Avant.premier

Paraître, sans jamais devenir.

Je-tue-il

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C'est avec un petit pincement au coeur que je quitte cowblog.
Des années de bons et loyaux services, de lignes aux bienfaits thérapeutiques.
Des années sous différents pseudos, dans différents univers.

Mais cowblog se meurt, il ne faut pas se mentir.
Et la prochaine revente de la plateforme, bien que nécessaire, et l'occasion pour moi de partir.
C'est l'occasion qui me fait déménager, une fois de plus.

Ailleurs.

Ceux qui continuent de me lire seront les bienvenus dans cet Ailleurs.
Il suffit de demander.
J'en profite pour les remercier de leurs sages interventions.
Ponctuelles et bienvenues.
Affectueuses et réparatrices.
J'espère que vous me suivrez Ailleurs.
Pour ma part je continuerais à vous lire.



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Je-tue-il

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La peine resurgit sans cesse, profitant de chaque moment de faillite. Elle s'engouffre inlassablement dans les fissures de nos âmes blessées, ravageant notre petit monde bien rangé. Elle resurgit du passé, là où nous pensions l'avoir laisser. Une intervention mal venue, comme toujours, pour faire sortir les démons de sous les lits, remettre les anges au paradis. Quelques lignes maladroites, preuves de l'incapacité des gens à comprendre que le douleur se combat seul, que comprendre ne signifie pas avoir le droit d'en parler. Je reste le seul à pouvoir délivrer les cartes qui le permettent.  Des années que je me bat seul, et ces quelques lignes, peut-être écrites avec le plus de bonne foi du monde, n'ont rien fait d'autre que de jeter de l'acide sur des plaies qui tentaient de cicatriser. Seulement il est nécessaire de me connaître pour véritablement me comprendre, pour comprendre que la douleur est enracinée plus loin, plus profond, plus solidement que j'ai pu le laisser paraître ces derniers temps.
Incontestablement, je vais mieux, j'accepte, je me tourne vers l'avenir, mais il n'en reste pas moins que je suis le seul à savoir ce qui s'est vraiment passé. Je suis le seul à pouvoir aborder le sujet, parce que je suis le seul à savoir si la pente est abrupte ou pas. Je reste le seul à combattre, et à ce titre je suis le seul à pouvoir émettre un jugement sur ce qui s'est passé, ce qui se passe, et ce qui se passera. Je suis seul dans la partie, et je ne laisserais à personne le droit d'usurper mes peines, pour les couvrir de miel, en pensant que la douleur sera masquée par le sucre d'un liquide immonde. Comme si j'avais besoin d'aide maintenant. Comme si j'avais besoin de compassion. Comme si j'avais besoin de bons sentiments. Comme si j'avais besoin de savoir que ça se sait. 
Et de toute évidence un monde de subtilités n'a pas été compris. Rien que dans le choix des mots, des noms. Rien. Rien ne laisse croire que les clefs ont été trouvé. Trouver la porte ne signifie pas pouvoir passer. Il y a bien des énigmes que personne ne pourra jamais résoudre. Indéniablement il y a approximation, il y a besoin de mystère. Pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir utiliser un nom, plutôt qu'une tentative de mimétisme, plutôt qu'une tentative de rapprochement vaine, puisque rien n'a été perçu de ces putains de sous entendus. Avoir compris ce que je jette à la figure du monde depuis des années n'est pas vraiment une victoire, au contraire. Le fait de ne le voir maintenant n'est qu'une preuve supplémentaire de l'absence totale de considération dont tout ces gens font preuve.
Je suis en colère. En colère parce que ça tombe comme un cheveux sur la soupe, parce que c'est tout ce que je déteste. Parce que je ne sais pas, et que je ne contrôle plus. Je suis en colère parce que c'est facile, parce que c'est gratuit. Parce que ça n'était pas dans mes plans. Parce que ce n'est pas visible. Parce que ça reste nouveau, même si ça dure depuis 6 ans. Je suis en colère parce que ça ne devait pas arriver. Je suis en colère parce que c'est silencieux, parce que ça correspond au pire de mes cauchemar. Je suis hors de moi, dans une de ces colères silencieuses, les pires, celles dans lesquelles je ne me mets jamais, parce qu'elle sont dévastatrices pour moi plus que pour les autres. Je serait d'une humeur infecte pendant des semaines, simplement parce que j'ai perdu le contrôle sur toute cette partie de moi qui ne m'appartient plus. Sur cette partie de moi qui demeurera ici.
Je suis stupéfait, vidé, contrarié, en colère, hors de moi, enragé, crispé, fatigué, exaspéré, irrité. Je fulmine. 

