Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

 
http://avant.premier.cowblog.fr/images/006-copie-1.jpg Une idée
 Un dessin
 Un projet
 Une envie
 Un site pour y donner vie.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0708.jpgUn beau jour, la flamme s'éteindra, comme toutes les autres...

 Si l'on me demandait ce que je ressent, je n'arriverais plus à le dire. Et si, malgré toutes les déceptions et les désillusions, on me demandait a qui vont ces mots, je répondrais comme il y a 4 ans. Mélange de frustration, et de peur. Paralysé.
Peur de ce que les gens penseront, de ce qu'ils diront lorsque j'annoncerais mon départ. Peur de ce que cela me réserve de plus, bonheur ou malheur, joies ou peines.  Peur, tout simplement, quand je vois le monde dans lequel nous vivons : puisque tout est une affaire de mode, j'ai bien peur que ce soit le tour de la tolérance de l'être, et c'est bien cela qui me fait peur. Le monde tourne, inévitablement, nécessairement, mais il ne tourne plus rond. Pourquoi, aujourd'hui, faudrait-il être populaire pour exister ? Pourquoi, désormais, faudrait-il vivre dans un pavillon de banlieue, avec trois gosses, une télé immense, internet, une famille ? Pourquoi faudrait-il n'exister que dans les yeux des autres ? Je ne suis pas de ce monde là. La raison, ma raison, m'ordonne de ne pas accepter cette réalité, parce qu'elle n'est pas viable. Les gens ne se parlent plus. Ils ne se connaissent plus. Ils ne regarde plus le monde avec émerveillement, seulement leurs nombril, et ce qui pourrait bien se dire de ce -dernier dans les bouches des autres.
Aujourd'hui, plus personne ne regarde les étoiles. Aujourd'hui, pour vivre, il faut être comme tout le monde...

La différence n'existe plus, l'individu non plus, puisque chaque chose est une copie d'une autre...

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/GDT.jpg
« A quinze ans on ne sait pas grand-chose, on gobe encore, mais la graine de révolte germe doucement. »
Bernard Giraudeau
 
 
A quinze ans, on écrit partout qu'on emmerde le monde et la société. Mais c'est passé cinquante ans qu'on le pense véritablement.
Le coeur véritablement révolté n'est pas celui de la jeunesse, candide, qui ne connait rien. Le coeur véritablement révolté n'est pas celui qui ne sait pas, qui n'a rien de connue contre quoi se révolter. A quinze ans on se révolte contre le monde, parce qu'on peut le faire, parce qu'on a pas moyen de le changer. Le véritable révolutionnaire ne veut rien de plus, il veut tout en mieux. L'âme, à quinze comme à trente ans, ne sait pas où elle va. On ne se rebelle véritablement que lorsqu'on a la possibilité de changer les choses, sans le savoir. La révolution, aujourd'hui, n'est finalement que la justification de l'abandon. La nuance est subtil entre révolte et révolution, et à quinze ans, on ne sait pas...
Le coeur se révolte véritablement à cinquante ans, lorsque la vie a montré ses plus laides facettes. La raison prend plus de place lorsque la révolte est justifiée, par un excès d'expérience, par une nouvelle force, donnée par le temps, qui fait de la conviction une possibilité et non plus un idéal. A cinquante ans, on sait contre quoi lutter, on sait que frapper fort n'est pas la véritable solution. A cinquante ans, on se révolte contre le monde, parce qu'on sait le faire, et parce qu'on a appris à lui parler et se foutre du diable comme du froid. C'est lorsque l'homme est sage qu'il se révolte contre ce qu'il a construit, parce que c'est quand l'homme est sage qu'il sait ce qu'il y a de mieux à faire.
Georges Bataille a dit que "le coeur est humain dans la mesure où il se révolte", et c'est bien à cinquante ans que l'on devient humain. L'avant est la construction de l'humanité, l'après l'exercice de la révolte. On ne naît pas humain, on le devient, mais par mimétisme on cherche à l'être bien avant de pouvoir le devenir. Alors on se révolte, contre un système qui n'est pas le notre, et que nombre de génération a déjà remodelé. On attendra alors cinquante ans, pour comprendre le vrai sens du remodelage, les véritables tentatives. On attendra alors la sagesse de l'Homme, pour changer le futur de nos enfants, qui changerons eux-même celui des leurs. On attendra alors d'avoir appris de la vie, pour vouloir la rendre moins misérable. On attendra tous cinquante ans pour penser nos mots, révoltés, et pour voir le bout du tunnel qu'est l'insurrection.
Si l'on ne croit que ce que l'on voit, alors on ne peut se révolté contre rien à quinze ans. Et puisque l'on ne connait rien à quinze ans, même pas ce qu'est l'amour, puisque seule l'habitude connait ses limites,  rien ne permet la révolte, sinon la douleur d'une passe dont on rira plus tard, lorsqu'on aura cinquante ans, et la sagesse qui accompagne les années. L'Homme est comme le vin, il se bonifie avec le temps, jusqu'à être délicieux et subtil, et jusqu'à comprendre le sens de ses pensées.


Et l'Homme se trompe, encore et toujours, par excès de vanité, sur ce qu'il a, peu, et pourra changer.

Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/Photo0340.jpg
Prendre son courage à deux mains, acheter un billet d'avion et partir, loin.
Prendre les seuls vêtement qu'on porte, embarquer pour un autre voyage.
Brouiller les cartes, repartir de zéro, ailleurs.
Inventer de nouvelles règles, pour un nouveau jeu.

J'aurais aimé, j'aurais voulu, mais je n'ai pas pu.

<< maintenant | 1 | 2 | avant >>

Créer un podcast