(Aujourd'hui, il neige dans mon coeur.)
Un an a passeé, et l'heure des conclusions est arrivée. Vous savez, cette conclusion absurde qui ferme une année vide, mais pleine de superficialité. Vous savez, cette année d'observation, où tout ce qui vous entoure vous est inconnu. Vous savez, cette période durant laquelle, malgré toute vos espérances, vous n'avez pas tenu les promesses que vous vous étiez faites. Sûrement que vous savez.
Une année entière où le sang n'a cesser de couler dans mes veines étroites. Un an que le lycée, celui dont j'espérais tout, m'a ouvert ses portes, et a fermer mon coeur. Ce bâtiment froid, insalubre, remplie de l'odeur infecte du savoir et de la méprise. Cette ambiance anormalement studieuse au début, et puis le travail laisse place à la vie, rendant les joues des lycéens roses de bonheur amoureux, pour certain, et de plénitude spirituel, pour d'autres. Et moi, dans tout ça, j'ai regarder le monde tourner, sans moi. J'ai vu à quel point les gens n'évoluaient pas toujours dans le bon sens, et j'ai compris à quel point devenir imperméable aller être primordial. A ma grande surprise, cette étape fut un jeu d'enfant: j'avais déjà les remparts, ne manquait plus que les tours de garde. Et puis la méfiance fut défiée, déjouée, massacrée, puis réhabilitée après que certaines personnes soient passées outre les protections. Après tout, mieux vaut détester et lutter contre le monde à plusieurs, la solitude n'aurait rien arrangée.
Par la suite, ce sont les idées qui en prennent un coup. Pas tellement douloureux, seulement atrocement prévisible. La science infuse n'existe pas, alors personne n'a la bonne réponse. C'est là que le problème grandi, mon problème, et c'est là que ma vérité en devient un. Puisque les idées changent, la tolérance aussi en prend un coup. Ne dit-on pas que le monde des enfants est cruel ? Et bien on se trompe gravement. La seule chose vraiment cruel, ce n'est pas la méchanceté des uns, ni la méprise des autres, ce sont ces gens, ces personnes, aussi insipides que fades, qui n'ose même pas dire à leur chers chefs de bandes que se sont de sacrés connards. Parce que ces gens me font une peine immense, parce qu'être autant apprivoisé s'apparente à du harcèlement morale, et que bien des gens souffrent d'une absence totale de caractère, d'envie, et d'ambition.
Et puisqu'une année scolaire est composée de trois trimestre, finissons par le plus frappant, le plus navrant aussi: la maîtrise parfaite du mensonge volontaire et inutile ou encore l'hypocrisie à l'état brute. Non, il ne m'a pas fallu un an pour comprendre que tout ce ramassis de pécores étaient hypocrites, non, il m'a fallu un an pour le digérer, c'est tout. Parce que pour moi il est inconcevable de jouer avec quelqu'un comme eux le font. Alors on apprend vite les règles du jeu, et l'élève dépasse le maître en deux mois. Je ne pense pas qu'ils aient vraiment compris ce qu'il leur arrivait, puisque pour eux tout n'est que jeux, plaisanteries, et mensonges.
Néanmoins, malgré un année chargée en découvertes, le coeur reste serré, un peu gros. La rancoeur a prit un peu plus de place qu'avant. La méprise du monde s'est accrue. Ce petit bout devient grand, et ça en gêne certains. L'esprit se nourrit de la peine. Chaque jour comportant son lot de douleur, de stupeur et de regrets. Comme quoi, grandir fait mal, très mal. C'est alors qu'on comprends que nos petits problèmes sont futiles, parce qu'on en rencontre de plus gros, et qu'on excelle dans l'art de les sublimer, d'en faire des montagnes souvent insurmontable. Seulement psychoter ne suffit plus, alors on fait des boulettes, pour combler le vide qui apparaît sous nos pieds. Et moi, comme un con, je suis passé par là, alors que je savais ce qui m'attendais en sortant du virage. Et moi, comme un enfant apeuré de ne pas voir sa mère revenir, j'ai fermer les yeux sur ce que je voulais ne pas devenir, en priant pour ne pas l'être devenu.
"On écrit parce que personne n'écoute"
Georges Rochefort