Se manifester. Vite. Très vite.

Moi qui pensais avoir une fenêtre ouverte, je viens de me prendre la porte en pleine poire. 

"Soyez vous même, les autres sont déjà pris."
Oscar Wilde

Je-tue-il

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"Le passé c'est le passé Darling, ça parasite le présent."
Edna Mode - Les Indestructibles.

Je ne suis pas vraiment sûr de ce que je ressens. Je ne suis pas vraiment sûr de pouvoir ressentir vraiment quelque chose, pas après tout cela. Le moins que l'on puisse dire c'est que rien n'allait plus vraiment sur la fin, mais en était-il au moins responsable lui, lui à qui on adresse tous les maux ? Je ne sais pas si c'est le cas, ou si le poison a été injecté par d'autres. Je ne sais pas si tout cela venait vraiment de sa part. Le fait est que je ne le saurais jamais maintenant, et qu'il est beaucoup trop tard pour recoller les quelques morceaux qu'il restait.
Et malgré tout j'ai ce petit pincement au coeur, qui s'est mué en grosses larmes de chagrin hier soir, dans la pénombre de ma chambre au beau milieu de la nuit. Fatigue et tristesse se conjuguent étonnamment bien. Je persiste à croire qu'on a le choix. Le choix de se souvenir des autres comme de gens bien ou pas. On a le choix des souvenirs que l'on veut entretenir, et je ne crois pas devoir faire celui de garder cette image terne. Libre à chacun de penser ce qu'il veut, mais je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire de ceux qui nous ont quitté les bourreaux de nos propres vies. Les circonstances ont été celles qu'elles ont été, et jamais rien n'effacera les blessures. Seulement je pense être libre de faire le choix de garder les bons souvenirs, ceux de joie plutôt que de la maladie et de la fin. Et qui pour m'en tenir rigueur ? Qui pour me reprocher de choisir d'avancer dans la vie avec pour seul fond de scène des images paisibles et joyeuses ?
Le fait est que nous, nous restons dans le monde des vivants, et qu'il vaut probablement mieux se souvenir de ce qu'il y a de meilleur que de ce qu'il y a de pire. Sans jamais occulter la vérité. Mais choisir de faire de ceux qui partent les coupables, je ne crois pas en être capable, je ne crois pas qu'il soit sensé de le faire. Seul le chagrin est susceptible de germer en moi.  Le chagrin et l'envie de mieux. Du meilleur. Personne ne pourra jamais me reprocher d'attiser les haines du passé.
Quand à ceux qui pensent utile de le faire, grand bien leur fasse, je leur pardonne déjà, parce que tout le monde n'a pas la force de tenter de comprendre plutôt que de chercher des coupables à tous prix. Indéniablement, je préfère être à ma place aujourd'hui, du côté de ceux qui ont tenté de faire du bien, de ceux qui ont tenté de prolongé son aventure. Et j'espère qu'au moment des comptes, on saura débrouiller ce noeud sans fondement autre que la bêtise. Idiotie d'adultes, comme il en existe beaucoup.
Et alors que le pardon semble germer d'un côté de la serre, de l'autre l'amertume continue sa route. Je sais maintenant d'où me viens mon incontestable facilité au pardon et à la tolérance. Le fait est que j'ai le coeur assez gros pour tout le monde qui veut bien de lui, et je persiste à croire que s'était son cas. Mes yeux s'embrument de nouveau, peut-être parce que je réalise que je suis capable d'aimer, sans distinction et sans gradient, quiconque prend la peine de croire. Croire en moi, en nous, en la vie, en la possibilité de pardonner, de comprendre. Je persiste à croire qu'il a toujours sa place dans l'amour que j'entretiens pour les miens, parce que je ne laisserais jamais personne décider pour moi de qui j'ai le droit d'aimer ou pas.

" Bientôt la chute du piedestal,
L'ego nous sera bien égal,
Bientôt l'humilité.
L'humilité.

Le temps est à l'orage,
Aux autres le ciel bleu,
A d'autres le beau mirage,
Temps plus vieux.  
"
Zazie - Temps plus vieux

 

Je-tue-il




J'espère que jamais je ne comprendrais pourquoi.
J'espère que jamais je ne  comprendrais leurs raisons.
J'espère que jamais je n'oublierais.

