte de me remettre au boulot. Il le faudra bien, puisque j'ai été jeté dans le grand bain dès le début.
Je ne sais pas si j'arriverais à tenir mon rang cette année. Que se soit en cours ou bien au basket. Je ne ais pas si j'aurais la force d'excellé, une fois de plus, sur tous les tableaux. Probablement qu'il me faudra plus de temps que les autres fois pour y arriver, et sûrement que j'en sortirais encore plus éreinté, mais j'ai confiance, confiance en moi. Et malgré toutes les paroles blessantes qui pleuvent sur moi ces derniers temps, je leur collerais ma mention en travers de la gueule, parce que je vaut mieux qu'eux. Je les emmerde, tous, parce qu'ils représentent exactement ce que me fait garder le silence : la connerie et l'amertume réincarnées.

J'enverrais mon dossier pour mon inscription à mon stage de perfectionnement BAFA prochainement. Si tout se passe bien, fin octobre, ma formation sera terminée. Si tout se passe bien, j'aurais mon BAFA complet début 2014. SI tout se passe bien, cette année je défonce l'écran, et je sors du placard.

Bref, la rentrée, c'était mardi.

Je-tue-il

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Mardi je rechausserais mes baskets. Il sera temps de reprendre le cours normal de nos vies, consumées à petit feu par ce qu'on appelle le lycée. Cahiers, stylos, examens. Enfermement. Je retrouverais ma cage dorée, cela même où j'ai passé une année pitoyable l'an dernier. J'y retourne à contre coeur, pour la dernière année, je l'espère. On remet une pièce, et la partition repart. Dans la même prison la même rengaine, perpétuelle mascarade, perpétuel festival. Tomber les masques. Il sera temps d'espérer, dans un an, avant un nouveau saut dans le vide. Il sera temps, vraiment.
J'ai passé des vacances toutes en contraste. Juillet, premier boulot, premières échéances, premiers enfants. Août, vacances, Bretagne, mais aussi lent retour à la réalité, ma réalité. Rancoeur cachée derrière un pot de fleur, retrouvée à la volé, un soir où je noyais mon regard dans un film trop porté sur le sujet. Noir. Blanc. Rien ne c'est véritablement arrangé, et je ne pense pas que ces deux derniers mois aient atténué mon aversion pour les cours. Je ne suis pas reposé. Je ne suis pas serein. Je ne suis plus moi même. Malgré ça, l'on me dit que tout ira bien, parce que ça va toujours bien. Incertitude, appréhension. Réinitialisation, on reprend les mêmes protagonistes pour rejouer la même scène, après deux mois de tentatives, vaines, pour oublier.
Mardi sonnera le début de la fin de ce que je pensais être une nouvelle ère... On ne s'arrête pas à 2 tiers du chemin. Et puisqu'il reste 1 tiers à passer, je m'accrocherais. Pas pour moi. Pas pour eux. Pas pour vous. Je m'accrocherais, par principe. Je m'accrocherais, par orgueil. Je m'accrocherais, par espérance. Espérance que l'année qui arrive ait son lot de très bonnes nouvelles, son lot de bonheur, son lot de vie.

Thought of you.
 

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