 


Je-tue-il

http://avant.premier.cowblog.fr/images/2014.jpg[Minute éternelle. Minute de transition.]


   J'attendais beaucoup de l'année qui vient de s'écoulée. Beaucoup de choses positives, d'autres moins, mais j'attendais qu'il se passe quelque chose. J'attendais beaucoup de moi. Exigences personnelles très élevées. J'attendais de m'émanciper, de grandir encore un peu plus. J'attendais d'avoir un peu plus d'indépendance, de paix. Je m'attendais à une grande et folle année, pleine de grandes émotions exacerbées.

   Il y en a eu, évidemment. Quelques unes. Mais ça n'est pas le plus important. Il y eu mon BAC et mon permis. La majorité. Un  nouveau départ, un nouveau printemps, un nouvel été aussi. Il y eu de nouveaux visages, de nouvelles émotions. De nouvelles frustrations.  Bien des choses, qui font une année qui s'écoule, lentement, jour après jour. J'ai connu une période d'anxiété comme jamais. J'ai effectivement grandi, de 2 centimètres, et d'un an de nouvelles expériences et de nouvelles réflexions. J'ai appris beaucoup de choses, sur la patience et la volonté. Sur la tolérance et la bonté. J'ai compris aussi à quel point la colère est dévastatrice. La cupidité aussi.

   Alors évidemment que tout cela est bien. Que je ne peux que me félicité d'avoir accompli plus de la moitié de mes objectifs. Evidemment que je devrais me féliciter d'avoir mener de front et d'une main de maître tout ce que j'avais envie de faire. Mais tout cela n'a pas de véritable importance. Ce que j'ai gagné cette année n'était pas sur ma liste. Insoupçonnable. Ca n'était pas au programme, ça n'était pas dans mes projets. Je ne savais même pas que c'était possible. J'ai gagné le pardon et la sérénité cette année. J'ai réussi à arrêter de chercher un coupable pour tout. J'ai appris à comprendre et écouter, que dire vaut mieux que ressasser. J'ai gagné une première bataille contre moi même, et l'amertume que je traînais depuis longtemps. J'ai repris goût au sourires, aux rires, à la joie et la foi en la vie et l'Homme. J'ai toujours été persuadé qu'un jour j'arriverais à me mettre à la place des autres, maintenant j'y suis parvenu. Sorte de grand calme qui s'est insinué en moi, apaisant toutes mes velléités, me libérant de la haine que je pouvais éprouver. Alors, oui, j'ai remplis mes objectifs, mais je pense surtout être devenu quelqu'un de beaucoup plus appréciable.

   Moins amer. Moins en colère. Moins en peine. Moins en contrôle. Moins en mensonges. Moins celui que je ne suis pas.

   J'avais dis que 2014 serait mon année, parce que le 14 est un bien beau chiffre. Parce qu'il était temps que j'apprenne à être moi-même. J'avais dis que 2014 serait l'année où je reprendrais le dessus sur mes démons. J'avais prédis que 2014 serait une belle année. Et je me demande si en le disant, je ne m'étais pas convaincu que ça e serait, au point de réellement influer sur ma vision du monde. J'avais décidé, clairement, que je serais heureux en 2014. Ca a été le cas. J'avais décrété que ce serait une belle année et j'ai donc tout vu sous un jour plus positif. Comme si l'année n'avait pas été plus prolifique, juste que ma vision du monde était devenue plus tolérante. Tolérante à la douleur, et plus que jamais consciente de tout ce qu'il y a de bien. 

   Je crois pouvoir dire que je suis aujourd'hui là où il faut.

   Alors même si je n'aime pas tellement Noël et toute cette période de la fin du mois de décembre, je vous souhaite de joyeuses fêtes, et une année aussi riche que celle qui va s'éteindre. Pas plus riche, aussi riche. Parce que vouloir plus, c'est prendre le risque d'avoir moins.


" Je ne me retiens pas, non je ne vais pas perdre mon temps.

Si tu veux te rapprocher alors tu dois venir faire un tour,

Si ton ciel devait tomber, je te protégerai de la pluie.

Il n'y a aucun nuage dans le ciel qui pourrait venir sur le chemin.

Je rentre à la maison. "  

FIRELIGHT - Coming Home

http://avant.premier.cowblog.fr/images/2015.jpg


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